J’écoute, je lis la réinfosphère et je constate : cette « trumpmania » que nous craignions est bel et bien là. Bien sûr, elle est exactement à l’opposé du « Trump-bashing » des médias du Propaganda Staffel, lesquels couvrent Trump et Musk d’ordures wokes. Mais, et cela m’inquiète, elle est EXACTEMENT à l’opposé, ce qui veut dire dans un état de contre-dépendance du débagoulage officiel. Et donc la paresse, si nuisible aux peuples.
Faisons la part des choses. Nous sommes quelques rares dissidents à avoir compris que dans la politique de Donald Trump il y a les rapports du patriote Trump à son pays et les rapports de l’État-Unien Trump au reste du monde.
Commençons par les seconds. Le mythe puritain de la « Destinée Manifeste » les sous-tend : nous sommes le peuple élu et notre devoir est d’apporter la Civilisation au reste du monde plongé dans la barbarie. La simple observation des faits historiques montre qu’il n’y a, derrière ce masque messianique, rien d’autre que la volonté hégémonique, autrement dit l’impérialisme. Et un empire, quel qu’il soit, pille les satrapies qu’il conquiert ou attrape par gravitation. C’est cela qui fait sa richesse et sa puissance. C’est précisément ce mouvement centripète qui a fait la richesse et la puissance des États-Unis depuis 1945. Aux yeux de l’empire, les habitants d’une satrapie ne sont pas tout-à-fait des Hommes et le satrape n’est pas en mesure de transiger sur pied d’égalité avec lui. Tout au plus peut-on l’envoyer guerroyer au limes, et à ses frais. Mais s’il s’insurge, on le punit, par la guerre, le coup d’état, les droits de douane, les sanctions économiques. L’empire agit avec ses satrapies de la même façon qu’il essaie de se comporter avec le Barbare qui lui fait de l’ombre.
Toutefois, lorsque l’empire s’affaiblit par le jeu de ses contradictions internes, la loi d’airain impériale s’affaiblit. Les satrapies s’agitent, les Barbares se coalisent, la tendance est à un retour aux traités égalitaires entre Nations tels les traités de Westphalie. Un monde pluripolaire apparaît, opposé à l’empire. Cependant le Prince, nourri d’impérialisme, s’il prend la mesure du danger pour l’empire, a peine à adapter sa politique étrangère à la nouvelle donne et tend à agir comme si rien n’était changé du rapport des forces.
Donald Trump, si habile et intelligent soit-il, semble demeurer dans le statu quo ante, ce qui, je pense, explique l’étrange manière dont il aborde la politique étrangère des États-Unis. Contre la Russie, par exemple, il brandit les sanctions si celle-ci ne vient pas négocier selon ses idées : je veux bien négocier sur les territoires, mais gelons le conflit et reportons à deux décennies futures l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan. Comprend-il que pour la Russie, cela est inacceptable, et que la négociation doit porter sur l’ensemble de la sécurité en Europe, afin que les petits satrapes de l’UE et de Kiev ne soient pas tentés de rejouer l’aventure post-maïdan ? Trump se trouve face à Poutine, d’État à État, de Nation à Nation, sur pied d’égalité ; la donne a changé et il lui faut adapter sa diplomatie. Y parviendra-t-il ?
Il est vrai que les rapports de Trump au pré-carré Américain, l’Union Européenne, peuvent inciter à quelque optimisme quiconque saute trop rapidement aux conclusions. Notamment, le président semble décidé à ignorer les fonctionnaires débridés de la « commission » de Von der Leyen et à ne négocier bilatéralement qu’avec les pays de l’UE. C’est bien, si cela porte un coup fatal à cette UE héritée de la Neue Europa hitlérienne, récupérée par l’OSS puis la CIA de Dulles. Mais cela n’est pas joué, et par ailleurs, les négociations bilatérales avec les pays se feront-elles d’empire à satrapie, ou sur pied d’égalité diplomatique ? L’avenir nous le dira, mais concernant la France, je ne me fais aucune illusion.
« Rien ne m’est sûr que la chose incertaine », se lamentait Rutebeuf. Oui, l’effet Trump ne détruira pas ipso-facto l’édifice juridique européen de papiers idéologiques totalitaires, c’est à nous de le jeter bas.
Cependant, les rapports du patriote Trump à son pays sont, du moins dans les intentions et les premiers décrets, des exemples à méditer et à transposer. Il mène une politique de puissance : barrières douanières, réindustrialisations, recherche d’une énergie abondante et à bon marché, projets de haute technologie, fermeture des frontières et contrôle strict d’une immigration choisie pour ses compétences, tout ce qui en matière économique manque à nos politiciens avachis. Souveraineté aussi, en sortant d’une OMS achetée par Gates et la Big-Pharma, sortie de la Coop21 et abandon des délires climatolâtres et de la « transition énergétique ». Dégraissage de l’État fédéral en supprimant toutes les officine inutiles, budgétivores et nuisibles. Retour possible à la liberté d’expression et abandon de la censure d’État et privée. Condamnation et lutte contre les délires idéologiques et politiques de la caste « woke » : deux genres, masculin (mâle) et féminin (femelle), tout le reste relevant de la psychiatrie, interdiction de la propagande perverse dans les établissements d’enseignement, fin de la « discrimination positive »… et ainsi de suite.
C’est le contraire de ce qu’essaient de nous imposer l’UE et sa « commission » et chacun d’entre nous, Dissidents, ne peut qu’adhérer à un projet qui comblerait nos vœux si nous pouvions le réaliser chez nous. Voilà qui semble agiter le marais coassant des eurolâtres, témoins les réactions et commentaires haineux, les rodomontades de plateaux de télévision et de la presse de grands chemins. Il est amusant d’entendre une dame Loiseau cajoler que Trump est un « looser », par exemple. Les plus optimistes d’entre nous diront qu’ils ont peur et que leur règne est fini.
Faisons la part, dans ces manifestations de la caste, de la vaine prétention, de l’hypocrisie et de la ruse. Car même un satrape ne renonce pas à son pouvoir avant d’être écrasé par la force populaire. Le vent de liberté est encore loin de nos côtes, et il est clair que les eurocrates concoctent des obstacles législatifs, juridiques et policiers pour tenter de s’en protéger. S’il survenait des révélations gênantes pour eux, soyons assurés que tout serait mis en œuvre pour qu’il n’en soit pas parlé sur les chaînes de propagande officielles et que les plateformes et sites de réinformation seraient étranglés par des mesures coercitives. Autrement dit, « l’effet Trump » en l’occurrence ne nous délivrera pas ipso facto. L’adversaire menacé et acculé devient encore plus dangereux. Il ne renoncera ni aux délires de la « transition énergétique », ni à son atlantisme forcené, ni aux délires pervers du wokisme, ni aux ingérences terroristes de l’Open Society des Soros, ni aux projets totalitaires du Forum de Davos, au contraire, attendons-nous à ce qu’il aggrave notre assujettissement en nous imposant un tigre de papier fédéraliste. Vous verrez : l’Allemagne va bientôt voter, la Roumanie probablement aussi, et si les résultats ne plaisent pas aux eurocrates, Breton et Von der Leyen nous ont prévenus, les votes seront annulés.
Ne croyons donc pas que nos satrapes soient un jour touchés par la grâce du « trumpisme ». Ce que nous pensons juste pour nos pays, et qui ne doit pas sortir d’un simple catalogue de denrées politiques importées des USA, doit être imposé par un combat de tous les instants. Un combat nouveau, rompant avec les combines du parlementarisme, avec des votes truqués, avec une légalité devenue illégitime. En somme, un combat de partisans long, douloureux, meurtrier, mais auquel il faut consentir pour ne pas manquer le train de l’Histoire qui arrive sous nos yeux. « Aide-toi, le Ciel t’aidera. »
L’imprécateur.
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