Volte-face ou poker-menteur ?

cheveche-athena-smallAgacé par le tintamarre triomphant des va-t-en-guerre de l’extrême-occident, j’entends par là les atlantistes de tout poil, à la suite des frappes Américaines sur les sites nucléaires officiels de l’Iran, j’avoue m’être laissé aller à répliquer sur le réseau X et donc de proférer à chaud un certain nombre de sottises telles « Trump est aux ordres de Netanyahu », « Trump est contrôlé par le deep-state » et ainsi de suite.

En fait, c’était idiot, et une nuit d’enquête auprès de services Internet généralement bien documentés, me conduit à considérer les faits d’une tout autre manière. Voyons :

a) L’Agence Internationale de l’Energie Nucléaire indique depuis longtemps que l’enrichissement de l’uranium en Iran s’effectue à des fins civiles, et c’est un fait connu depuis trois décennies.

b)  Netanyahu a sans aucun doute des visées expansionnistes, et brandir avec insistance une éventuelle menace nucléaire est un moyen commode de vendre une intervention agressive en Iran. Le subterfuge est usé jusqu’à la corde, depuis le gros mensonge des armements biologiques avancé pour justifier une agression contre l’Irak de Saddam Hussein., mais il fonctionne encore.

c) L’agression israélienne contre l’Iran s’ensuivit d’une riposte massive par missiles. De tels bombardement saturent les moyens de défense antiaériens israéliens, et cela coûte très cher, avec la crainte qu’à force d’emploi ces moyens-là viendraient à manquer.

d) Or l’effort logistique pour approvisionner ces défenses incombe principalement aux États-Unis, ce qui n’est pas sans poser un problème à un pays qui rencontre, dans le cadre d’une dette énorme et de l’inflation -sans compter la rébellion des gauchistes contre les mesures de salut public de l’Administration Trump- beaucoup de difficultés. Il fallait donc désamorcer l’obsession nucléaire de Netanyahu.

e) Il y eut un précédent sous la première administration Trump, celle d’un bombardement contre de prétendus dépôts d’armes chimiques lors de la guerre de Bachar-Al-Assad contre les brigands de « L’États Islamique ». Prévenus par les Américains, Russes et forces loyalistes ont tout simplement déménagé de la base visée, et le bombardement s’est révélé être pure mise en scène, suffisamment pour calmer les va-t-en-guerre.

f) Dans le cas présent, des photographies prises par des satellites d’observation montrent des files de camions déménageant manifestement « quelque chose » depuis un site. Ce qui conduit à penser que les Iraniens savaient qu’un coup se préparait et qu’il fallait mettre la vaisselle à l’abri. Les bombardements ont frappé des installations vidées, et, toujours selon les observations satellitaires, semblent n’avoir fait qu’ébouler des entrées et sorties de tunnels, sans détruire les installations souterraines lesquelles, quoi qu’on en dise, sont probablement trop profondes pour être atteintes même par les « super-bombes » américaines.

g) Il s’ensuit que la question du « nucléaire iranien » n’est pas réglée du tout, mais que le tintamarre fait autour de l’opération peut avoir suffi à calmer les ardeurs belliqueuses de Netanyahu, lequel a dit grand merci à son mécène Américain. Voilà qui ressemble fort au subterfuge employé en Syrie : beaucoup de bruit pour rien, mais un gain politique local certain.

h) Si tel est le cas, il est probable que les informations arrivées en temps voulu à Téhéran pour organiser le déménagement ont été transmises par divers canaux, peut-être via la Russie et la Chine, ou par quelque service de renseignement, peut-être même par le Pentagone lui-même. Notons aussi que pour le moment l’Iran n’a pas répondu en attaquant des intérêts américains quelque part dans le monde.

i) Quoi qu’il en soit, vrai ou faux, « il n’y a plus de danger nucléaire iranien », Netanyahu perd un prétexte pour continuer son agression contre l’Iran.

Il reste à terminer cette guerre. La fermeture du détroit l’Ormuz par l’Iran, si elle est menée à son terme, serait de nature à provoquer un gigantesque séisme économique en matière d’approvisionnements énergétiques. L’affaire pourrait provoquer des heurts graves entre l’Iran et l’extrême-occident, ce qui serait contre-productif et dangereux. C’est pourquoi Washington implore les « affreux » Chinois de dissuader Téhéran d’aller jusqu’au bout d’une colère… peut-être fictive elle aussi. Curieux tournant des rapports géopolitiques. Nous verrons ce qui s’ensuivra.

Ce qui me semble raisonnable serait une négociation entre Téhéran et Tel-Aviv : tu arrêtes tes missiles, je laisse mes bombardiers au parking et nous décidons d’un modus vivendi. Moscou et Pékin peuvent conseiller utilement Téhéran, Washington a désormais des moyens de pression sur Netanyahu. Wait and see…

Ce que j’expose ici est une construction logique à partir de faits observés. Il n’est pas du tout sûr que j’aie interprété correctement les signaux, mais j’ai la conviction que Trump a fait un coup de billard à trois bandes et que la « marionnette » de l’affaire n’est peut-être pas lui. Néanmoins, même anti-woke, c’est un président AMERICAIN, la continuité impérialiste de la « destinée manifeste » n’est pas interrompue pour autant. Méfiance, donc !

En attendant, les braillards de bac-à-sable qui crient victoire et encensent l’emploi du « big-stick », vantent les super-bombes et la Wunderwaffe B2, font des manifestations intempestives en France même, à l’exemple de leurs adversaires d’ultra-gauche LFI, pourraient bien être les cocus de l’histoire. C’est ce que je leur souhaite, tellement ils m’agacent.

L’imprécateur

 

Share
Cette entrée a été publiée dans A la Une. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.