Les transes politicardes de France nous ont trop longtemps retenus depuis une semaine. Nous n’avons toutefois pas oublié les terribles méfaits de « l’État islamique », curieusement absents ces jours-ci dans la presse du Propaganda Staffel.
À propos de cette guerre musulmane (djihad), trois points sont à retenir. D’abord, Gaza semble avoir disparu de l’horizon. En réalité, il semblerait que même le Djihad Islamique – bande encore pire que le Hamas – épuisé de recevoir les punitions que lui inflige l’Armée de l’Air Israélienne, ait réclamé un cessez-le-feu, suivi en cela par le Hamas « intérieur » lui-même, en dépit de la rage de ses soutiens Qatari et de leur fantoche, le Hamas « extérieur ». Il semblerait que des négociations soient en cours au Caire pour aboutir à un cessez-le-feu durable. On se perd cependant en conjectures sur le silence persistant de M. Netanyahou. Quoi qu’il en soit, on constate qu’une riposte militaire conséquente aux attaques des islamistes est la seule qui puisse les ramener sinon à la raison, du moins à une certaine prudence.
Ensuite, « L’État islamique » approche dangereusement de la frontière d’Israël. En fait, les bandes de Jabkhat al Nosra (le front al Nosra) affrontent depuis quelques jours les troupes régulières du régime Syrien d’ Al Assad. Les combats se déroulent dans le Golan syrien en principe démilitarisé, à la frontière Israélo-Syrienne, près de la passe de Kuneitra. Les islamistes ont attaqué des unités de l’ONU, pris en otages 44 « casques bleus » Fidjiens, tandis que les Philippins combattent pour se dégager et se réfugient en Israël, sous la protection de Tsahal (source : « Israël a une frontière commune avec al Qaeda »). On voit que pour les musulmans, le droit international n’existe pas, et que l’ONU n’est qu’une marotte de bouffon. On constate aussi combien il est dangereux d’envoyer des armes aux insurgés Syriens : les partisans de la démocratie ont été balayés, ou presque, par les djihadistes qui s’emparent de toutes les armes qui ne leur ont pas été données. C’est le même naufrage qu’en Lybie.
Enfin, les djihadistes clament haut et fort que leur objectif est de subvertir l’Occident tout entier, à commencer par l’Europe. Nul doute qu’il pourraient réussir, avec l’aide de leur cinquième colonne immigrée dans les pays européens. Cependant, les Occidentaux se contentent d’armer les Kurdes (ce qui est bien le moins qu’ils puissent faire) et de parachuter des vivres. Obama reconnaît qu’il n’a pas de stratégie, et la formation d’une coalition militaire –indispensable- ne semble pas recevoir le début d’un commencement d’exécution. Une intervention militaire est-elle seulement envisagée ? Va-t-on se contenter, comme le Vatican, d’ergoter sur le sexe des anges ?
On dirait que le gaz et le pétrole ont un effet paralysant sur les Occidentaux, mettant en péril leur existence en tant que démocraties (si l’on peut dire). De fait, ils sont tout entiers à une autre guerre, n’en déplaise à beaucoup de mes amis, libéraux comme moi-même, mais séduits par les illusions qu’ils entretiennent vis-à-vis des USA et de l’entité Européenne. Cette guerre, ils la mènent contre la Russie qu’ils essaient d’encercler avec l’OTAN.
Il n’y a plus de Pacte de Varsovie, donc plus de menace immédiate en Europe. Nonobstant, tout se passe comme s’il y avait une politique obsessionnelle de faire avancer l’OTAN aux frontières de la Russie. Cela expliquerait, en grande partie, la boulimie qui fait s’étendre le conglomérat Européen depuis 1999 : Hongrie, Pologne République tchèque, puis Estonie, Lettonie, Lituanie, Bulgarie, Roumanie, Slovaquie Slovénie, tous États entrés dans l’Europe… et dans l’OTAN pour certains. Sans oublier la Serbie, candidate, qui a été agressée par l’OTAN dans l’affaire du Kossovo.
L’affaire Ukrainienne entre très exactement dans ce cadre. La révolution orange a été probablement financée par les USA, et si l’Ukraine a échoué à rejoindre l’OTAN en 2008, la révolution du Maïdan coïncide trop avec la volonté des USA d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN pour que l’on ne puisse soupçonner un coup de la CIA. La Russie est en passe d’être encerclée, et Obama a fini par la considérer comme l’adversaire de l’Occident. Il n’est pas étonnant, il est même légitime que la Russie réagisse. La reprise de la Crimée, majoritairement peuplée de Russes, et le soutien aux insurgés Russes des marches orientales de l’Ukraine constituent des réponses compréhensibles.
Pour ma part, je considère les mesures de rétorsion économique prises par les USA et leurs satellites européens comme l’expression d’une frustration consécutive au fait que les Russes contrecarrent les plans de l’OTAN. De fait, on réactive la guerre froide aux dépends d’une Nation qui, depuis la chute du communisme, ne devrait plus être considérée comme ennemie. Le comble de l’hypocrisie étant de placer cela sous le couvert de la démocratie. Pour que ce soit légitime, il faudrait d’abord que l’entité européenne elle-même soit une démocratie. Or les peuples d’Europe éprouvent chaque jour le caractère mythique de cette démocratie qui se réduit aux commandements impératifs d’une bureaucratie bruxelloise n’ayant pas reçu de délégation élective et responsable devant personne.
On pourrait également évoquer l’effet boomerang des rétorsions économiques sur les producteurs des pays européens : voyez par exemple les dommages occasionnés aux éleveurs Français de porc, par exemple. Ce qui frustre les uns fait le plaisir des autres : l’Argentine négocie des exportations agroalimentaires avec la Russie. Où est l’intérêt des peuples européens, là-dedans ?
L’aveuglement politique de l’Occident le met en danger. Il se bat contre un ennemi imaginaire, alors qu’il laisse un ennemi bien réel et bien féroce conquérir des contrées d’où partiront des hordes djihadistes lancées à la conquête de ses Byzance pourrissantes. C’est un terrible paradoxe, qui se révèle aussi lorsque l’Europe condamne Israël et pleurniche sur les victimes de Gaza en oubliant les exactions du Hamas. C’est à croire que, selon le dire des Anciens, les Dieux rendent fous ceux qu’ils veulent détruire.
Sacha
Share