Confetti

CarteDéchiréeJ’apprends par un article paru chez lesObservateurs.ch que certains de nos concitoyens déchirent leur carte d’électeur, en direct, devant la caméra de leur ordinateur. Ce geste symbolique étant ensuite répandu sur les très mal nommés « réseaux sociaux » du genre fesse-bouc, il se peut qu’il devienne épidémique.

Nous comprenons très bien les arguments développés par ceux qui procèdent ainsi. Le vote n’est, dans un pays où la démocratie n’est qu’un mot, qu’un blanc-seing donné à des margoulins désignés par un parti corrompu. Une fois que le seigneur Peuple a voté, les margoulins appliquent la politique de leur parti : ils n’en font qu’à leur tête. Le vieux slogan « élections, piège à cons » est toujours d’actualité.

La jolie jeune femme qui débute la séquence l’explique très bien : « Je ne vois pas pourquoi j’irais voter pour des gens qui sont censés me représenter et dont les modes de vie et comportements sont aux antipodes des miens. Moi, je ne me retrouve pas du tout dans ces gens-là. (…) Je pense qu’on n’est pas nombreux à s’identifier à ces gens-là.(…) La démocratie, ce n’est pas d’élire quelqu’un et une fois qu’il est au pouvoir il fait ce qu’il veut, et il n’y a plus moyen pour les citoyens d’intervenir et de se faire entendre. La démocratie ce n’est pas ça. (…) Tous ces gens qui vont voter me disent qu’ils vont voter pour le moins pire. Alors voter pour le moins pire, ça veut dire qu’on va voter pour le pas bon. Alors, moi, le pas bon, ça m’intéresse pas, je voudrais du bon. Le bon, c’est possible, il y a plein d’initiatives citoyennes qui fleurissent un peu partout dans le monde… »

Très vrai, et nous ne disons pas autre chose. Le système est truqué : le quorum n’est pas toujours atteint, et lorsqu’il y a deux tours, le vainqueur n’est généralement pas élu à la majorité qualifiée, puisqu’on considère les votes blancs comme nuls. Mœurs de brigands. Et les partis ne nous servent généralement que des candidats tellement corrompus et avariés qu’ils ne passeraient pas les contrôles sanitaires.

Cependant, il n’est pas à exclure qu’un jour, si la pression populaire arrivait à contraindre les fachosialistes et autres sarkopithèques à venir à composition, la carte d’électeur puisse redevenir utile. Tenez, aux élections de décembre, je l’utiliserai pour me venger des socialistes que j’exècre. Sans me faire d’illusions : la « grande région » où je vis est taillée aux mesures de la gauche, ce sera peut-être la seule à connaître la honte d’être dirigée par les socialauds. Qu’importe ? S’ils ne sont pas élus à la majorité qualifiée, ils n’auront aucune légitimité.

Il y a évidemment d’autres mesures à prendre, plutôt que de déchirer symboliquement sa carte d’électeur : affamer la caste politique en refusant de payer l’impôt, et surtout s’armer en prévision de ce qui ne manquera pas de se passer suite à l’invasion. Mais pourquoi se priver du petit plaisir futile, immédiat, de se venger en leur disant « merdre » sur un bulletin de vote ?

Raymond

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