Russie-OTAN : une nouvelle Guerre du Péloponnèse.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAL’on aura beau gloser sur l’envoi de chars chez le pitre Zelenski (comme si l’on organisait des divisions blindées en un claquement de doigts !) et l’irruption sur le front de « volontaire internationaux » (comprendre : des reîtres otaniens à qui je souhaite le sort des Brigades Internationales en Espagne), il ne faut pas se tromper sur ce qui se joue dans cet affrontement entre les États-Unis, via l’OTAN plus l’Ukraine, et la Russie.

Il n’est pas mauvais de relire La Guerre du Péloponnèse, de Thucydide. « Comparaison n’est pas raison ! » dira sentencieusement le Schtroumpf à Lunettes. Peut-être, mais inférence n’est pas déraison. Anthropologiquement, il n’y a pas de changement, l’Homme obéit toujours aux mêmes lois qui président à ses facultés de langage, d’outil, de société, d’éthique, même si les configurations historiques changent. Qui connaît le passé peut raisonnablement analyser le présent et conjecturer l’avenir. Fous sont ceux qui croient qu’il y a eu un « progrès humain » (que nous serions plus sages et intelligents que ceux qui nous ont précédés !!), pire encore sont les fanatiques qui s’imaginent fabriquer « l’homme nouveau » Davosien.

Or donc… Après s’être chicornés avec les Perses, après leur victoire de Platée (479), les peuples de Grèce admettent qu’Athènes, devenue la cité la plus puissante, crée en 477 la Ligue de Délos rassemblant les principales îles sous son égide, au prétexte d’empêcher une nouvelle invasion Perse. L’on imagine fort bien la Ligue de Délos comme une OTAN antique, d’autant plus que le trésor de guerre déposé à Délos est transporté à Athènes sur ordre de Périclès. Ce hold-up servira à embellir Athènes (construction du Parthénon, 449-432, par exemple).

La puissance impérialiste Athénienne vit donc aux dépens de ses sujets, comme le font les États-Unis depuis 1945. Le phénomène connaît en notre siècle une ampleur ignorée dans l’Antiquité, le Trésor confisqué reposant désormais à la FED (qui produit de la monnaie de singe) et nous payons à la fois la dette américaine et les produits américains.

Mais voilà : ainsi que se plaît à dire Charles Gave, il existe les Hommes des Bateaux et les Hommes des Arbres. Avec nécessairement un antagonisme naissant des prétentions des marins à conquérir le monde et à le plier à leurs lois décrétées (par ethnocentrisme et surtout par cupidité) « universelles ». Les abus d’Athènes finissent par irriter Sparte ; si le péril Perse est écarté, pourquoi la Ligue de Délos, et surtout l’arrogance accapareuse d’Athènes ? Si depuis 1990 le péril bolchevik est écarté, pourquoi conserver l’OTAN, non plus organisation défensive mais conglomérat désormais agressif ?

De 431 à 404, deux coalitions s’affrontent. C’est la Guerre du Péloponnèse entre la confédération Spartiate et la Ligue de Délos, pratiquement Athènes. Il est aisé de constater que sur le sol Européen, l’OTAN attaque sauvagement (et sur des prétextes insoutenables) la Serbie, crée un pseudo-état de gangsters, le Kossovo, puis arme d’Ukraine (les traités de Minsk I et II n’étant que des manœuvres dilatoires, selon l’aveu de Merkel et celui de Hollande).

Au bout de dix ans, Sparte et Athènes signent la paix de Nicias (421), ce qui n’empêche pas la « désastreuse expédition de Sicile » d’Alcibiade contre les alliés de Sparte, ce qui entraînera la reprise des hostilités menant en 404 à la reddition d’Athènes. L’avenir du conflit Otano-Russe pourrait ressembler à cela, mais, comme dirait le Schtroumpf à Lunettes, « L’histoire ne repasse pas les plats ». Peut-être, mais souvent elle ressert du pot-au-feu devenu bœuf-mironton. Ceux qui s’étaient alliés pour vaincre Darius puis Xerxès se sont regardés en chiens de faïence pendant la « Guerre froide » et maintenant se crêpent le chignon … jusqu’au dernier Athénien de Kiev ?

Je ne cache pas ma préférence pour Sparte. En espérant qu’ensuite ne s’installe pas une tyrannie des Trente, puis des chikayas sans fin entre Sparte, Athènes, Thèbes et de 357 à 355, la « Guerre des Alliés » de la Ligue de Délos contre Athènes (ben dis-donc ! l’UE contre Washington ? Impensable, et pourtant … Athènes est définitivement kaput en 355).  En 338, voilà Philippe : commence la domination Macédonienne (Bataille de Chéronée), puis Alexandre jusqu’en 323. Commence la « période hellénistique » avec tout de même la guerre des Diadoques (pratiquement 41 ans, jusqu’en 282) et… et… à la fin du IIIe Siècle les débuts de la conquête Romaine, malgré les victoires à la Pyrrhus ! Nous avons l’impression d’une autre fragmentation du monde d’aujourd’hui, non ?

Mais je ne suis pas la Pythie ni les Chênes de Dodone. Je souhaite pour le moment la victoire de Sparte sur une ligue Washingtonienne arrivée à un état de perversion exacerbée. La démocratie se pervertit comme le reste, il suffit d’ériger les « droits de l’homme » en article de loi pour faire droit aux revendications les plus désordonnées et les plus contraires à l’anthropologie, avec leurs hordes de déviants archi-minoritaires mais occupant le haut du pavé avec l’oreille de castes absolument corrompues. Les « droits de l’homme contre les peuples ». Il y a corruption des mœurs à Athènes, la Ligue de l’OTAN pourrit par la tête.

Ce qui n’empêche pas, pour le moment, l’Emporium de poursuivre ses plans de000000001-le-plan-americano-europeastre destruction et d’assujettissement des Nations jadis régies par le Traité de Westphalie. Lisez Le Grand Échiquier de Zbigniew Brzezinski, et vous comprendrez pourquoi nous assistons à la prolifération de satrapes : conseillers des « communautés de communes », des « régions », bientôt des mini-états balkanisés sous la coupe de l’UE elle-même vassale des États-Unis. François Asselineau nous a donné récemment un tableau de cette mainmise.

Vous comprendrez pourquoi je souhaite la victoire de Sparte et la perduration, malgré cela, de ce que la civilisation occidentale avait de meilleur, une fois expurgées les déviations sataniques nées il y a deux siècles ?

Allez en paix tant que c’est encore possible.

Sacha

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