« Or ça, Alfred, file à Pigalle et reviens dans une heure pour notre séance, j’ai à faire ! » commande Soliveau II d’un ton péremptoire. Il est rageur. Moi, je me glisse subrepticement dans mon poste d’observation habituel, dans le conduit d’aération.
Le Roi ronchonna : « Tulle ! Tulle ! Les gens boudent ! » Entra un malheureux secrétaire : « Vous m’avez mandé, Sire ? » « Évidemment, crétin ! Dites-moi… Pourquoi n’y avait-il pas foule sur Mon parcours de Mes lieux favoris à Tulle ? » Le secrétaire, embarrassé : « En effet, il n’y avait que dix personnes, sans compter les reporters. Cependant, il y avait tout de même les caméras de la télévision Russe.. » « Ça ne fait une belle jambe ! Même le Populaire du Centre a constaté le fiasco, et a même eu l’outrecuidance de laisser passer trois commentaires ironiques ! » Le secrétaire eut un sourire très éphémère : « Pourtant, le Popu sait bien censurer : à propos de la souillure de la mosquée de Limoges, il censure les commentaires déplaisants ! » « Je m’en fous ! explosa le Roi, les méchants pensent que cette affaire de mosquée pue le coup fourré ! » « Certes, Sire, la Police soupçonne une manipulation ourdie par un certain Abderrahmane… » « C’est un comble ! Soliveau se dressa sur ses ergots : Voilà que mes meilleurs électeurs me font des niches ! Une provocation ! Un coup tordu ! »
Entra un personnage vêtu de la livrée des kleptomanes : « Ah ! Ça, Moscou-Vichy, monsieur des Phynances ! Vous voici donc céans ! ». Moscou-Vichy portait un maroquin marocain sous le bras, sans doute pour rester dans la ligne politique. « Monsieur des Phynances, n’est-il pas odieux, ce sondage AgoraVox ? » Éberlué, Moscou-Vichy balbutia : « Heu… Je n’ai pas entendu… » « Vous devriez vous tenir au courant ! Sur 17 858 votes, 59,2% pensent que la France sera en plus mauvais état à la fin de mon règne qu’au début. Un comble ! » « Certes, répondit M. des Phynances, c’est un crime de lèse-majesté ! » « Parfaitement ! glapit le Roi, Oh ça mais… Doublez les taxes ! Triplez les taxes ! Je vais leur apprendre, à ces sagouins ! » Une voix féminine, mais péremptoire, dans le couloir : « Tout doux, Cochonnet, tu vas encore me faire une tachycardie ! » Le Roi demeura un instant coléreux comme un âne rouge, puis sembla se calmer.
« Alors, Moscou-Vichy, Notre Grand Argentier, comment se portent Nos Phynances ? » « Elles vont passablement, Sire ! Et puisque nous parlons de sondages, sachez que 60% de gens sondés sont favorable à l’imposition de 75% sur les très gros revenus des infâmes capitalistes ! » Le roi exulta : « Très bien, parfait ! Yes, we tax ! Je suis content qu’il y ait tant de c… Heu ! De gens de bonne volonté.» Moi, d’une voix d’outre-tombe : « Et le capital émigre ! Belle opération ! ». Les deux complices demeurèrent un instant figés. « Qu’est-ce que… » commença Moscou-Vichy. « Heu… Rien, rien ! » répondit hâtivement le Roi. « Quelles sont les nouvelles mesures ? ». Moscou-Vichy déplia un parchemin : « Nous taxerons de 20% le forfait social… » « Kekséksa ? », s’exclama le Roi. « Sachez, Sire, que cela concerne la participation d’intéressement des travailleurs dans les entreprises de plus de cinquante employés… » « Comprends pas ! ronchonna le Roi, « les travailleurs touchent de l’argent en sus de leur salaire ? » « Oui, Sire, cela leur fait un treizième, voire un quatorzième mois de salaire… » « Inadmissible ! Taxez, mon vieux, taxez ! » « Nous taxerons ! Cependant… » « Allons bon ! Qu’est-ce qui ne va pas encore ? », demanda Soliveau, maussade.
« Il y a, répondit M. des Phynances, que des grands groupes comme Dassault remettent en question l’accord sur l’intéressement. Un mal pensant comme cet énergumène de Nicolas Doze raconte que si l’on taxe, neuf millions de travailleurs vont trinquer ! » « Saleté de capitalistes ! rugit le Roi ! Peuvent pas payer vingt pour cent de plus ? » Le Ministre, d’une voix hésitante : « Ben… C’est que par exemple Dassault devrait débourser douze millions de plus pour maintenir la prime d’intéressement. Veulent pas, ces vauriens ! Paraît que Poclain… » « On s’en fout ! Taxez, mon vieux, taxez, et après Nous le Déluge ! » « Bon, de toute façon, on mettra la CGT sur le coup ! » « Oui, et on va aussi actionner le sire Désir, nouveau maître du Parti ! » stipula le Roi. « Oh ! Il a déjà là-dessus une position très tranchée : la nôtre, Sire ! » « Bien ! reprit le Roi, Mais il faut encore plus de Phynance ! Avez-vous une idée ? »
« Sire, après en avoir conféré avec Terra-Nova et Tartes Sur Câble, nous avons pensé taxer les coïts conjugaux. » Le Roi, étonné : « Qu’est-ce qu’un coït ? » « C’est, Sire, ce que vous faites avec Madame de Maintenant lorsqu’elle n’a pas sa migraine » « Oh ben, alors, cette taxe ne rapportera pas beaucoup ! ronchonna Soliveau II, parce que question migraine… J’espère que les dames de France sont en meilleure santé, comme les p’tit’ femmes, les p’tit’ femmes de Bity. Et comment vous y prendrez-vous ? On ne peut tout de même pas mettre un fonctionnaire de Bercy dans chaque chambre à coucher ? » « Certes non, Sire, nous avons mieux ! » Le Roi : « Oh ! Oh ! Quels secrets d’alcôve ? Dites-voir, Moscou… ! »
Le Ministre des Phynances déploya un vaste parchemin : « Vous voyez, Sire ? Nous allons employer des puces … » « Quoi ! Des puces ? Et pourquoi pas des punaises (pardon, Duflot) ? » « Patience, Sire, sauf votre respect ! reprit Moscou-Vichy, il s’agit de puces RFID » « Du Diantre si je comprends ! reprit le monarque, veuillez vous expliquer, Monsieur des Phynances ! » « Je ne sais point ce que veut dire RFID, poursuivit Moscou-Vichy, ce que je sais c’est que ce sont des puces électroniques. » « Des cyber-morpions ? » questionna le Roi. Le Ministre, sans se démonter : « Il y a de ça. On va les placer en implants sous-cutanés.. » « Quoi ? Vous voulez tanner les culs ? » s’étonna Soliveau. » « Point du tout, Sire, nous allons les implanter sous la peau, près du pubis de chaque conjoint. » « Et vous croyez que chaque foyer Français dispose d’un tableau de Puvis de Chavannes ? Vous êtes fou, mon bon ! » « Que nenni, Sire, je parle essentiellement de la ceinture pelvienne, du pelvis, si vous préférez ! »
« Ah ! triompha Soliveau, Pelvis Presley, je commence à comprendre ! Presley… Presse-les, je vois ! » « Grâces soient rendues à votre clairvoyance, Sire ! La pression de deux pelvis déclenchera la puce.. » « Sans l’écraser ? » s’enquit le Roi. « Certes : l’une des puces émettra un signal électromagnétique, l’autre le recevra et comptabilisera l’approche. » Le roi mit plusieurs minutes à faire mine de songer, puis : « Soit ! Mais s’ils prennent Cupidon à l’envers ou s’ils dansent le tango ? » « Ils seront aussi taxés, Sire ! Par prudence, nous implanterons une seconde puce dans le séant des dames. » « Fort bien ! jubila le Roi. On fera l’implant lors de la cérémonie de mariage, à la Mairie. A combien, la taxe ? » Le Ministre, sans hésiter : « Vingt euros ! » « Diantre non ! Vous voulez dépeupler le pays ? Et puis nos amis Musulmans qui font quinze enfants par couple… Non, non ! Cinq euros devraient suffire. Point trop n’en faut. Cependant… »
Soliveau II cogitait sérieusement, j’eus l’impression de voir fonctionner dans son cerveau de vieux rouages édentés. « Mais comment faire avec nos nouveaux mariés, les goudous et les boutes-en-trains ? » s’enquit-il. « Oh ! Sire ! Sauf votre respect, ce parler est fort politiquement incorrect ! » « Ah bon ? Comment appelle-t-on les gouines et les pédés, alors ? » « Sire ! glapit Moscou-Vichy, il ne sied pas au Roi de s’exprimer ainsi ! » « Ouais, sauf mon respect, hein ? grinça Soliveau. Je parle comme il Me plaît, nous ne sommes pas devant les caméras de Pulpinard, ici. Ce sidi, comment dit-on ? Ça peut servir de le savoir. » Le Ministre : « On dit : ‘personnes à sexualité non différenciée’ ou ‘messieurs-dames’ ; ce sont des électeurs fidèles, ne l’oublions pas ! » « Ouais ! Ils feront comme les Arabes, ceux-là, des coups fourrés et des tours de cons… Bon, mais on les implante ou pas ? » « Il vaudrait mieux pas : ce sont des minorités visibles, et Votre politique… » « Oui, oui, Ma politique ! Enfin… Bon, mais encore un point, Moscou-Vichy ! »
« Je suis tout ouïe, Sire ! » Le roi rougit : « Pas d’implants chez moi, hein ? Madame de Maintenant n’aime pas les statistiques, et Je suis le Roi, donc au-dessus de la règle commune. » « Certes, qu’il en soit fait selon Votre volonté ! » Là, je m’amusai, et prenant une voix sépulcrale : « Soliveau, souviens-toi : dans mes appartements élyséens, j’avais mon propre compteur d’électricité, comme tout bon locataire ! » Les deux zigs sont tétanisés : « Sire, Siiirreueu… Qu’est-ce donc ? » « Le fantôme du Général ! » répondit un Soliveau blême en se signant. « Que Saint Joseph Vissarionovitch nous protège ! » conclut Moscou-Vichy. Un moment après, le Roi se reprit : « Et comment ira-t-on à la comptée ? » « A la comptée ? Sire ? » « Oui, pour relever les compteurs de zig-zig ! » « Oh, facile ! Une visite médicale annuelle, au moment de la déclaration de revenus. Le toubib lira la puce avec un appareil. » « Alors, conclut le Roi, tel est notre bon plaisir. La visite ne sera pas remboursée par la Sécu, faut pas exagérer ! »
Là-dessus, l’entretien pris fin. Je reparus, en faisant mine de me gratter. « Qu’as-tu, Alfred ? » « Des puces, Sire ! » « Quoi ! Déjà ? » « Ce n’est rien, Sire, allons marcher ! »
Alfred-Le-Pingouin.
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Chez Books on Demand (BoD)

Excellente approche anthropologique de l'immense différence entre les femmes Russes et les horreurs quérulentes à cheveux bleus de chez nous.

Livre truculent, dont il faut retirer " la substantifique mœlle". Lorsque tout fout le camp, que faire ?
À lire pour rire et réfléchir !
Très instructif. À méditer !
D'où viennent-ils ? Qu'ont-ils vu ? Quel est le combat ?
Pensée et testostérone !



Insigne des Masques Jaunes :
adoptez-le, portez-le !






Bon ! À vos portefeuilles !





ASSEZ DE BARBARIE !!!

et toutes les formes de fascisme dont le socialisme.
Notre "antikons" a le droit d'aînesse :)
Que de tels mouvements naissent chez nous et dans toute l'Europe !