Gaudeamus igitur

apeTout de même, c’est un vrai bonheur de retrouver la Dinde du Poitou sous les ors-heures de la République. Avec elle, pas de grisaille gouvernementale, elle nous surprend à chaque instant, et nous fait crever de rire. Reconnaissons tout de même qu’après tout, son idée de remettre à plat l’imbécile et néfaste écotaxe n’est pas stupide ; mais ce n’est qu’une rodomontade. Bon : au chapitre des nouveautés, Ségo claironne qu’elle va créer 100 000 emplois dans la verdure escrologique. Il est vrai que si l’on décide de ne plus construire de centrales nucléaires, au moment où surgit une nouvelle génération plus performante et plus fiable de ces machines, et même d’en fermer, il va bien falloir se débrouiller pour produire de l’énergie. L’ennui, c’est que dès qu’un socialiste parle de créer des emplois, il pense emplois publics, c’est-à-dire fonctionnaires. Ennuyeux, non ? Car ce ne sont pas des fonctionnaires qui pourraient créer de l’énergie : d’une part, ils en manquent totalement, d’autre part le propre du fonctionnaire est de fonctionner au ralenti.

J’ai une idée, que je refile gratos à Mme du Poitou : supposons que l’on mette en place 100 000 vélos équipés de petits alternateurs. A raison de 6 volts pour 0,5 ampère, on obtient 3 watts d’énergie. On pourrait donc disposer de 300 Kw à condition que les 100 000 fonctionnaires pédalent tous. Mais il ne faudrait pas oublier l’absentéisme, les RTT, les congés, enfin bref : disons qu’un tiers seulement des employés pourrait être au travail en même temps. Ce qui ne donnerait que 100 Kw nominaux par tête de pipe. C’est mesquin, ça, car cet effectif étant rapporté aux 1450 mégawatts que produit une centrale nuke comme Civaux, on voit se dessiner un formidable bassin d’emploi : on pourrait créer 48 3333 333  postes à 3 watts par poste, et compte tenu de la disponibilité instantanée des gens,  1 450 000 000 d’emplois (1 poste = 3 emplois) pour remplacer une centrale ! 10% de l’humanité, de quoi résoudre du même coup notre chômage et  la misère du tiers-monde ! Sans compter le formidable boom de l’industrie des vélos et accessoires : voilà comment inverser la courbe du chômage. Réduire le taux de CO2, je n’en suis pas sûr, en revanche. Ne me remerciez pas, en tous cas, je vous donne cette idée par civisme, et je n’accepterais en récompense que la Légion d’Honneur, ce qui n’est pas beaucoup au cours actuel de la décoration, allez. Pour le Nobel de la Paix et celui d’Économie, on en discutera.

Ah oui… Mais qui produirait les vélos ? Les Chinois, pardi ! Bon, c’est réglé. Mais la Dinde du Poitou veille aussi sur la correction vestimentaire de ses collaboratrices. On sait qu’elle a elle-même le poitrail un peu délabré, conséquence des carats accumulés, des allaitements successifs très médiatisés jadis, et d’années passées auprès d’un minus habens côté pensarde mais trop tôt frustré de plaisir oral. Bref : il est difficile de réparer des ans l’irréparable outrage, je compatis, allez, moi qui suis déjà à un âge où l’on risque de pousser sur ses quilles. Seulement voilà : parité oblige, un tas de jeunettes employées au ministère d’on-ne sait-quoi, gouverné de main de fer par Ségo, pointe sous le boléro des obus de 120. Pas glop, parce que si d’aventure l’ectoplasme élyséen, ou quelque énarque libidineux,  venait folâtrer dans les couloirs, il ne manquerait pas de tomber en arrêt, comme l’épagneul au cul dodu de la perdrix. Pas de ça, Lisette, tu vas cacher ces seins qu’il ne saurait voir, et qui défient la pesanteur contrairement aux miens. Donc un bliaud austère tu porteras, et point de décolleté tu t’attiferas. Voilà Mémère qui se donne des allures de dame patronnesse repentie des frasques de sa jeunesse. C’est vrai qu’en cette époque de délires du genre, la féminité ne doit pas s’afficher : vive les poils sous le nez, les culs pincés et les œufs sur le plat ! Elle fait fort, la Dinde, et les mal-pensants en font les gorges chaudes, c’est le cas de le dire.

Avantage de la présence de Ségolhaine au gouvernement : C’est elle qui gouverne et d’un ton absolu / Elle dicte pour loi ce qu’elle a résolu. Conséquence : de sacrés couacs, au point que les séances du mercredi au conseil des sinistres vont ressembler à un élevage de canards. Heureusement, le ridicule ne tue plus, chez nous, mais hélas il est toujours nocif au regard du Dehors. Quoi qu’il en soit, ce gouvernement de rencontre n’en sortira pas grandi.

Remarquez, en matière de ridicule, l’ineffable Montambour se pose un peu là. Il a foiré tout ce qu’il avait entrepris deux ans durant, et c’est reparti pour un tour de c… Cette fois, c’est l’américain General Electrics qui veut acheter les activités énergétiques d’Alstom. Alors l’Arnaud bieurle : pas d’ça GEsette, faut qu’Alstom reste française ou à la rigueur européenne. Ben voyons ! Il est vrai que l’Alstom a depuis des lustres bénéficié de la consommation étatique : on l’a renflouée en lui commandant, avant la  précédente guerre mondiale, les moteurs du Normandie. Devenu propriétaire des Chantiers de l’Atlantique, la CGT (heu… Compagnie Générale Transatlantique, pas confondre !) lui a fait construire cette réussite commerciale qu’a été le France. Alstom a équipé de ses générateurs les centrales nucléaires d’EDF (non, il n’a pas fabriqué d’alternateurs de bicyclettes, voir plus haut !), fabriqué des TGV qui arrivent toujours en retard, mais là c’est la faute à la CGT (la vraie) et à Sud. Même que Morfalou l’avait sauvée de la liquidation et du rachat à l’euro symbolique.

N’empêche, c’est un groupe privé ; d’après ce que j’ai appris sur son capital, Tonton Bouygues en détient 29,4%, les employés 1,3%, les investisseurs privés 6% et le reste, 63% est détenu par des « investisseurs institutionnels ». Ces institutionnels sont des sociétés privées d’investissement, des fonds de pension -vous savez, des gens qui gèrent eux-mêmes leur retraite sans passer par la case redistribution/ruine chère aux français -, des organismes de placements collectifs en valeurs immobilières, des sociétés d’assurance. Bref, à part la Caisse des Dépôts et Consignations (0,99%) je ne vois pas d’argent public dans le capital. Donc le supposé gouvernement n’a pas à mettre son nez là-dedans. Ouiche ! On préfère garder une grosse entreprise dans les plis du drapeau, quitte à la liquider à terme et perdre la totalité des emplois, plutôt que d’en voir une partie passer à l’étranger quitte à des restructurations mais avec des emplois conservés. On est comme ça, chez Hollande, et Montambour ne résonne pas autrement. Donc il s’emmêle : «Le gouvernement travaille à d’autres solutions et éventualités que celles imaginées seuls et sans que le gouvernement n’en ait été informé par Alstom». De quoi se mêle-t-il ? Ben… On se veut sans doute physicien, chez Montambour, puisqu’on a prévu des solutions alternatives, comme le courant du même nom. Schneider ne veut pas racheter. Areva veut bien récupérer le secteur des moulins à vent (c’est inutile mais juteux), mais c’est tout.

L’amusant, c’est que les socialistes ont une fois de plus le feu aux fesses, parce que le conseil d’administration d’Alstom pourrait bien entériner la proposition de GE dès dimanche. Ah là ! Là ! Ma bonne dame ! Oh, les socialistes pourront toujours exciper du caractère stratégique d’Alstom, ou invoquer la règlementation boursière pour contraindre GE à faire une OPA sur l’ensemble du capital de l’entreprise, mais je pense que le conseil d’administration va leur faire faire la course à l’échalotte. Et ce sera bien fait : Sa Bouffissure l’État n’a pas à se mêler de la vie des entreprises – ni   à intervenir dans leur gestion, ni, bien sûr, à les gaver d’argent public – car non seulement en matière d’économie sa moyenne annuelle est un triple zéro mais encore l’État n’a pas à sortir de ses rôles régaliens.

Ce n’est pas tout ça : toutes catégories confondues (À, B, C) le nombre des chômeurs a augmenté de 11 700 sujets. Évidemment, les « communicateurs » (agents de propagande) ont insisté sur la faible augmentation de la catégorie A : + 1 600. Un chiffre rond et court, qui a pour but de faire croire que ça y est, ça ne s’inverse pas encore, mais ça ralentit, comme dirait Reb’s Amen. Ne parlons même pas des artifices de calcul, ni des magouilles de chez Paul Ample-Oie. Le fait est que nous comptons 11 700 chômeurs de plus, et point barre. Et selon OpinionWay/Qapa, 80% des chômeurs ne croient pas que la pente de la courbe va s’inverser. Ben dis-donc, Manolito, c’est dur-dur d’éviter les coups de corne, hein !  Faut avoir un tout petit cul, comme disait Desproges.

Remarquez, le Manolitito, grand bouffeur de curés et amateur d’iftars lors du ramadan, va aller dimanche à Rome assister à la messe de canonisation de Jean-Paul III et de Jean XXIII. Ce qui me fait penser à la blague « duos habet et bene pendentes », qui est une contrepèterie,  et que l’on raconte lors de l’intronisation d’un nouveau Pape (à la suite de l’affaire -mythique- de la Papesse Jeanne), mais que l’on peut aussi appliquer, légèrement modifiée, à la poitrine de Ségo : « Duos habet, sed bene pendentes ».

Pax vobiscum !

Raymond.

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