Le slogan « pas d’amalgame » ne vaut pas un clou

assassin coran« Incréée » et descendue du Ciel en coran, voilà comment les musulmans voient « l’inlibration » de la Parole. Évidemment, les koufar occidentaux, qui ont l’impudence de soumettre les textes sacrés à l’exégèse, ne peuvent pas accepter cette Vérité. Heureusement, dans la communauté des Croyants, l’interdiction est formelle : touche pas au coran, pas de coran éclectique sous peine de mort. En 1967, un soudanais soufiste, Mahmoud Mohammed Taha, a essayé de ramener la question religieuse au niveau de la seule foi et expliquait qu’il y avait de gros risques à s’attacher bêtement aux prescriptions. On le pendit haut et court. Ainsi non seulement l’exégèse, mais l’aggiornamento sont interdits et conservent un dogme figé depuis le IXe siècle.

C’est donc des exégètes occidentaux que vient la critique : peu importe, ce sont d’impurs koufar, donc de ce qu’ils peuvent raconter, le bon musulman n’a que faire. Il ne doit même pas écouter ni lire, sous peine de mort. L’islam s’est ainsi sanctuarisé et aujourd’hui, le gouvernement français, appuyé par des médias en-dessous de tout, le sanctuarise encore davantage.

Moi, j’aime les exégèses, parce que je sais que les dogmes religieux sont nécessairement le produit de bricolages séculaires. C’est fou comme les hommes aiment faire parler ce Dieu qu’ils font à leur image ! Pour les musulmans, ce Dieu parlait arabe avec ses anges depuis 14 x 109 années avant la création du monde et la révélation à Mahomet : donc ce que racontent les philologues, selon qui la langue arabe est issue du groupe sémitique et ne s’est vraiment distinguée que vers le VIIe siècle de l’ère chrétienne est nécessairement faux pour un musulman ordinaire. Ergo : le coran ne pouvait qu’être écrit en arabe dès l’origine.

Mais qui le lit dans les traductions admises, celles de Masson, Blachère, Hamidullah (je me les suis toutes tapées au fil du temps) et même dans le texte (je m’y suis un peu essayé), est frappé d’une impression de désordre total, de telle manière qu’un lecteur raisonnable n’y trouve pas de fil ni une truie ses petits. C’est normal : on a affaire à un syncrétisme, où tout semble avoir été collé bout-çà, bout-là. Le syncrétisme est d’ordre religieux, certes, puisque l’on trouve mélangées les traditions juive, nazaréenne (il s’agit d’une secte dissidente du judaïsme et non pas des chrétiens) et arabe. Il est aussi d’ordre linguistique, puisque les sources sont en hébreu et en araméen (langue liturgique des nazaréens), et qu’il est difficile d’y voir le sceau originel d’une langue arabe qui n’était pas encore au point au moment où, dit-on, le prophète aurait reçu la révélation.

Exemple : selon le Frère Bruno Bonnet-Eymard, qui a fait l’exégèse ses trois premières sourates, « islim », qui a donné « islam » et que l’on traduit par « sois soumis », vient de l’araméen šalim (même racine trilitaire), qui signifie « être parfait ». L’injonction initiale était donc non pas « sois soumis », mais « sois parfait ». Ce n’est qu’au fil du temps, les signes diacritiques ayant été bricolés sur les consonnes originelles, qu’a été fabriqué un texte qui n’a sans doute rien à voir avec les dits et textes originels. Au passage, en lisant d’une traite le livre de J.J. Walter, Le Coran Révélé par la Théorie des Codes, j’ai appris avec amusement qu’à l’origine les musulmans ne s’appelaient pas ainsi, mais « muhagirun » (de l’araméen « mahagraye ») qui veut dire… « immigré ». La boucle semble historiquement bouclée, non ?

La philologie, l’histoire, l’exégèse peuvent aussi recevoir l’aide des mathématiques. C’est le sujet de la thèse de J.J. Walter qui a procédé à la dissection du coran par l’Analyse des Données Textuelles, technique basée sur la théorie des codes. Je connaissais un peu l’affaire, techniquement, ayant travaillé dans ma jeunesse sur la reconnaissance automatique des « signatures » stylistiques, mais depuis les techniques se sont affinées. J’aimerais avoir des précisions sur l’instrument mathématique utilisé, mais faute de mieux je trouve une certaine solidité aux conclusions de cette étude.

L’obéissance aux préceptes : 76 versets en font injonction, dont 54 à un « messager » qui est supposé être Mahomet, mais ce n’est pas sûr, car ce gars-là n’est cité nommément que dans quatre versets. Bizarre… 150 incitations à craindre « allah », 849 menaces de châtiments pour les désobéissants. Voilà une religion d’amour et de tolérance.

Mais là n’est pas la question. L’étude montre que le coran a été rédigé par au moins une trentaine d’auteurs, sur une période de plus de deux cents ans. 135 versets contestant la thèse du coran « incréé » ont été écrits entre 833 et 847 de notre ère. Quant à la distinction des sourates de La Mecque et de celles de Médine, introduite par les grammairiens perses, elle n’est qu’un artefact. Mahomet, de son côté, n’a été intronisé prophète que quelque 60 ans après sa mort, au plus tôt.

De plus : la théologie musulmane n’est pas innovante, elle est un quasi « copié-collé » de la théologie des nazaréens (qui contestaient la divinité du Christ) effectué semble-t-il par un seul des scribes auteurs du coran. En fait, c’est moins le monothéisme (malgré le « ya illah ya allah ») qui semble intéresser les premiers rédacteurs que l’antichristianisme. Il y a bien d’autres conclusions très intéressantes dans le livre de Walter, notamment la fondation politique de l’islam par ordre des califes des VIIIe et IXe siècles comme véritable doctrine politique justifiant des guerres de conquête, ce qui, à mon avis, explique le caractère séculier de nombre de prescriptions,  l’abrogation des sourates dites « de la Mecque » au profit des sourates férocement djihadistes dites « de Médine » (trois versets d’abrogation dans trois sourates : II :106, XVI :102 et XXII :52 : les versets postérieurs annulent et remplacent les versets de sens opposé). Cela explique aussi que les documents antérieurs aux VIIe et VIIIe siècles aient disparu, parce que gênants, sur ordre des tyrans.

« L’islam, écrit J.J. Walter,  n’est pas une religion fondée par un prophète inspiré : c’est une idéologie politique fabriquée par un pouvoir ultra-dominant en l’espace de deux siècles. Ses concepteurs lui ont donné la forme apparente d’une religion afin de tirer parti du pouvoir sur les esprits que possède toute religion. » C’est très probablement la vérité, et un homme raisonnable ne peut que se demander quelle est la source de légitimité de l’islam. Si c’est allah s’exprimant via Mahomet, le musulman peut accepter d’aller « tuer et se faire tuer sur le sentier d’Allah » pour conquérir un bizarre paradis, mais si la source est le bavardage de scribes et de glosateurs, l’incitation à tuer et se faire tuer ne vaut plus rien. Le problème est que la question ne se pose même pas pour l’immense majorité des musulmans : ce sont manières de koufar, le coran est verrouillé soigneusement.

Voilà pourquoi, M. Hollande, M. Sarkozy et toute la caste politique, votre prêche du « pas d’amalgame » ne vaut pas un clou. L’ennemi est bien l’islam, car « l’islam c’est le djihad au repos, le djihad c’est l’islam en mouvement ». Si nos concitoyens avaient un tant soit peu de plomb dans la cervelle, ils liraient le texte, rien que le texte, tout le texte du coran et ils comprendraient. Mais comme ils sont assez généralement incultes et pleutres, vous pouvez facilement sanctuariser la religion mortifère. Pauvres de nous !

Sacha

Post-scriptum : J’apprends que Al Buraq (« La Bourrique »), jument ou bourrique de Mahomet, aurait eu un corps de bourrique et une tête de femme et même qu’elle parlait. Je me demande lesquelles de nos femmes politiques pourrait prêter sa tête à Al Buraq. Elles sont légion !

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