Béziers : que reste-t-il de nos espoirs ?

Emblèmes piétinéesBon, de toute façon, c’est fichu, et pas seulement pour 2017, mais, c’est à craindre, pour la durée de l’Histoire.

J’étais bien décidé à aller à Béziers, et m’étais fait inscrire pour participer à des discussions sur l’Europe et sur l’économie. La chienlit cégétiste jointe aux intempéries m’ont contraint d’abandonner in-extremis ce projet ; d’un côté, pas de gas-oil à la pompe, plusieurs jours durant, de l’autre le dégât des eaux. On ne peut rêver printemps plus charmant ! Printemps avorté, si je puis dire ; il était le dernier temps d’espoir où l’on pût réaliser l’union des patriotes pour que la France triomphe en 2017. Au lieu de cela, nous aurons soit un régime Pédalo II, soit un régime Bicyclette-à-énergie-fossile genre Ali Juppé ou Barnum clinquant genre Sarkozy. L’infime différence entre les deux régimes augure mal de l’avenir ; à l’horizon se profilent l’asservissement et la charia.  La France, c’est foutu, l’ignoble trépignement de centaines de petits cons politiquement conditionnés, accompagnés du tam-tam primitif des fûts à Verdun, le triomphe de la « teuf » mode Lang-de-chèvre sur les tombes des Poilus le montre à l’évidence. Il n’y a plus d’énergie, plus de virilité, la race qui a fait Poitiers, Bouvines, Marignan, Denain, Austerlitz, Verdun, est définitivement morte.

Je ne suis jamais optimiste, mais j’attendais en dépit de tous les obstacles un sursaut qui se serait concrétisé. Au lieu de cela, si j’en crois les échos -pas ceux des médias de propagande, mais de BdVoltaire, partie prenante à Béziers – un mot malheureux de Ménard provoqua le départ prématuré de Marion. Mais, Marion, il est bien évident que « les droites » ne peuvent pas être le marchepied du FN ! Le problème est bien là : tantine Marine n’a pas encore compris que l’on ne gagne pas seul. Le FN n’a pas vocation -ni aucun autre parti- à être le parti unique de LA droite. Le monolithisme partisan appartient à un passé de mauvaise mémoire ; le FN n’est pas le NSDAP, que je sache, ou alors je me suis grossièrement trompé ! Donc il lui faut composer avec tous ceux qui se vivent « de droite », ne votent pas FN, et souvent s’abstiennent parce qu’ils ne trouvent RIEN pour quoi ni PERSONNE pour qui voter. Composer, donc, avec les sans-parti, qui constituent le vrai parti majoritaire ! Eh oui, tout cela, Marion, je suis persuadé que tu le sais et que tu le vis en ton for intérieur. Ton départ a été malencontreux, car il marque l’échec des droites… et celui du FN.

Certes, il est extrêmement difficile de concilier des options qui souvent s’opposent radicalement : patriotes libéraux, bonapartistes, souverainistes, gaullistes et autres. Ah ! Que ne relit-on Bainville : « Les campagnes de César furent grandement facilitées par les jalousies et les rivalités des tribus. Et ces tribus étaient nombreuses (…) A aucun moment, même sous le noble Vercingétorix, la Gaule ne parvint à présenter un front vraiment uni, mais seulement des coalitions. Rome trouva toujours, par exemple chez les Rèmes (de Reims) et chez les Éduens de la Saône, des sympathies ou des intelligences. La guerre civile, le grand vice gaulois, livra le pays aux Romains. Un gouvernement informe, instable, une organisation politique primitive, balancée entre la démocratie et l’oligarchie : ainsi furent rendus vains les efforts de la Gaule pour défendre son indépendance. » La conquête romaine nous fut peut-être bénéfique, sans doute les vestiges de la gallo-romanité adoucirent-ils les farouches envahisseurs venus de Germanie. Le drame contemporain est que le conquérant musulman déjà dans nos murs est bien inférieur en civilisation au Germain des grandes invasions et infiniment pire que lui en cruauté stupide.

On a discuté à Béziers, je n’en disconviendrai pas, en regrettant amèrement de n’avoir pas pu participer. Mais qu’en reste-t-il ? Pour le moment un catalogue de vœux et de velléités. Vous le trouverez ici. Même si pour l’essentiel j’en approuve la plupart des pétitions de principes, mais pas toutes, j’en dis qu’il est un peu court. Admettons qu’il constitue un cahier de doléances hâtif et peu -disons : pas du tout- commenté. Il ne représente même pas -l’incident entre Ménard et le FN le montre- un dénominateur commun aux droites. Alors qu’en faire ? Apparu n’y aurait-il que quatre ans plus tôt, il eût constitué une solide base de discussion. Maintenant, c’est trop peu, trop tard. Le FN s’entête dans son jacobinisme économique, les autres dans leurs querelles de chapelles. Bref, il n’y a rien ni personne pour se débarrasser de ce régime tyrannique.

L’Histoire semble imposer une autre stratégie que cette légalité piégée procédant du suffrage truqué. Lisons Ernst Von Salomon (Les Réprouvés) parlant des associations patriotiques d’Allemagne vers 1920-21 : « Ces associations étaient un symptôme. C’est là que se regroupaient les hommes qui se sentaient trahis et trompés par l’époque. Rien n’était plus réel, tous les piliers étaient ébranlés. Là se réunissaient tous ceux qui espéraient encore beaucoup et ceux qui n’espéraient plus du tout. (…) Le rassemblement de tous ces êtres intensifiait le tourbillon mystérieux d’où, par le jeu des fortunes et des croyances contradictoires, pouvait monter ce que nous appelions le Nouveau. Si jamais du nouveau vient au monde, c’est bien du chaos qu’il surgit, à ces moments où la misère rend la vie plus profonde, où, dans une atmosphère surchauffée, se consume ce qui ne peut pas subsister et se purifie ce qui doit vaincre. » Alors ces hommes se lancèrent à l’assaut de la Haute-Silésie, puis trahis par les collabos de Weimar, ils exécutèrent ceux qui à leurs yeux étaient quelques-uns des vrais responsables : Gareis, Erzberger, Ratenhau…  Arx tarpeia Capitoli proxima pourrait bien être l’inspiration de cette stratégie alternative. C’est humain, même si ce n’est pas très juste.

Sacha

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