Relisons (ou, pour les incultes, lisez) les Pensées de Blaise Pascal. J’y reviens depuis un demi-siècle, moins souvent cependant qu’à L’Ancien Régime et la Révolution ou à De la Démocratie en Amérique de Tocqueville, ou encore à l’Histoire de l’Armée Allemande et aux Soixante Jours qui ébranlèrent l’Occident de Benoist-Méchin ou encore aux Mémoires Sans Concessions d’Yves Rocard. Mais revenons à Pascal.
« Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser. » Ne pouvant demeurer en repos dans une chambre, l’Homme est malheureux, et il ne cesse de courir après le divertissement. Pascal exagérait probablement en réduisant toute l’activité sociale au simple divertissement (« De là vient que le jeu et la conversation des femmes, la guerre, les grands emplois sont si recherchés » (…) « De là que les hommes aiment tant le bruit et le remuement » et ainsi de suite), que diable ! Si nous sommes Homo Politicus pour le meilleur et pour le pire (qui ne rate jamais !), il faut bien que chacun participe à l’échange et à la coopération, au service réciproque, sans quoi il n’y aurait pas de société.
Juvénal (IIe Siècle) en son temps fustigeait la plèbe romaine en constatant que tout ce qui semblait l’intéressait était « Panem et circenses », avoir le ventre plein et courir aux jeux du cirque. C’était déjà une époque assez boxonnique où se déroulaient des querelles de pouvoir, depuis le règne de Domitien et sous ses successeurs plus ou moins éphémères. Si le peuple a de quoi manger et se divertir (au sens vulgaire), les intrigants peuvent intriguer sans être dérangés. Nous devrions rapporter cela à aujourd’hui : le pain risque de manquer (pénuries organisées, et plus de quoi cuire ce qu’il reste), et l’on peut compenser par le « tout-va-bien » divertissant avec Netflix, Prime Video et autres fournisseurs d’illusions.
Nous sommes loin… et pas loin ! du divertissement pascalien, cependant, car il s’agit de diversion. Mais la diversion est selon le Dictionnaire des Synonymes, tout à la fois alibi, amusement, changement, délassement, dérivatif, détour, distraction, exutoire. Cela dépend du point-de-vue adopté. Je retiens « alibi », « dérivatif », « détour », « exutoire », en préférant « distraction », non pas au sens d’amusement, mais à celui que lui donnaient mes maîtres pour tancer le cancre bayant aux corneilles pendant qu’ils nous faisaient la leçon. Le divertissement devient diversion à partir du moment où il est piloté par un Pouvoir à des fins d’alibi, de dérivatif, de détour, et enfin d’exutoire. Aux mains de l’État et des industriels de la vidéo, le divertissement est une diversion orientée dans un but bien précis, une machine de guerre dirigée contre la société.
Dès lors, lorsqu’un Pouvoir ouvre une « fenêtre d’opportunité » (scripsit Schwab) en déclenchant le chaos, il est vital pour lui de pallier l’insurrection qui ne manquerait pas d’arriver sans divertissement massif. Et davantage de faire avancer ses projets d’homme nouveau en instillant, ni vu ni connu, une idéologie propre à les servir. C’est ainsi que le divertissement devient diversion et changement. Il ne manque pas de lanceurs d’alertes pour démonter la manipulation, je cite les deux qui me viennent à l’esprit : Christopher Lannes ( https://www.youtube.com/c/ChristopherLannes) et Le Doc ( https://www.youtube.com/channel/UCxdE0opraDNIEObxz3-43qg).
Je ne regarde pas la propagande de Netflix ni celle de Prime Video, mais ce qu’on en rapporte est gratiné. En fait, un lecteur attentif a beau jeu de repérer l’invasion d’une idéologie néfaste dans les vidéos et la « littérature ». Et d’en dégager les principes et manœuvres de l’abrutissement généralisé et ceux de, selon Chomsky, la fabrique du consentement. En ce moment, l’idéologie délétère en action est le « wokisme » dont nous avons parlé maintes fois. En fait, cette aberration psychique procède exactement de la même manière que la propagande ouverte : comportement tribaliste, il faut poser un « bien » que l’on oppose (de manière absolument arbitraire) à un « mal ». Cette dichotomie vise à persuader le spectateur/lecteur qu’il est « bon » s’il hurle avec les loups, fait partie de la tribu, et que dans le cas contraire il est «mauvais » et exclu. Mais si la propagande est ouvertement éhontée (voir BFM-TV et les chaînes publiques) et finit par se révéler fausse et stupide, la vidéo et la « littérature » sont plus insidieuses, dissimulatrices : rien n’est dit (sauf maladresse), tout est suggéré.
Je lis beaucoup ; les auteurs sérieux, je les lis lorsque j’ai quitté l’établi pour ma table de travail, avec sérieux, la plume à la main. Toutefois, avant de m’endormir, lorsque je n’ai pas Le Fana de l’Aviation ou La Furia à mon chevet, je lis des « polards », y compris les San-Antonio d’avant le tournant miterrandolâtre du célèbre Commissaire. J’ai balancé des tas d’infralittérature, mais gardé Fred Vargas -dont j’exècre les idées mais apprécie le talent- et Michael Connelly avec son inspecteur Harry Bosch qui sait bien ficeler des intrigues.
Concernant Connelly, il est aisé de constater l’invasion insidieuse, au fil du temps, du « wokisme » dans le récit fictif. Tout évolue des Égouts de Los Angeles à, par exemple, Sur un Mauvais Adieu. Certes, l’on y pourchasse toujours le crime, avec l’éthique du flic et les engueulades avec les bureaucrates de la hiérarchie, mais peu à peu le « progressisme » s’insinue en douce. Par exemple dans Sur un Mauvais Adieu, à côté de l’enquête principale, Bosch et son équipière Bella (d’origine hispanique, ce qui n’a rien d’étrange, mais lesbienne vivant en paire et ayant adopté un enfant) pourchassent un violeur en série. Et, ô surprise ! Le violeur frénétique est ancien flic, Blanc, homophobe et survivaliste. Il va jusqu’à enlever Bella et la torturer. Il ne peut pas, selon les délires « wokes » ne pas être le cumul de tous les vices, de tous les crimes, que les crétins progressistes prêtent au mâle Blanc. Imaginez l’écho que peut trouver un tel pedigree dans l’esprit en cours d’endormissement du lecteur Lambda par ailleurs gavé de « séries » Netflix ! Pas de bol : des gars comme moi, vaccinés contre toute forme de « progressisme », détectent sans peine la supercherie et se mettent en rogne.
Ceci n’est qu’un exemple, mais il est bon de rappeler que le divertissement, aux mains des États, des milliardaires de l’audiovisuel et des grandes maisons d’édition truffées de gauchistes, est devenu un puissant instrument d’asservissement. L’on fait oublier le réel, comme l’expliquait Pascal, mais bien moins pour oublier la misérable condition humaine, que pour accomplir un projet d’asservissement.
Voilà ce contre quoi les romanciers vraiment « éveillés » (et donc anti-wokes !) devraient se consacrer : produire des récits romanesques enracinés dans la réalité et non des fictions nocives. Il y en a, par exemple Obertone et quelques autres. Les talents ne manquent certes pas, le tout est de savoir contourner le barrage de la censure édifié par les éditeurs politiquement corrects au profit de nos ennemis. Embuscades et chemins de traverse, donc, voilà l’itinéraire à improviser dans une époque où les gouvernements traîtres nous asservissent par tous les moyens.
Sacha
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Chez Books on Demand (BoD)

Excellente approche anthropologique de l'immense différence entre les femmes Russes et les horreurs quérulentes à cheveux bleus de chez nous.

Livre truculent, dont il faut retirer " la substantifique mœlle". Lorsque tout fout le camp, que faire ?
À lire pour rire et réfléchir !
Très instructif. À méditer !
D'où viennent-ils ? Qu'ont-ils vu ? Quel est le combat ?
Pensée et testostérone !



Insigne des Masques Jaunes :
adoptez-le, portez-le !






Bon ! À vos portefeuilles !





ASSEZ DE BARBARIE !!!

et toutes les formes de fascisme dont le socialisme.
Notre "antikons" a le droit d'aînesse :)
Que de tels mouvements naissent chez nous et dans toute l'Europe !