Remettons l’élection US à sa juste place

OLYMPUS DIGITAL CAMERALes médias de grands chemin et même ceux de la Dissidence sont obnubilés par l’élection Américaine : qui l’emportera de la dinde woke ou de l’homme d’affaires. Il n’est pas sûr que ce soit le cas de la Russie, de la Chine, de l’Inde, en général des pays de la nouvelle constellation BRICS, préoccupés à commercer entre eux. Non qu’ils jugent l’élection Américaine sans importance, mais ils la remettent à sa place. Car Harris ou Trump, si ce n’est pas tout-à-fait la même chanson, c’est au fond la même musique : conserver si possible l’hégémonie des États-Unis, ce que l’Asie et le Sud n’apprécient guère.

En Occident collectif, c’est fondamentalement la même sauce, notamment dans ce Goulag qu’est devenue l’UE, entièrement dominée par l’ « ami » Américain. Chez les européâstres, l’inquiétude est grande car le wokisme peut perdre l’élection, Trump siffler la fin de la récréation dans la guerre Ukrotano-Russe, renvoyer l’agressive Otan à la niche, et s’occuper des affaires intérieures des États-Unis en premier lieu. Si cela arrive, voilà nos européâstres orphelins, obligés de se débrouiller avec les conséquences de leur suivisme, la récession et la chute de leur monnaie de singe. Avec, pour nous autres Dissidents, la perspective éventuelle de voir l’état-profond Américain trouver refuge dans sa colonie ouest-européenne et sévir contre nous tout en préparant sa vengeance.

Certes, nous préférons Trump à l’idiote, laquelle ne serait qu’une marionnette entre les sales pattes des Obamaniaques et des néo-cons (plutôt archéo-cons, car leur doctrine ignore la réalité du monde nouvellement reconfiguré). Toutefois, il serait idiot et dangereux de considérer Trump comme le Grand Sauveur. Peut-être est il suffisamment avisé pour comprendre qu’il faut négocier avec Vladimir Poutine et Xi Jinping, mais il est inconditionnellement soutien d’Israël même si ce pays est gouverné par un psychopathe, et il voue une haine destructrice à l’Iran. Ce n’est pas une situation d’avenir ! Mais surtout, il entend bien faire de son mieux pour sauver l’hégémonie du dollar, donc le pillage des pays asservis à cette monnaie désormais de singe, et l’exportation insupportable des « lois » Américaines (appelées « droits ») qui permet d’exercer un chantage sur les pays en question.

Nous ne pouvons pas reprocher à Trump de servir son propre pays, ni refuser de lui souhaiter plein succès en politique intérieure (si toutefois les démocrates enragés et l’état profond ne réussissent pas à faire obstacle à son nettoyage des écuries d’Augias), mais il est souhaitable, s’il vient à être élu, de lui rappeler que de son slogan « Make America Great Again ! » ne doit pas s’ensuivre d’une politique hégémonique sur le reste du monde, sinon la paix et l’équilibre mondiaux seraient gravement compromis.

En somme, « Make American Great Again » :  So be it! But not the greatest, not the prima inter pares, not the suzerain, strictly on a par with all the others.(1) Car nous ne sommes plus en 1945 ni en décembre 1991. La donne mondiale a changé.

Raymond

(1) Soit ! Mais pas la plus grande, pas la prima inter pares, pas la suzeraine, strictement à égalité avec tous les autres.

 

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