Cocoricouac !

Lièvre de MarsConneries et harengs saurs dansent et volent
Le soleil pionce encore à midi
Et les fleurs referment leurs corolles
Un matin de mai pourri
(Ndlr : sur l’air des fleurs dans Alice au Pays des Merveilles)

Le mai mythique est passé, « ils » sont toujours là. Toujours à la barre du rafiot pourri, toujours le cap sur les brisants. Trop tard : nous aurions dû nous en débarrasser en mai, maintenant ils vont pouvoir parachever la ruine en quatre, voire neuf ans.

Bien sûr, il y a eu encore un million de protestataires contre la loi perverse, bien sûr les ministres et la première concubine sont accueillis par des slogans et des quolibets chaque fois qu’ils cherchent à mettre le nez dehors. C’est normal : le roi Pétaud a beau espérer que la page du mariage pervers sera vite tournée et que ses méfaits civilisationnels seront oubliés, on dirait bien qu’une fracture de plus s’est durablement ouverte dans une société qui cherche à retrouver des repères. Alors les socialistes auront beau rappeler au « respect de la loi républicaine », leur loi n’a aucune légitimité. Et qu’ils ne s’étonnent pas qu’elle ne puisse être ni légitimée ni respectée : le sieur Hollande, debout comme toute la gauche réactionnaire contre le CPE du temps de Sarkozy, ne déclarait-il pas : « Ce n’est pas parce qu’un dispositif est légal qu’il n’y a pas de légitimité à le contester. » C’était en 2006, et la gauche fasciste s’élevait au nom de vieilles idéologies surannées – qui demeurent les siennes- contre une solution possible au chômage des jeunes, notamment. Alors, président, que dis-tu de cela ? La gauche est complètement illégitime, on te renvoie le boomerang, mon cher !

Cela n’empêche pas les « forces de l’ordre », devenues une police politique au service des fascistes de l’Élysée, Matignon et Beauvau, de procéder à des arrestations violentes de protestataires pacifiques, comme en témoigne cette vidéo : nous avons bien là le fascisme en action. Car ce n’est pas une exagération ni une clause rhétorique : cette gauche illégitime est bel et bien fasciste, et elle aura beau clabauder « république », « démocratie », « peuple », cela ne changera rien au fait que c’est un régime tyrannique. C’est pourquoi il fallait s’en débarrasser au plus vite. Le délai est passé, hélas.

Néanmoins, l’échec final et la chute sont inscrits dans un avenir relativement proche. L’Europe a donné une feuille de route à une douzaine de pays à États boulimiques et prodigues, ruinant les peuples d’extorsions fiscales et achetant la paix sociale au prix de l’endettement, sans songer un instant à restaurer la production et donc la richesse et le plein emploi. Non que je sois subitement devenu européen, au contraire : je n’admets pas les diktats d’une coterie de fonctionnaires technocrates sise à Bruxelles. Mais force est bien de reconnaître que les consignes bruxelloises rejoignent pratiquement tous les rapports qui ont été adressés depuis un demi-siècle aux gouvernements successifs. Que préconise-t-on ?

Reculer l’âge de la retraite, rendre l’emploi flexible, réduire le coût du travail, baisser l’impôt sur les sociétés, jouer plutôt sur les impôts à assiette large, à taux bas, éviter que les indemnités de chômage ne dissuadent de rechercher un emploi, revenir sur les tarifs réglementés (gaz, électricité, notamment), ouvrir les secteurs monopolistiques d’État (type SNCF) et les professions réglementées (médecins, pharmaciens) à la concurrence, rien que des mesures qui devraient être prises en urgence et que l’on préconise depuis longtemps. Rien, en fait, d’un raz de marée libéral, seulement un peu de sociale-démocratie vaguement libérale. Mais cela suffit à faire peur au gouvernement de rencontre du sieur Hollande : rien de pire pour s’attirer, s’il suivait ces préconisations, les foudres de l’extrême gauche stalinienne et des escrologistes. Au lieu de cela, de timides et traînantes velléités de réformes, un cadeau de deux ans de sursis de la part de Bruxelles, qu’on se débrouillera bien pour transformer en inaction.

Aussi Hollande a-t-il voulu, depuis Rodez, pousser un cocorico de coq châtré, une rodomontade bravache de la part d’un chef de gouvernement qui n’a ni l’envergure ni les moyens de faire autre chose que de se soumettre au bon sens -même si, pour une fois, il est du côté des eurocrates- mais qui veut en imposer par des mots, tout en continuant à psalmodier le mantra : « La croissance reviendra, le chômage baissera ». C’est sans doute une nouvelle forme de politique, celle de l’incantation, en espérant que le Ciel vous entende.

Il est fort vraisemblable que le gallinacée occasionnellement de Rodez risque de se faire sérieusement moucher lors du sommet européen fin juin. Les Allemands, notamment, en ont assez des imbécillités du gouvernement socialiste français. Ce qui veut dire : une volée de bois vert, pour le moins, l’attend, et peut-être pire. Car, faut-il le rappeler, la Grèce avait justement refusé les mesures… avant de s’écrouler et de se retrouver sous tutelle de la troïka européenne. Cela nous pend au nez.

Car on aura beau faire : il y a des évidences. Monter les impôts, c’est diminuer les recettes (trop d’impôt tue l’impôt, dit un dicton), le niveau de la dette n’est plus tenable, les dépenses structurelles d’État continuent à déraper. Par exemple : on embauche 60 000 instituteurs inutiles dans une éducation nationale qui représente plus de 17% du budget, et dont le rendement avoisine 60/00. Mais ce n’est qu’un aspect de la prodigalité ridicule de l’État socialiste qui accapare 57,2% du PIB pour financer ses folies. Il faudra bien quelque jour en finir avec le mythe ruineux du Père-État protecteur et rémunérateur et mettre les citoyens devant leurs responsabilités. Ça va faire mal !

Donc Rodomont est au pied du mur. Il peut toujours claironner : s’il ne vient pas malgré lui, malgré son idéologie, à des positions plus raisonnables, nous sommes fichus. Et il n’y a pas lieu de penser qu’il soit capable de raison, aussi aurons-nous une crise catastrophique. D’un côté, c’est bien fait : il ne fallait pas porter ce nul au pouvoir. D’un autre côté… Le pire peut arriver, avec un épouvantable renforcement de l’étatisme auprès duquel le IIIe Reich et l’URSS n’auront été que des bluettes. À moins que la majorité des citoyens soit soudain convertie au libéralisme : j’en doute beaucoup, voyez-vous !

Sacha

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