On entend beaucoup de protestations. Il m’arrive assez souvent de rencontrer des citoyens avouant avoir voté pour élire le piètre monarque et le regretter amèrement. Rien d’étonnant, à la lecture du bilan d’un an de tyrannie socialiste ; je ne pousse pas la cruauté jusqu’à répondre à ces gens-là qu’ils recueillent les fruits de leur erreur, et que ces fruits empoisonnent leurs concitoyens comme eux-mêmes. Par contre, parmi ces pleureuses, il s’en rencontre qui regrettent mais qui, paradoxalement, expriment la conviction « qu’il va réussir quand-même ». Autrement dit, même chez les déçus de la tyrannie socialiste, même chez les spoliés par leur propre faute, il en est qui croient aux mantras présidentiels. Peut-être cette attitude ridicule vient-elle du sentiment que la Providence finira par leur donner raison d’avoir eu tort ? Quoi qu’il en soit, avec ceux-là, je ne puis être qu’ironique et cynique. Rares sont ceux à qui je daigne exposer par une arithmétique élémentaire que si l’on spolie pour redistribuer, on appauvrit l’ensemble de la société aussi sûrement que si l’on dépense davantage qu’on ne gagne.
On distingue assez difficilement des signes de résistance. La Manif’ semble retournée en-deçà de l’horizon ; d’aucuns disent qu’elle chercherait « un second souffle », mais je pense plutôt que les politicards « de droite » qui ont fait mine de s’y associer préfèrent penser aux prochaines élections municipales. Non que ces élections n’aient pas d’importance : il est vital d’arracher aux griffes de la gauche spoliatrice nombre de villes et de villages, de créer de nouveaux grands électeurs qui pourraient à l’avenir faire perdre le Sénat aux tyranneaux. Mais l’erreur est de détacher cette élection du contexte général : la Manif’ contestait une loi perverse et un déni de démocratie ; or la démocratie commence dans la commune, premier échelon de la délégation du pouvoir. Et la commune, il faut absolument la mettre hors d’atteinte du pouvoir central dont les empiétements ne sont pas toujours perçus par les édiles, par exemple la tristement fameuse « politique de la ville » et les oukases de la dame Duflot, grand thuriféraire du « socialisme municipal ». Le rapport est donc étroit entre le refus de la loi perverse, qui s’exprime aussi par la clause de conscience des édiles comme par la revendication de démocratie locale, et les élections municipales.
Bien sûr, il y a encore les Veilleurs, et tous ceux qui harcèlent les gens de pouvoir, conditionnant les déplacements de ces parasites à la protection d’une armada policière. La brutalité de la répression montre l’inquiétude du pouvoir. Ce n’est pas suffisant, et les autres contestataires, au contraire, sont les traditionnels quémandeurs de prébendes, syndicats totalitaires et partis d’extrême-gauche. Ceux-là ne veulent qu’un retour à la quiétude de leur pouvoir et au statu quo ante, lorsqu’il ne s’agit pas purement et simplement d’une aggravation du socialisme, un reductus ad stalinium. C’est ailleurs qu’il faut détecter les signes de résistance : destructions de radars fiscaux au bord des routes, actions délictueuses délibérées, petits sabotages systématiques (on en trouvera un exemple intéressant ici), travail au noir qui, pour illégal qu’il soit, apparaît de plus en plus légitime, expatriation, et ainsi de suite. C’est une constellation d’actes anodins de résistance, mais ça existe ; j’en ai trouvé une autre manifestation pas plus tard qu’hier.
La bourgade où je me rends pour acheter du pain et mon tabac politiquement incorrect n’a rien de révolutionnaire. Elle est figée depuis des lustres dans un socialisme réactionnaire avec ses habituelles combinaziones et magouilles héritées de la défunte SFIO. C’est dire que les édiles y sont quelconques, aussi inaptes que ceux qui prétendent nous gouverner, exactement à l’image de ceux qui les ont élus. Le bureau de tabac vend aussi de la presse : voilà que j’avise, pour la première fois, la couverture de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles. J’avais pris connaissance via Internet du sommaire de cette semaine, avec un dossier intitulé : « L’État Tyran ». J’achète. Michèle, l’employée, me dit : « Oui, nous l’avons reçu pour la première fois cette semaine. Beaucoup de gens nous le réclament, et nous avons demandé qu’il nous soit systématiquement livré.» Ce qui veut dire que les Messageries, promptes à fourguer les habituels Nouvel Obs, Express, Point etc… en plus de la calamiteuse presse « people », répugnent à diffuser un hebdomadaire d’opposition véritable. Rien que de très banal. Mais ce qui l’est beaucoup moins, c’est la demande ! Dans un canton abruti de socialisme, voilà que des citoyens éprouvent le besoin d’entendre autre chose que le son des cloches de gauche. Si l’on se souvient que Valeurs Actuelles est le seul hebdomadaire politique à voir augmenter le nombre de ses abonnés, alors que les autres stagnent ou régressent, il y a bien là un signe politique de refus. Il y en a sûrement d’autres.
Je suis content que l’hebdomadaire finisse par parler de tyrannie, comme je le fais depuis des années. À la lecture, je pense à ce qu’écrivait Tocqueville :
« Quand, au contraire, la puissance prépondérante se trouve dans le pouvoir exécutif, l’homme qui commande ayant en même temps la faculté de faire exécuter sans peine jusqu’au détail de ses volontés, ce pouvoir central peut graduellement étendre son action à toutes choses ou du moins il ne trouve dans sa propre constitution rien qui le borne. S’il se rencontre au milieu d’un peuple chez lequel tout se dirige naturellement vers le centre ; où chaque citoyen est hors d’état de résister individuellement ; où plusieurs ne sauraient légalement combiner leurs résistances ; où tous enfin ayant à peu près les mêmes habitudes et les mêmes mœurs se plient sans peine à une règle commune ; on ne découvre pas où pourraient se trouver placées les limites de la tyrannie administrative, ni pourquoi après avoir réglé les grands intérêts de l’État, elle ne parviendrait à régenter les affaires des familles. » (A. de Tocqueville in L’Ancien Régime et la Révolution.)
Nous y sommes ! « Entreprises : l’overdose bureaucratique » analyse les obstacles qu’une jungle de règlements, lois, décrets, oukases rend périlleuse la vie des entreprises. Mais le dossier illustre à merveille cet insupportable empiètement de l’État dans la vie privée des citoyens, mal que j’appelle, à la suite de mon vieux Maître, « anthroponomie ». Qu’on en juge : « L’État prétend régir la vie des Français dans ses moindres détails. Rien n’échappe à son appétit» (page 22). On apprend par exemple que deux sénateurs prétendent veiller sur notre santé par le jeu de la fiscalité sur les bières, les boissons énergisantes et sucrées, le tabac, les huiles végétales etc… Pour se cantonner à ce petit exemple, on voit le problème : l’état totalitaire veut diriger MA santé (et donc la tienne, lecteur !) ; or personne n’est en mesure de définir ce que peut être l’état de « santé », après tout, disait le Dr Knock, « tout homme bien portant est un malade qui s’ignore ! » Abus, donc. On voudrait priver les parents de la fessée qui remet en place les limites comportementales dépassées par d’abominables gamins, et ainsi de suite. Abus : l’éducation est affaire privée, c’est le domaine familial. Fiscalité « écologique » (quelle odieuse arnaque !), feux de bois, détecteurs de fumée, immobilier, espaces protégés, sports, automobiles (ah ! ces radars !), cantines scolaires…Abus !!! Voilà une énumération, bien courte en regard des méfaits des lois étatiques, mais édifiante. L’État a toujours été ubuesque : il est devenu fou.
Le problème est que cela s’inscrit dans la droite ligne des abandons de citoyenneté consentis. En effet, à partir du moment où l’on se met sous la protection d’un État auquel on demande de nous protéger des risques, on perd sa responsabilité. Le pouvoir du citoyen est délégué à une caste de fonctionnaires et à des élus irresponsables qui le confisquent. Dès lors, il est logique que l’État commette le crime d’hubris, cette atteinte à l’ordre du monde, et veuille régenter jusqu’à la recette de la soupe aux choux, voire les ébats dans l’alcôve ! Autrement dit : tous ceux qui, contrairement à moi, ont accepté les règles étatiques n’ont que ce qu’ils méritent. Pour ma part, je considère que la puissance de l’État s’arrête au seuil de ma porte. Dans mes murs, les oukases n’ont pas cours. Je retourne à l’envoyeur (avec engueulade) les gracieuses invitations à aller me faire introspecter le colon, je fume, et je ne mettrai pas de détecteurs de fumée, je refuse l’intrusion de la télévision, je me comporte comme le pater familias qui a distribué quelques baffes utiles à ses enfants et qui entend bien faire de même si d’éventuels petits-enfants dépassaient les bornes. Bref : je ne laisserai jamais l’État me dicter ma conduite privée, et j’entends recevoir manu militari n’importe quel imbécile de fonctionnaire qui voudrait m’en empêcher.
La grande question n’est pas de régler immédiatement les questions du chômage et de l’économie : ce serait agir sur les conséquences, non sur les causes. Les causes tiennent à la confiscation du pouvoir par une caste de politiciens accouplés à un monstrueux corps administratif. C’est de cela qu’il faut se débarrasser d’abord, en commençant par le commencement : recouvrer l’autonomie dans notre privé, renvoyer l’État à ses trois rôles régaliens. La résistance commence au pas de notre porte.
Sacha
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Chez Books on Demand (BoD)

Excellente approche anthropologique de l'immense différence entre les femmes Russes et les horreurs quérulentes à cheveux bleus de chez nous.

Livre truculent, dont il faut retirer " la substantifique mœlle". Lorsque tout fout le camp, que faire ?
À lire pour rire et réfléchir !
Très instructif. À méditer !
D'où viennent-ils ? Qu'ont-ils vu ? Quel est le combat ?
Pensée et testostérone !



Insigne des Masques Jaunes :
adoptez-le, portez-le !






Bon ! À vos portefeuilles !





ASSEZ DE BARBARIE !!!

et toutes les formes de fascisme dont le socialisme.
Notre "antikons" a le droit d'aînesse :)
Que de tels mouvements naissent chez nous et dans toute l'Europe !