Il est des rapprochements qu’il vaudrait mieux ne pas faire si l’on souhaite garder une certaine sérénité. En reprenant pour la… Quinzième ? Vingtième ? fois le livre de Benoist-Méchin, Soixante Jours qui ébranlèrent l’Occident… Bon, silence les oligophrènes gauchistes et pseudo-républicains : Oui, cet auteur fut pétainiste, il n’empêche que le soin qu’il prit à détailler ces journées tragiques de 1940 montre à l’évidence comment la faillite d’une caste politique intoxiquée d’idéologie et soucieuse d’abord de ses intérêts électoraux, donc de son confort, conduit infailliblement à la catastrophe. Revenons à nos moutons. Le 21 mars 1940, désavoué par un vote de l’Assemblée, Daladier démissionne et le jour même Lebrun charge Raynaud de constituer un nouveau cabinet. Comme d’habitude, c’est une combinazione qui se présente le 23 mars devant la Chambre en claironnant, mais il est difficile de dégager une majorité ; le vote étant indécis, on procède au pointage des bulletins, tandis que Raynaud et ses complices racolent dans les couloirs les députés abstentionnistes pour les faire voter en faveur du gouvernement proposé.
Finalement, on comptera 111 abstentions, 156 voix contre, 268 voix pour. Ce qui donne une seule voix de majorité à Raynaud, « Encore ne suis-je pas très sûr qu’il l’ait eue » dira plus tard Herriot au Général de Gaulle. On recommanda à Raynaud de se retirer, car comment faire la guerre avec une voix de majorité ? Mais l’ambitieux petit nerveux tint bon et ne démissionna que le 16 juin à 22 heures. En pleine débâcle. Après avoir prononcé le premier, le 25 mai, le mot fatal d’armistice. Il laissera ce triste fardeau à d’autres. Il serait toutefois injuste d’imputer la défaite au seul Raynaud : elle avait été préparée de longue date par l’impéritie des politiciens qui avaient déjà démesurément grossi l’État, en avaient compliqué à plaisir le fonctionnement, l’empêchant de se consacrer correctement à ses trois rôles régaliens, et tout spécialement à la Défense. D’institutions multiples et concurrentes en comités Théodule, la gabegie était non seulement monstrueuse, mais mortifère.
Je dis que les mêmes vices politiques sont toujours à l’œuvre aujourd’hui. L’État est devenu un monstre glouton, assez comparable à l’idole Manduce des Gastrolâtres du Quart-Livre : « C’estoit une effigie monstrueuse, ridicule, hydeuse, et terrible aux petitz enfans, ayant les œilz plus grands que le ventre, et la teste plus grosse que tout le reste du corps, avecques amples, larges et horrificques maschoueres bien endentelées, tant au dessus comme en dessoubs… » Les Gastrolâstres gavent l’idole de viandes (nourritures) surabondantes : « Croyez que par eulx ne tenoit que cestuy Gaster, leur dieu ne fust aptement, precieusement et en abondance servi, en ces sacrifices, plus certes que l’idole de Heliogabalus, voyre plus que l’idole Bel en Babylone, soubs le roy Balthazar. » Pardi ! Il lui en faut toujours plus, et en récompense, l’idole les renvoyait « à sa selle persée veoir, considerer, philosopher et contempler quelle divinité ils trouvoient en sa matière fécale. »
Pour satisfaire le monstre, on le gave d’argent. Non pas d’argent public : ça n’existe pas, l’État ne possède pas d’argent en propre : il l’extorque aux citoyens. Mais comme cela ne suffit pas, il l’emprunte, et ce sont au final les citoyens qui paient le service de la dette. Inutile de s’éterniser à décrire les conséquences : une dette nationale monumentale, et la débâcle économique, sociale et politique. Il serait là encore injuste d’imputer cette débâcle aux seuls Gastrolâtres dont on déplore, en ce mai commençant, la seconde année de sévices. Ici encore, le mal est ancien et profond : le dernier budget en équilibre – il affichait même un excédent de 8,5 milliards de francs (soit 1,29 milliards d’euros) – date de 1974. Il y a quarante ans ! Depuis sont passés trois régimes socialistes, douze ans d’immobilisme, cinq ans de demi-mesures. L’inconséquence et la fureur idéologique du gouvernement Hollande ont cependant énormément amplifié le désastre. Au bout du compte, la défaite d’une France désindustrialisée, comptant une population de chômeurs égale à un cinquième de la population active est parfaitement prévisible. Ce ne sont plus les colonnes de réfugiés de 1940 s’écoulant sur les routes et paralysant le mouvement des troupes, ce sont des cohortes de gens sans emplois, d’entrepreneurs en faillite, d’investisseurs découragés, d’expatriés pour raison d’impôt excessif qui font aujourd’hui le paysage de la déroute. C’est moins visible, mais c’est tout aussi grave.
Alors que fait-on ? Comme le cabinet Raynaud en 1940, on se paie de mots. On ne met pas de Massilia à quai à Bordeaux au cas où l’on déciderait après moultes tergiversations de passer aux Colonies, on n’imagine pas de réduit Breton impossible à édifier : on fabrique un pacte de stabilité. Il n’y a rien derrière, que des mesurettes, des rabotages de surface, mais aucune mise de l’État au régime draconien, aucune libération des forces productives. Mais on feint de consulter là-dessus une Assemblée où un parti socialiste, très minoritaire désormais dans le pays, est encore majoritaire. Bien sûr, il y a de la grogne : l’extrême-gauche hurle stupidement au libéralisme. On racole dans les couloirs pour éviter d’être complètement désavoué, tout en sachant que la procédure choisie ne comporte aucun péril pour le gouvernement. On ne brandit même pas la menace de la dissolution : ceux qui siègent au Parlement sont littéralement assis dans leur assiette et ne voudraient jamais revenir devant les électeurs de peur d’être renvoyés. On cherche une légitimité là où personne ne peut l’accorder, et l’on vote. Pour rien.
Raynaud eut une voix douteuse de majorité. Valls ne l’a même pas eue, voyez les chiffres : 265 voix pour, 232 contre et 67 abstentions, soit 299. En fait, même dans cette chambre introuvable, on est battu. Mais on fait comme si l’on avait gagné. Et l’on continue pour 1100 jours en espérant s’accrocher, en passager clandestin, à une hypothétique reprise économique extérieure. Ce serait risible si ce n’était tragique. Autant faire chanter un Te Deum à Notre-Dame pour sauver la France ! Mais on peut se poser cette question : à qui les socialistes refileront-ils le triste fardeau de la déconfiture ?
Nous sommes le premier mai, fête de Beltaine, et comme à l’accoutumé des cortèges braillards de syndicalistes gastrolâtres défilent, parce qu’ils croient que c’est la fête du travail. Peut-on appeler « travailleurs » ceux qui inspirent un code du travail ahurissant empêchant les gens courageux de travailler ? La mascarade continue.
Sacha.
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Chez Books on Demand (BoD)

Excellente approche anthropologique de l'immense différence entre les femmes Russes et les horreurs quérulentes à cheveux bleus de chez nous.

Livre truculent, dont il faut retirer " la substantifique mœlle". Lorsque tout fout le camp, que faire ?
À lire pour rire et réfléchir !
Très instructif. À méditer !
D'où viennent-ils ? Qu'ont-ils vu ? Quel est le combat ?
Pensée et testostérone !



Insigne des Masques Jaunes :
adoptez-le, portez-le !






Bon ! À vos portefeuilles !





ASSEZ DE BARBARIE !!!

et toutes les formes de fascisme dont le socialisme.
Notre "antikons" a le droit d'aînesse :)
Que de tels mouvements naissent chez nous et dans toute l'Europe !