Fiant ejus dies pauci

Grand Timonnier (small)Il est inutile de fêter la Révolution, première du nom – car n’oublions pas celles de 1830 et de 1848, moins sanglantes- puisque nous sommes dans une situation pire que celle qu’ont connue nos ancêtres sous l’Ancien Régime. Il est vrai que le Royaume n’allait pas très bien, il se remettait trop lentement des crises dont celle de 1787-88 ; structurellement, l’État dépensait déjà bien davantage qu’il ne collectait (une différence de plus de 100 millions de livres) et vivait d’emprunts, d’escomptes, payait l’agiotage. Les intempéries avaient, de plus, ruiné une agriculture qui peinait à se transformer. Inutile de faire le bilan de la République d’aujourd’hui : il est archi-connu, et le régime socialiste – toutes couleurs politiques confondues – fait un déni de réalité, en poursuivant obstinément une politique de dépense publique ahurissante associée à des prélèvements fiscaux confiscatoires.

Le régime que nous connaissons aujourd’hui est objectivement fasciste, comme je l’ai expliqué dans mes Leçons, et la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » n’est qu’un vain slogan auquel plus personne ne croit. L’égalité n’est pas un idéal à atteindre, sauf en matière d’exercice de la délégation de pouvoir, car il ne saurait y avoir égalité des conditions dans aucune société, puisque l’équilibre des conditions mène nécessairement au figement, à l’entropie maximale, à l’arrêt de la création de richesses. Singulièrement, la convergence entre deux entités différentielles, le Capital et le Travail, est seule créatrice de richesses. C’est pour cela qu’il ne saurait y avoir d’autre égalité que devant la Loi : tout citoyen, quelle que soit sa condition, devrait être justiciable à l’égal des autres citoyens et pouvoir exercer la délégation de pouvoir.

C’est infiniment loin d’être le cas, puisque se vérifie constamment l’aphorisme de La Fontaine : « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous feront blanc ou noir. » L’affaire se complique considérablement avec la fraternité, qui n’est qu’un slogan issu du christianisme mais que le pouvoir politique impose sous la forme d’une « solidarité » forcée, c’est-à-dire par la spoliation de tous par le biais de l’impôt et de la redistribution en pur gaspillage. Encore ne serait-ce qu’un moindre mal si cette fraternité  n’était pas dévoyée et ne provoquait pas l’afflux d’assistés, notamment de migrants, non plus de travailleurs migrants utiles à l’économie générale, mais désormais d’allocataires sans aucun emploi et sans volonté d’intégration. C’est-à-dire de parasites sociaux sans perspective d’utilité sociale et importateurs de mœurs incompatibles avec nos contrats sociaux.

Quant à la liberté, elle est confondue par nos idéocrates avec l’autorisation de relâchement des mœurs, avec la perversion qui s’est emparée des consciences, alors qu’elle ne devrait être rien d’autre que la possibilité d’exercer un choix éthique personnel entre un « bien » moindre et un « bien » meilleur. Cette liberté est confondue également avec l’autonomie, c’est-à-dire cette capacité du citoyen à faire sa propre loi (tout en respectant la loi convenue consignée dans un code contractuel). L’autonomie, c’est l’exercice de la responsabilité, le citoyen ayant à délibérer en tant que tel et non forcé à l’obéissance par un État tout-puissant et envahissant. La liberté ressortit au droit, non pas à la loi : le droit, c’est la rectitude morale, ce n’est pas le code. La loi, c’est l’exercice de la responsabilité dans un cadre convenu par le contrat social. Le Droit est hors la Loi. Or si aucun pouvoir, si tyrannique soit-il, ne peut nous priver de liberté, tel pouvoir peut fortement en limiter l’exercice public. Par exemple, nous sommes libres de refuser la perversion des mœurs, mais le pouvoir socialiste nous interdit d’en exprimer même l’idée. Quant à l’autonomie, elle n’existe plus : il n’est qu’à regarder le nombre gigantesque de règlements pondus chaque année par les technocrates, par des parlementaires et un gouvernement irresponsables, pour comprendre que l’on n’est même plus maître chez soi. La famille elle-même est disloquée par cette intervention illégitime des politiques. En somme, les citoyens sont dépossédés de l’autonomie, la délégation de pouvoir est devenue la carte forcée d’un pseudo choix entre la Peste et le Choléra, voire l’Ébola : nous subissons un assujettissement bien pire que sous l’Ancien Régime.

Les Français le ressentent probablement dans leur vivre, mais l’intoxication est telle que cette réalité n’est pas encore, loin s’en faut, représentée dans les consciences. Tocqueville notait que la tyrannie n’est pas toujours visible, qu’il suffit de lois « douces » appliquées avec insistance et chaque jour par une bureaucratie aux ordres pour subvertir un peuple et le contraindre à l’obéissance passive. Ailleurs : «  Cette forme particulière de la tyrannie qu’on  nomme le despotisme démocratique, dont le Moyen Age n’avait pas eu l’idée, leur [aux révolutionnaires] est déjà familière. Plus de hiérarchie dans la société, plus de classes marquées, plus de rangs fixes ; un peuple composé d’individus presque semblables et entièrement égaux, cette masse confuse reconnue pour le seul souverain légitime, mais soigneusement privée de toutes les facultés qui pourraient lui permettre de diriger et même de surveiller elle-même son gouvernement. Au-dessus d’elle, un mandataire unique chargé de tout faire en son nom sans la consulter. Pour contrôler celui-ci, des révolutions et non des lois : en droit, un agent subordonné ; en fait, un maître. » Peu de gens comprennent déjà qu’ils ne sont pas des citoyens, mais des sujets. Au mieux brocarde-t-on ceux qu’on devrait chasser.

Ce ressenti, cependant, fait que l’illégitimité du régime se traduit passivement par une absence de soutien : le peuple se tourne volontiers vers ceux qui expriment tout haut ce qu’il ressent, par exemple : sur l’Europe technocratique, sur l’immigration envahissante. Il ne comprend pas qu’il faudrait aussi changer complètement la donne, tant en matière d’autonomie du citoyen qu’en matière d’économie – les deux étant liées. Quoi qu’il en soit, le régime socialiste a perdu ses soutiens. Or, sans aucune considération pour les intérêts des citoyens et de la Nation, l’unique but de la clique gouvernementale est de se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Pourquoi ? D’une part pour des motifs peu honorables, qui sont l’ambition personnelle, l’ivresse du pouvoir, la volonté de s’enrichir d’argent public ; d’autre part parce que, dans leur démence, ils sont persuadés avoir raison de distordre les mœurs, forcer à la « solidarité » par l’extorsion, de substituer l’État despotique à la responsabilité des citoyens dans la conduite de leur vie. Ce motif est encore pire que le précédent.

La réalité leur donne tort : chômage, dette colossale, stagnation économique (pour le moins), djihad, gêne financière des ménages, donc désaveu et grogne. Ne pouvant plus s’appuyer sur une « majorité » même relative, les socialistes ont recours aux armes de tous les régimes fascistes : la police politique et la « justice » politique, la première étant la pourvoyeuse de la seconde. Les exemples ne manquent pas. Dans une vraie démocratie, le pouvoir judiciaire est totalement séparé de l’exécutif : les juges ont un mandat électif et ne répondent que devant les citoyens. Chez nous, il y a des juges fonctionnaires, recevant leurs ordres d’une chancellerie aujourd’hui occupée par une ennemie de la Nation. La police politique les pourvoie en victimes. Nous avons vu comment les policiers de Valls ont reçu des ordres pour appréhender les paisibles manifestants contre la loi perverse et les déférer au Parquet avec une violence proprement fasciste. Nous avons vu comment on a pris soin de camoufler la vidéo montrant que Méric était un agresseur, afin de dissoudre des groupuscules jugés d’extrême-droite tout en gardant les antifas fauteurs de troubles et toutes les organisations fascistes gravitant autour du pouvoir.

La police politique a aussi des relais dans les nuisibles « associations » prétendument « antiracistes » dénonçant la libre-parole et promptes à ester en « justice » contre tous ceux qui osent critiquer la politique gouvernementale notamment en matière d’immigration déprédatrice. Ce n’est pas tout : elle met les gens sur écoutes, comme on le voit dans l’affaire Sarkozy. La « justice » prend le relais : il suffit, là encore, de constater l’acharnement judiciaire contre un Sarkozy – il est vrai non exempt de reproches – simplement parce qu’il fait politiquement peur au pouvoir et pourrait compromettre la réélection d’un président totalement déconsidéré. Par ailleurs, les procès à l’encontre des patriotes ne manquent pas, voyez l’acharnement contre Riposte Laïque, ou Rioufol, ou Renaud Camus, ou Marine Le Pen  etc… Dès que survient la libre-parole, le fascisme intervient, avec ses juges rouges. Tels sont les soutiens d’un régime totalitaire. Tels sont les soutiens de Hollande et de ses séides.

Le moyen pour ce régime de se maintenir à flot, c’est la tyrannie, c’est condamner leMG42bis Peuple au silence. Il n’est pas étonnant que Hollande ait été sifflé, une fois de plus, lors du défilé de cette année, et que ses sbires soient intervenus avec violence. Il eût suffi, il est vrai, d’une manifestation silencieuse, en pointant le pouce vers le bas, signifiant « Morietur ! ». Le poulet n’aime plus le sifflet, mais le geste, relayé non par les caméras de la bien-pensance, mais par les réseaux sociaux, aurait éclaté au nez des tyrans. Oui, citoyens, une nouvelle Révolution est à faire, libérale, avec un État réduit à ses trois rôles régaliens, et où le délégué ne serait plus le maître. Il fallait le rappeler en ce quatorze juillet.

Sacha

Post scriptum :P : Pour ceux qui croient au Ciel, souvenez-vous du Psaume 108 :8 et de ce qui le précède :

Cum judicatur, exeat condemnatus ; et oratio ejus fiat in peccatum/Fiant ejus dies pauci ; et episcopatum ejus accipiat alter.

Lorsqu’il paraîtra devant son juge, qu’il soit condamné et que même sa défense lui soit imputée comme péché/Que ses jours soient abrégés et qu’un autre prenne sa charge.

Ce sera votre prière pour le tyran !

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