Coalition ?

Oh maisJe vous disais hier : « C’est un effort guerrier considérable de tout l’Occident qui est nécessaire, maintenant » pour casser la gueule à l’ « État » nazislamique. Je suis ravi de constater à la lecture du Figaro de ce matin que des puissants commencent aussi à penser de même.

Chuck Hagel est, dans l’administration Obambi, ministre de la défense US. Il reconnaît que l’ISIS est une menace encore pire qu’Al-Qaïda car « il allie idéologie et sophistication de son savoir-faire militaire, tactique et stratégique», tout en étant «extrêmement bien financé». Ben oui : la démence religieuse, la férocité et le nerf de la guerre. Prise de conscience officielle bien tardive, il y a lulure que nous savions tout cela. Car nous n’avons pas attendu les savantes analyses de l’administration Obama pour voir dans l’abandon de l’Irak et les bagarres syriennes un creuset dans lequel allait se fondre le vil métal nazislamiste pour s’amalgamer avec d’autres déchets et produire un poison mortel. Il a un peu la tronche enfarinée, le ministre, quand le vieux général Martin Dampsey  enfonce une porte ouverte : « Les militants de l’EI venus d’Occident pourraient également représenter un danger s’ils rentrent en Europe ou aux États-Unis ». Comme si nous ne savions pas ! Comme si nous ignorions que l’extension de l’entité criminelle, non pas pourrait, mais devrait nécessairement créer « un environnement sécuritaire qui nous menacerait de très nombreuses façons».

Il était bien temps d’énoncer officiellement des lieux communs !  Oui, nous le savions : nous sommes menacés de l’extérieur ET de l’intérieur par la peste nazislamique. Le général Dempsey esquisse une stratégie : attaquer l’entité criminelle côté irakien et côté syrien : « Cela sera possible lorsque nous aurons une coalition en mesure de vaincre l’Etat islamique». Cela semble évident. Mais regardons la carte : est-ce que les vipères attaquées au nord répugneraient à se frayer un chemin sanglant vers le sud, vers la Jordanie, vers Israël ? Ce qui voudrait dire que Tsahal, la seule armée sérieuse de la région, devrait faire mouvement vers le nord pour leur couper la retraite. Cela serait envisageable, à condition de cesser d’enquiquiner les Israéliens avec Gaza, c’est-à-dire leur permettre de liquider le Hamas.

En tous cas, on voit poindre l’idée d’une coalition à laquelle, n’en doutons pas, le gouvernement de rencontre Français répugnerait probablement, d’une part pour  ménager son électorat musulman et d’autre part  en application de l’ahurissante « politique arabe » de la France. (OK, je lui fais un procès d’intentions, et encore à propos d’une hypothèse !). Enfin, l’idée est là. Mais le temps de mettre en place une coalition et de faire marcher les troupes risque d’être long ; les nazislamistes auraient le temps de se retourner. Enfin, à la guerre comme à la guerre.

Cependant, si les terroristes de l’ISIS sont bien pourvus de finance, c’est qu’ils ont des commanditaires. Les généreux donataires d’Arabie Saoudite et du Qatar, avec lesquels l’Occident entretiennent de dangereuses relations, devraient alors être mis hors d’état de nuire. Faute de quoi, l’affaire serait bien mal engagée. À essayer de ménager la chèvre, le chou et le loup, pour renifler le pétrole et le gaz, notamment, les Occidentaux sont dans une situation extrêmement délicate. Il y a de mauvaises cartes dont il conviendrait de se défausser. Là est le hic, il faut décider si le baril de brut pèse ou non plus lourd que la sécurité et des vies humaines.

Raymond

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