La racine de tous les maux

RVB de baseJe ne sais pas ce qu’a pu raconter le squatter élyséen hier, cela ne m’intéresse pas d’entendre mensonges, propos lénifiants et vains bavardages creux. Ce qui au contraire exacerbe le profond rejet que j’éprouve à l’encontre de ce régime spoliateur, c’est le fait qu’une fois de plus Bercy concocte en son officine des mesures spoliatrices. Par exemple une augmentation de la CSG payée par les retraités. À franchement parler, j’en ai assez, plus qu’assez, d’être dépouillé, comme des millions d’autres, et forcé à une « solidarité » en pure perte qui favorise l’irresponsabilité et la paresse des assistés.

Mais là n’est pas mon propos du jour. Une conférence de Paris qui a duré en fait trois heures a abouti à une déclaration de guerre du monde (occidental) à « l’état » islamique (Daech ou ISIS, mais pas al-nosra). Fort bien : je ne vois aucun inconvénient à ce que ces infects criminels soient hachés menu. Mais tout de même, c’est bien brasser du vent que de faire des déclarations tonitruantes, comme si régler leur compte à quelque quarante mille psychopathes chevauchant des pick-up armés de mitrailleuses équivalait à reconstituer une grande coalition contre des ennemis aussi puissants que l’Allemagne hitlérienne et le Japon. Décidément, les Occidentaux n’ont plus le sens de la mesure, puisqu’ils confondent une opération canonnière avec un grand conflit mondial. Non qu’il n’y ait un conflit mondial, j’y reviendrai, mais c’est une erreur que de le localiser uniquement dans le point chaud du Moyen Orient.

De fait, il faudra probablement du temps pour venir à bout des monstres djihadistes, surtout si la tactique consiste à mobiliser un bulldozer pour écraser des fourmis, c’est-à-dire déployer des brigades de Marines et des blindés pour coxer un ennemi fuyant, manœuvrier, qui bénéficie d’un tas de complicités dans la région. On a bien oublié l’efficacité des commandos de chasse de la guerre d’Algérie et les leçons du Viêt-Nam. Bombarder, c’est bien, mais ça s’arrête là. Car l’affaire manque singulièrement de stratégie. On peut affaiblir « l’état » islamique, c’est-à-dire le contenir dans des limites, tout en sachant que les compromis et compromissions entre factions djihadistes sont la règle : tel qui tire un jour sur Al-Nosra peut facilement demain rejoindre ses rangs avec armes et bagages, et après-demain, s’il n’a pas reçu le passeport pour les soixante-douze vierges, rejoindre un autre groupe de déments. Car le djihad l’emporte sur les rivalités de chapelles. On peut à la rigueur trouver un équilibre relatif, mais peut-être faudrait-il se soucier de ce qui peut se passer après.

Or il suffit d’examiner la carte de la région pour comprendre l’imbroglio. Les opérations concernent une zone impliquant directement quatre entités : Turquie, Syrie, Irak, Iran. L’Irak n’existe pratiquement plus – si elle n’a jamais existé- la Syrie est réduite à une zone rebelle et une zone « loyaliste », l’Iran ne cache même plus sa volonté hégémonique, pas plus que cette Turquie musulmane qui feint d’être du côté de l’Otan mais joue son propre rêve de conquête. Au croisement des quatre frontières, les Kurdes employés comme supplétifs, courageux et accrocheurs, mais dont le territoire a été démantelé précisément entre les quatre pays cités. Or stratégiquement, le problème de l’existence d’une nation Kurde se posera nécessairement, et les Occidentaux, à moins de se comporter comme des traîtres vis-à-vis de leurs alliés, devront bien envisager une solution. L’Erdogan et les mollahs le savent, et déjà préparent la riposte. Aucune réflexion non plus, à Paris, sur le sort de l’Irak et de la Syrie. Ce n’est pas tout : on ressent bien que les rois fainéants du pétrole traînent des pieds pour s’engager résolument contre les gens qu’ils ont eux-mêmes financés. C’est d’ailleurs une leçon que l’on aurait dû tirer de la guerre du Koweit : dès que les roumis interviennent contre une entité mahométante, c’est tout l’islam qui se sent menacé, et chaque bombe tombant sur les criminels renforce la haine des musulmans contre les « croisés ». C’est ainsi : à part les Kurdes, les Occidentaux n’ont pas d’alliés fiables possibles dans la région.

C’est peut-être pour cela que l’on désigne sélectivement les « méchants » et les « bons ». De fait, les djihadistes de l’ISIS ont fait une erreur de propagande en se vantant de leurs crimes, se désignant eux-mêmes comme « méchants ». Du coup, les monarques pétroliers, même l’émir du Qatar, et les mollahs d’Iran, deviennent des « gentils ». Des gentils qui décapitent, lapident, pendent au nom d’Allah et financent les monstres. Quelque chose ne va pas. Il n’est d’ailleurs pas besoin d’aller jusqu’à Madain ou Mahmoudia pour saisir tout cela, il suffit d’écouter nos gens « politiques » déblatérer. Ceux-ci, fidèles à leur tactique du « pas d’amalgame » s’empressent de distinguer les affreux djihadistes des gentils musulmans des banlieues. On nous dit : « les djihadistes ne sont pas des musulmans » et au besoin on enrôle l’imam de la mosquée de Paris pour le clamer. Ah bon ? Alors s’ils ne sont pas musulmans, puisqu’ils sont polygames, les djihadistes seraient-ils mormons ? Certes non : écoutez d’ailleurs le silence de l’UOIF, cette cellule des frères musulmans en France !

 La pomme est nécessairement le fruit du pommier. Il y a douze siècles, un malade mental – peut-être un moine arianiste défroqué – au fond de l’Arabie Pétrée, peut-être à Pétra même, car la Mecque n’existait pas encore, sema une graine diabolique, le coran. La graine germa nourrie de sang et de pillage et donna un arbre aux fruits mortels. En cette saison, il porte à nouveau sa charge vénéneuse, et aucun de ses fruits n’est inoffensif. Aucun. Voilà qui remet toute l’affaire dans la perspective du grand conflit mondial entre la civilisation et l’islam. L’enjeu stratégique n’est pas d’écraser une petite bande d’assassins, il est de couper la radix malorum omnium, la racine de tous les maux. Alors les déclarations lénifiantes des gouvernants de l’Occident selon lesquels il ne faudrait pas faire d’amalgame sont au mieux des âneries, au pire de la traîtrise. Mais qu’attendre de dirigeants corrompus, devenus fous comme des lemmings et conduisant leurs peuples vers la sujétion à une idéologie mortifère ? Le mieux encore est de s’en débarrasser et de déraciner l’arbre toxique. Vaste programme !

Sacha

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