Merci, Laurent Obertone (2)

pouletgrippeJ’avais dit que j’y reviendrais. Je viens de fermer le livre d’Obertone, mais il est de ceux que l’on ne ferme jamais, tant il dit vrai. Nous étions hier à l’esquisse de la perspective cavalière, mais au fil des heures de lecture, tout s’est muté en un tableau de l’Enfer selon  Hieronymus Bosch. On dirait qu’Obertone a pris ses couleurs dans la palette de nos analyses à nous tous, veilleurs mal pensants, et qu’il en a fait un paysage de tourments, à l’opposé du Jardin des Délices de la bien-pensance, mais tellement plus réel.

Cet enfer, c’est la société française totalitaire. Après les médias, Propaganda Staffel de Big-Brother, « le camp des seins », le féminisme paraphrène. Le trait est à peine forcé : les harpies progressistes ont tout essayé, « libération » sexuelle, égalitarisme, condamnation de la maternité, discrimination positive, parité coercitive et même théories du genre, mais décidément la nature résiste encore et toujours. Devant cette nature « fasciste » qui s’obstine à maintenir une distinction des sexes –« nous sommes différents. Nous ne sommes pas égaux » (page 168), les harpies se transforment en docteur Mengele (le vivisecteur des camps nazis). Puisque le militantisme social est voué à l’échec, il n’y a plus qu’à ne plus accepter « la biologie comme un destin absolu » : « Toute la technologie occidentale doit être mise au service de l’égalisation globale des sexes en les supprimant biologiquement, pour créer à la place ce que l’on désire depuis toujours, une espèce asexuée, enfin libre, enfin égale » (page 186). Que l’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas de la science-fiction, la chirurgie et la pharmacopée idoines existent pour réaliser ce crime contre l’humanité, manque encore –mais pour combien de temps ? – la volonté politique.

L’enseignement est, bien évidemment, un puisant moyen aux mains du Big Brother. Un moyen, dirait Hollande, qui ne coûte rien, puisque c’est l’État qui paie annuellement 8 000 € par élève pour un enseignement gratuit entièrement payé par l’argent extorqué aux contribuables. Le but : « éduquer le peuple pour qu’il admette qu’il a toujours tort » (page 191), briser les déterminismes biologique et social –« Big Brother, qui est dieu jaloux, considère les parents, la famille et l’hérédité comme ses concurrents et ennemis » (page 194). Cela explique la mutation de l’Instruction Publique en Éducation nationale. Et pour combattre ces terribles inégalité, le plus simple est de les nier, non ? On supprime donc les critères d’évaluation (« l’école doit détruire tout instrument de mesure ») en prétendant que le milieu et les discriminations nécessitent encore toujours plus d’interventions des maîtres. On explique aux plus attardés que ce n’est pas leur faute : « nous avons intérêt à flatter les imbéciles ». Les derniers seront les premiers. Comme ça donne des catastrophes, on abaisse le niveau des concours ou on les supprime carrément. Évidemment, cela entraîne un taux d’échec colossal à l’Université.

Á l’Université, « le diplôme est un brevet de conformisme » (page 196) : « nos universités, d’inspiration soviétique, abritent 95% d’intellectuels proches du Parti, de pétitionnaires professionnels qui cadenassent l’ensemble des disciplines dites « sciences humaines. » ». Pour avoir été moi-même universitaire (de la minorité des 5% de mal-pensants !) je l’atteste, tout comme j’ai vécu le fait qu’il est difficile –mais honorable- pour un professeur de remettre en cause son investissement « pour enseigner une vérité susceptible de tout lui faire perdre parce qu’il aura à dos ses confrères, les médias, les pouvoirs publics et les milices étudiantes » (page 197). Et il y a tout le reste, l’ENA, qui produit des nuées de médiocres petits commissaires politiques, et Science-Po, devenue la Nef des Fous. De toute façon, le niveau affligeant d’inculture et de dysorthographie n’intéresse plus que de vieux « fascistes acariâtres », pourvu qu’on occupe les étudiants, par exemple en les faisant jouer à la révolution. « La fac est le bac à sable du Parti » (page 213) Qu’ils ne pensent pas, surtout, on leur demande seulement d’avoir un avis. Le « bon », naturellement. Celui que Big Brother peut détourner à son profit, la rébellion et la marginalité « devenus des gages de statut ». L’UNEF est ainsi la pépinière du PS via un parcours trotskyste. Je ne vais pas tout citer, le lecteur peut cependant supposer que le trait est forcé : j’atteste qu’il n’en est rien.

Et puis il y a des « créatures » plaisamment portraiturées : le pitre BHL, « triomphe de la juvénilité, le fou debout sur sa pierre, le cuistre adoubé intellectuel… » (p 225), « le plus sublime exemplaire de tout le bestiaire du Parti ». Taubira, un des quelques rares « croyants », « c’est ce qui en fait l’idole des moralistes. Qui plus est, elle est noire et a été traitée de primate. C’en est pourtant une, tous les scientifiques s’accorderont sur ce point » (page 229) parce que nous appartenons à l’ordre des primates. Elle est « l’incompétence visible, le socialisme éclatant » (page 232). Le jeu de massacre se poursuit avec Valls, « socialiste pragmatique, entendez opportuniste » « prêt à tout pour défendre le droit à la castagne pour les antifas, le droit aux excréments pour les femen, le droit au blasphème pour Charlie Hebdo, mais la quenelle, ça non » (page 237). Valls est un spécialiste de ce sociolecte trompeur où prolifèrent des mots tout cuits comme le terme « citoyen », « la marque de domestication. Liste citoyenne, mobilisation citoyenne, sport citoyen, pique-nique citoyen, mouvement citoyen, projet citoyen, révolte citoyenne, etc. ».  Là je bois du petit-lait, car j’ai assez protesté contre cet abus d’occultation de l’adjectif « civique » !

Et il y a Hollande. Le pire de tous, le plus insignifiant, qui « arpente un tapis rouge avec l’élégance authentique d’un manchot dans un congrès d’orques ». Le trait est net, précis : « le gouvernement Hollande est l’aboutissement, l’apothéose. Le stade terminal » (p 271). « Bien plus qu’une créature, Hollande est une œuvre. L’aboutissement d’une inversion de tout, l’anéantissement organique d’un régime, d’une époque, d’une nation » (p 276). Par quelle perversion de la pensée la foule qui le méprisait l’a-t-elle adoubé le 7 janvier ? C’est un mystère. Un cataclysme. En tous cas, l’Enfer est bien pourvu de démons. « Le problème, c’est cette impression de médiocrité continue que dégage notre classe politique. Tout le monde se ressemble, c’est le même fouillis » (p 247), mais de toute façon, votez, « vous choisissez qui vous voulez, ce sera toujours le Parti qui commandera » (p 253).

La galerie des monstres se poursuit avec les prétendus « artistes » qui parviennent sans peine à faire « dépenser beaucoup d’argent public pour financer [leur] art si peu populaire. ». D’ailleurs, « le public n’a pas le droit de juger l’art contemporain » qu’il aurait tendance, ce bougre, à considérer comme inepte et coproplastique. Là n’est pas la question : le « Beau » est ringard, « fasciste », et le summum, le pinacle, c’est le Laid. « Comment t’empêcher d’apprécier une cathédrale ? En l’associant à quelque chose de répugnant. Tes goûts sont vieux, monarchistes, académiques, puritains, suspects. Les nôtres sont jeunes, branchés, rebelles, affranchis, vivants ». Étronnant, non ?

Sacha

(à suivre)

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