Totalitarisme linguistique socialiste

crabes fraisVoyez comme le socialisme est une grande Idée et comment le socialisme prend soin des Français, en mettant en œuvre un grand Projet pour la France ! Certes, les faillites d’entreprises, la pression fiscale insupportable, l’accroissement sans fin de la courbe du chômage, la menace endémique des meurtres islamiques, l’afflux d’envahisseurs venus d’Afrique, tout cela ne peut préoccuper que le vain peuple qui n’a pas assez d’intelligence pour adhérer au Grand Dessein socialiste. Le barbare a depuis longtemps fait des brèches dans la muraille de la Cité, on se bat dans les quartiers, l’égorgeur est partout présent. Billevesées : comme dans Byzance assiégée et sur le point d’être prise par les barbares ottomans, l’essentiel est de discuter doctement entre théologiens socialistes du sexe des anges. Car si les anges n’ont pas de sexe, il n’y aura plus de raison de laisser perdurer quelque velléité de virilité. Le Grand Dessein est en passe de se réaliser : on a déjà officialisé le mariage des pervers, on applique à l’École les théories du genre, on va parfaire l’œuvre en distordant la Langue, cette fois définitivement.

C’est que le Grand Dessin est de changer l’Homme, de le transformer en tafiole androgyne. Ne l’oublions pas : l’an dernier, une bécasse, Laura Slimani, présidente des « jeunes socialistes » (il y en a encore, si !) assénait avec une rage insistante toute hitlérienne qu’on (on = les socialistes) allait enseigner les théories du genre à l’École. Très récemment, des oligophrènes proposaient à Belkacem un solécisme nouveau sur l’accord du masculin et du féminin : le garçon et la fille sont belles. Aujourd’hui, j’apprends que ces jeunes à cervelle de colibri (ce sont de jeunes Suisses, enragés à faire disparaître la démocratie dans leur pays, mais ils sont exactement de la même eau que les vermines d’ici) « relancent le débat sur le langage épicène ». « Épicène » = qui n’a pas de genre grammatical. Il se trouve que j’ai appris cette imbécillité alors que je terminais la rédaction d’un chapitre de mon prochain livre (Pensées sauvages : essais de philosophie rurale, à paraître) Bon, voici ce que je leur réponds :

« Le français naguère enseigné à l’École se voulait universel (au moins sur le Territoire !) et la République a forcé les patois à disparaître. Avec lui, les Dictionnaires et surtout les grammaires normatives comme Le Bon Usage de Grévisse. Arrêtons-nous un instant là-dessus : une langue n’est jamais figée, sinon elle est « morte ». Tant qu’il y a interlocution, de nouveaux mots apparaissent, d’anciens mots changent de sens dans la dynamique interlocutive. Il s’en emprunte aussi à d’autres langues – et nous les rendons jamais (voir notre parking qui n’existe en anglais qu’au participe, le nom étant car-park). C’est dire que l’Académie, prévue à l’origine pour régir la langue française, n’est guère mieux qu’une chambre d’enregistrement prenant acte des changements et que toute tentative de normaliser une langue fait nécessairement long feu. Le « bon usage » est éphémère. Mais les conventions linguistiques n’influent nullement sur l’analyse en Signe.

Nous avons évoqué l’arbitraire de la Langue. Cela signifie qu’il n’y a pas de raison autre que la frontière linguistique pour que nous ayions un cheval plutôt qu’un Pferd. L’étymologie ne règle pas la question, car pourquoi les Romains avaient-ils un căballus plutôt qu’un « hippos » ? Et pourquoi un hippos serait-il « de fleuve » comme dans hippopotame ? Á aucun de ces vocables, de toute façon, nous n’apporterons un picotin d’avoine, car du point de vue de la Langue, ils sont arbitraires, et du point de vue du Signe ils sont impropres. Remarquons qu’au moment de l’émergence à la Personne, lorsque l’adulescens s’approprie sa langue (qui n’est alors plus « maternelle »), un collégien confronté à une autre langue s’interroge – s’il n’est pas idiot – sur les bizarreries qu’il rencontre : pourquoi les Anglais disent « my uncle’s house » et pas « the house of my uncle » ? Il n’y a pas d’autre explication qui tienne –et surtout pas celle de la philologie qui ne fait que déplacer le problème jusqu’à la mythique langue originelle- que : « ben c’est leur habitude ! »

L’arbitraire peut être nié, par exemple par le paranoïaque pour qui il n’y a pas d’appropriation de Langue : tout le monde est censé parler de la même manière, il n’y a pas de frontière de langue mais une « koïnè » (langue commune). Le schizophrène le pousse au maximum, jusqu’à se fabriquer un idiolecte (langue individuelle) impartageable. Normalement, on navigue entre ces deux extrêmes. Cependant, il se trouve toujours politiquement quelque Guide ou illuminé prétendant régir une langue. Écoutons Armande des Femmes Savantes :

« Nous avons pris chacune une haine mortelle/ Pour un nombre de mots, soit ou verbes, ou noms/Que mutuellement nous nous abandonnons/Contre eux nous préparons de mortelles sentences/Et nous devons ouvrir nos doctes conférences/Par les proscriptions de tous ces mots divers/Dont nous voulons purger et la prose et les vers. » Rien n’est plus actuel ! Nos Femmes Savantes, vraies Précieuses Ridicules, ont hélas l’oreille des politiques et ceux-ci s’empressent de satisfaire aux délires de ces dames en forçant  la convention des parlers. Ne s’est-on pas imaginé, en dépit de tout bon sens, que le genre des mots était sexuation ? Mais alors pourquoi un bateau changerait-il de sexe en traversant la Manche ? Et le Soleil en traversant le Rhin deviendrait-il femme (Die Sonne) ? Une femme-soldat montant la garde deviendrait-elle un sentinelle ? Les Suédois ont, paraît-il, pour obéir aux délires génériques, inventé un article neutre (j’espère que personne dans le peuple suédois ne s’en sert !). Ces stupidités sous-tendues par l’ignorance ont pris force de loi sous la primature de M. Lionel Jospin ; on a féminisé les noms de fonctions : la ministre, la juge. C’était ne même pas comprendre que la fonction est indépendante de qui la remplit.

Nous voyons ainsi fleurir de véritables solécismes : l’écrivaine (celle, sans doute, qui produit des écrits vains), la défenseure, la professeure et ainsi de suite. Depuis peu, des idiotes exigent même que soit modifiée la règle d’accord avec le masculin : le garçon et la fille ne seraient plus beaux mais belles. Naturellement, les fameux « hérauts » des « médias », serviles en diable, s’empressent d’emboiter le pas aux Précieuses Ridicules et autres Femmes Savantes. Personnellement, je résisterai jusqu’à mon dernier souffle contre ces bizarreries, non par conservatisme, mais parce qu’elles sont strictement imposée d’en haut, par des Guides et illuminés, alors qu’une langue ne se modifie que par une convention « à la base » : comme Malherbe, la Langue préfère aux galimatias de Pindare le parler des crocheteurs du Port aux Foins. N’allons pas, toutefois, jusqu’aux territoires perdus de la République où l’on ne parle que du sabir.

Bien entendu, en niant rageusement l’arbitraire de la Langue, ces personnages usent et abusent de cet arbitraire qu’ils reprochent à l’Ancien Régime ! Ici encore, j’espère que le Peuple, malgré le pathos des médias, ne les suivra pas et se moquera de leurs sottes prétentions. Maintenant, pour de très basses raisons idéologiques/politiques, comme Armande, Guides et illuminés proscrivent certains mots, les remplacent par d’autres dont ils distordent le sens. Plutôt que « langue de bois », j’ai inventé le mot xyloglossie qui fait plus savant (on commence à l’employer, mais j’en revendique la paternité : 2004 ; http://www.druid2war.subito-invenio.org/glossaire/detail.php?id=59).

Bien sûr, comme nous l’avons vu, les mots changent souvent de sens – ou plutôt il se crée des homonymes. Par exemple formidable, qui à l’origine équivalait à « qui fait peur » est devenu synonyme de merveilleux, admirable et ainsi de suite, la synonymie étant une opération rhétorique très ordinaire, par l’usage découlant de l’interlocution. Il y a donc deux mots homonymes, formidable = terrifiant, tombé en désuétude, et formidable = merveilleux. Mais les Guides et illuminés forcent l’homonymie en décrétant « racistes » ou « injurieux » des vocables qui en soi sont parfaitement innocents. On évite par exemple de parler d’immigrés, on préfèrera minorités visibles. Tout le monde sait qu’un jeune ou un individu est destiné à cacher l’origine ethnique d’un malfaiteur. Qu’un malade mental ayant commis un assassinat pour raisons religieuse est un djihadiste. Et ainsi de suite. En fait, nul n’est dupe, sauf les plus demeurés, de la xyloglossie ; ce qui contraint les Guides et illuminés à changer constamment de vocables. Par exemple le communautarisme est récemment devenu, pour un certain Premier Ministre, apartheid social. Dans cet exemple, on voit poindre l’habituelle tactique consistant à culpabiliser le citoyen qui entend rester maître chez lui. Heureusement, les citoyens ont inventé en réponse à ces abus un mot-valise : le padamalgam. La dérision est une belle arme.

Inutile, donc, d’essayer de normaliser la Langue : elle évolue toute seule, dès le moment où il existe de l’interlocution. Les interlocuteurs négocient les mots ; guides et illuminés cherchent à imposer, sans négociation aucune selon leur habitude. Mais ils ne dupent que les plus sots. »

Bien sûr, leur cerveau mono neuronal est trop petit pour comprendre ça. Comme Hitler, comme Staline, ils sont obnubilés par le Grand Dessein, donc totalement imperméables à la Raison. Se figurent-ils, ces crétins des Alpes, que les peuples francophones vont les suivre malgré le matraquage idéologique par les Caron et consort ? Ils devraient se méfier : j’ai l’impression que le balancier de l’Histoire est reparti en sens inverse. Ils pourraient bien quelque jour se retrouver au Mur des Fédérés du Père-Lachaise ! Tenez : selon un sondage paru dans Valeurs Actuelles, 68% des citoyens sont contre « l’accueil » en France des migrants africains (57% des gauchistes sont « pour » !) et 71% (y compris 56% des gauchistes, c’est rassurant) sont favorables à la suspension des accords Schengenniens et au rétablissement du contrôle aux frontières. Que vont faire les tyranneaux socialistes ? Discuter du sexe des anges ?

Sacha

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