Arnaque à la présidence

RVB de baseJe rentrais tranquillement des Champs-É par l’avenue de Marigny, lorsque j’aperçus dans le méandre de l’avenue Gabriel quelques limousines stationnées sous la garde de cerbères peu sympathiques. Continuant sur Marigny, puis prenant Saint-Honoré, je fus frappé par le même spectacle, des cognes autorisant le stationnement d’autres caisses noires genre Mafia. Idem dans la rue de l’Élysée, patrouillée de CRS armés jusqu’aux dents. Je demeurai un moment à observer, subodorant une malfaisance. Je vis alors une voiture franchir les grilles du palais, la Macronmobile, à n’en pas douter. En un instant, excipant de ma qualité de Maître de Maintien du Roi, je fus dans l’aile abritant le cabinet de mon ami le Dr. Tromondada. « Il se trame quelque chose ! lui dis-je, une coterie nuisible se réunit probablement chez le Roi ! » J’appelai La Conscience, tandis qu’Alonzo manipulait les touches de son « piano » vidéo. Le bureau royal était vide, comme d’habitude depuis quelques mois, idem la salle de conférences. Tromondada chercha parmi nos caméras.

Finalement, la salle secrète néo-gothique, à mi-chemin entre la salle Jupiter et la porte de l’Enfer, était pleine à craquer. Soliveau trônait en habit noir, un fusil à deux canons superposés sur l’épaule, portrait craché du Liquidateur. Outre les Éminences Grises de Terra Nova, Tartes sur Câble et autres officines méphitiques, nous reconnûmes des sommités habituées du Bielderberg, de Davos et autres associations de malfaiteurs. Cela faisait du monde. « Soros ! » s’exclama La Conscience. « Atali ! » remarqua le psy. « Et regardez… Là, au premier rang, dis-je, DSK ! ». L’incontinent Déballe Son Kiki, en effet était bien là, entouré de jeunes femmes court vêtues. «Ach ! gouailla La Conscience, il a apporté sa Lustwaffe ! » « Oui, ricana Tromondada, son Luststaffel. » Dans la foule, nous reconnûmes Gattaz, patron du Medef, Mourad, de SFR, Casas, de Bouygues, Bergé, naturellement, Hammouche, Bigorgne du (mal nommé !) Institut Montaigne, des politicards de gauche comme Collomb, Ferrand, Leroy, et de droite molle comme Dutreil, ainsi qu’une flopée de hollandiens dégoûtés d’une« primaire » ayant choisi l’extrême-gauchiste Hamon pour candidat. Mais ce menu fretin était épaulé par les envoyés des grands monopoles transnationaux, et ils étaient en nombre : Rothschild, Goldmann-Sach et ainsi de suite. « Ah ! dit La Conscience, si nous pouvions faire s’effondrer la salle, nous nettoierions le monde d’une sacrée peste ! »

Une tenture s’ouvrit, et un huissier introduisit sur l’estrade l’énergumène auquel nous nous attendions tous les trois : Macron. Lorsque la tempête d’applaudissements cessa, le petit cabotin salua et remercia la foule des comploteurs, puis commença :

« Mes amis, chers soutiens, très chers et précieux donateurs, merci ! Notre plan seTronche Couleur 200
déroule à merveille. Un sondage vient récemment de me déclarer vainqueur au second tour, face à la candidate populiste tout comme contre ce Fillon aux accents trop patriotiques…
 » Il enfilait ainsi les fausses perles de son compte-rendu : « Rendons grâce au Roi d’avoir éparpillé le vieux parti de Solférino façon puzzle : la minorité populiste vient d’élire un candidat insignifiant et fou qui n’a aucune chance dès le premier tour de l’élection. Les partisans du Roi et affidés de Valls sont en passe de nous rejoindre. Avec eux, nombre de centristes de l’UID révulsés par Fillon. Ce Fillon auquel fort opportunément quelqu’un -que je ne nommerai pas- a fait un croc-en-jambe… (ricanements dans la salle). Un boulevard s’ouvre devant nous menant à la victoire en mai prochain ! » Le cabot poursuivit longuement son monologue, fortement applaudi lors de périodes nettement charismatiques. Il était évident, expliquait-il, que la politique qu’il entendait mener ne s’éloignerait pas de celle instaurée, bien que fort maladroitement, par le Roi (pendant ce temps, celui-ci se contorsionnait de mécontentement sur son trône). On allait continuer à ouvrir le pays de toutes les façons ; d’abord en amplifiant le flot de « migrants » musulmans tout en durcissant la lutte contre l’islamophobie : « le peuple de souche ne nous aime pas, changeons-le ! ». On allait appliquer consciencieusement les accords de Schengen et respecter les préconisations de la CEDH. On allait renforcer l’Europe en étroite collaboration avec la chancelière Allemande et la Commission de Bruxelles. Mettre la force nucléaire au service de l’Europe et de l’Otan. Rechercher encore plus d’Europe en la transformant en fédération avec un exécutif centralisé à Bruxelles. Et lutter par tous-les-moyens contre Donald Trump qui contrecarre les plans de la Caste à l’échelle planétaire. Là, tous les coups seront permis, y compris l’assassinat politique !

L’assistance réagissait par des applaudissements fanatiques et des vivats. « Il ne sera évidemment plus question, jamais, de recourir au référendum : un parlement adroitement élu pourra facilement voter selon nos désirs. Nous devons ne garder de la démocratie que les dehors formels. » Les monopolistes mondialistes acquiesçaient chaudement en l’entendant : « Nos frontières seront ouvertes au Grand Marché Planétaire, nos grandes entreprises continueront à pouvoir délocaliser sans en rendre compte, nous refuserons de lever les sanctions contre la Russie, nous coopèrerons avec les pays Arabes au mieux de nos intérêts pétroliers… » Il serait harassant de relater en détail les mesures politiques et économiques du cuistre. Macron se montrait cyniquement pragmatique : « Il n’est pas question de changer quoi que ce soit à notre système. Nous ne pouvons remettre en cause les institutions qui, pour marxistes qu’elles soient dès l’origine, ont l’avantage d’assujettir la populace à la double contrainte de l’impôt et de la redistribution des prébendes : sécurité sociale, retraites, RSA etc… Nous allons en maintenir le principe tout en changeant la présentation. Il y aura bien quelques mesures que nous aurons soin de présenter comme « libérales », comme nous l’avons fait pour la loi sur le travail dont je suis l’auteur. Peut-être même allons-nous tenir compte du fait qu’il n’y a plus qu’un virgule trois actifs pour un retraité pour reculer l’âge des retraites – bien que j’approuve l’idée de mon Maître Atali de supprimer nombre de vieux improductifs. Bref : nous allons conserver la machine sans la modifier, en changeant seulement quelques paramètres ; et nous nous entendons à cela ! »

Macron développa encore d’autres délires totalitaires, puis conclut : « Je n’ai donc pas de programme. Y en a-t-il besoin ? Le tout est de faire semblant de changer pour que rien ne change, c’est en cela que je vais plus loin que le Guépard de Lampedusa ! Nous fédérons implicitement plus d’un tiers de la classe politique, nous avons l’appui inconditionnel des médias grâce à nos amis Drahi, Berger, Pigasse… Nous allons gagner. Vive l’Europe ! Vive le Mondialisme ! » L’assistance exaltée se leva comme un seul homme et entonna l’hymne macronique : « Hourra ! Poil au croupion ! Vive le p’tit Macron ! » Le cabotin se rassit ; une Éminence Grise vint au lutrin :

« Chers confrères, nous avons une immense œuvre architectonique à accomplir ! Faire de l’univers un vaste marché où seuls les peuples inférieurs -Asiatiques, Africains- produiront et où nous autres consommerons sans frein. Qu’on ne nous demande pas avec quel argent nous pourrons consommer si nous ne produisons pas : l’impôt est là pour cela ! » Nous nous regardâmes, mes deux complices et moi : comment payer l’impôt si personne n’a de revenu puisque personne ne produit plus ? Ces types étaient complètement fous. « Cependant, poursuivit le comploteur, c’est d’argent que je veux maintenant vous parler. En Marche !, le mouvement créé par notre candidat, n’a pas de fonds propres, puisqu’il n’appelle pas à cotisation. Nous avons jusqu’ici fonctionné avec des subsides généreusement accordés par nombre d’entre vous. Mais il nous reste encore trois mois de campagne ; comme vous le savez, sondages, lobbying, achat de participants à nos meetings, moyens pour circonvenir ceux des médias ne dépendant pas encore de nos amis ici présents, bref, les dépenses de campagne, corruptions comprises, coûtent des millions d’euros. Je fais donc appel à tous les donateurs ici présents : notre secrétariat recevra tout à l’heure dons et promesses de dons. Merci par avance, les sans-dents vous le rendront ! »

Un autre personnage cagoulé prit la parole : « Je sais que vous acquiescez à ce que vient de vous dire notre Frère. Toutefois, vous savez que les dons individuels sont plafonnés et que malgré tout un comité y veille. Nous avons déjà eu quelques ennuis avec les frais de bouche du Ministère de notre candidat -affaire heureusement minimisée par les médias. Aussi dois-je recommander la plus extrême prudence : nulle commission, nul organisme de surveillance ne doit découvrir ce que nos ennemis appelleraient un « financement occulte » ou une « Macron Gate ». Veillez donc à effacer toute trace ! Merci. » Ben pardi ! La foule se précipita vers le secrétariat, nous vîmes des liasses de billets, des chèques, des bons signés s’entasser dans des portefeuilles. Au fur et à mesure, les comploteurs se précipitaient vers l’immense étalage des petits fours, viennoiseries et verres de champagne. Nous en savions assez !

« Eh bien !, dis-je, nous voilà prévenus ! » « En effet, philosopha Alonzo Tromondada, une immense arnaque est en train de se manigancer, et les Français vont tomber dans le panneau : la gauche revient, travestie en Macron. C’est fichu pour 2017, et, je le crains, pour des siècles ! » « Hum ! fit La Conscience, l’Histoire peut jouer des tours, la baudruche n’est pas encore à l’Élysée. Nous devons faire savoir ce que nous avons appris. » Voilà qui est fait.

Alfred

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