Fumeux Chanoine

diablesse2-smallIl faut avoir lu la Correspondance de Paul Cambon, tome III (1), pour comprendre que  les « machins » internationaux sont de véritables pétaudières où seuls les plus madrés et les plus forts parviennent à convaincre les imbéciles de tirer les marrons du feu (2). C’est ainsi que furent sabotés et la Conférence de la Paix et le Traité de Versailles en 1919. Paul Cambon notait avec raison que de tout cela ne pouvait ressortir que fumées, néant et dangers futurs. Bainville le démontra (3). Il est clair que le Chanoine de Latran, homme en l’air et béjaune fumeux, ne peut que se complaire dans l’atmosphère des machins internationaux : UE, ONU, ou quelque Comité Théodule pourvu qu’il soit cosmopolite. Cela le console du désamour populaire à son encontre. Pis : il en profite pour se venger de ces affreux Français qui ne bougent pas mais qui ne l’apprécient guère. C’est ainsi qu’il a lancé à la tribune du machin onusien : « Je viens d’un pays qui a fait beaucoup de mauvaises choses mais qui a toujours tenu dans son histoire une forme d’universel. » Et ta sœur, elle bat l’beurre, freluquet ?

Je fais mienne la réaction de Christian Vanneste sur le site Boulevard Voltaire : « Cette phrase résume tout. Macron s’érige en juge du pays qu’il représente, avec une allusion devenue habituelle à la repentance, et la mise en valeur de l’universalité comme identité paradoxale de la France. Sans insister sur le vague de la formule « une forme d’universel » qui n’a guère de sens, on observera que tout le raisonnement qui l’accompagne repose sur une méconnaissance totale de l’Histoire, qui est pourtant invoquée. Ce n’est pas le cynisme ni le nationalisme qui ont conduit aux génocides, comme il le dit. C’est, au contraire, l’esprit pacifiste plaçant son espoir déjà dans les machins internationaux comme la Société des Nations et dans les accords internationaux qui a permis la marche vers la tragédie de la Seconde Guerre mondiale. Briand en est plus responsable que Maurras ou Bainville. D’ailleurs, nombre de vrais collaborateurs s’inspiraient, à l’origine, de ses idées alors que les premiers résistants étaient pétris des idées d’Action française. À Kant, qui avait entrevu le gouvernement mondial fondé sur des règles morales dans son Projet de paix perpétuelle, Charles Péguy répondait : « Le kantisme a les mains pures, mais c’est parce qu’il n’a pas de mains. » Ce sont les discours creux et les machins qui conduisent à Munich puis à l’horreur. »

Paul Cambon nous décrivait (avec raison, je pense) Briand comme un dangereux rêveur et Wilson comme « fumeux » avec son idée fixe de Société des Nations. Macron est pire. Il aurait fait un excellent Phidippide dans la comédie d’Aristophane, tant il sait manier le « raisonnement faible » (4) et s’en prévaloir devant les caméras des MPM (5). Les sophismes macroniques visent à persuader le pauvre Peuple que le Nationalisme c’est vilain (une « lèpre », dixit Jupinet), que seul le déracinement est bien. Conséquence : il faut se vautrer dans l’Europe et dans le Mondialisme, et faire pénitence. Voilà le rastaquouère qui dirige le pays tel un satrape paranoïaque : cet énergumène est dangereux. J’ai déjà expliqué que les élections européennes de 2019, faute de peser sur la commission européâstre, devraient être chez nous un référendum contre le Chanoine de Latran. Il faut en persuader le Peuple, qui assez généralement se fiche de ce type d’élection comme de l’an 40. Quant à l’Europe des monopoles, comme c’est un machin, je compte sur la vacuité des conférences et les contradictions d’intérêts pour qu’à la longue elle tourne au fiasco. Mais enfin, nous pourrions l’aider un peu à périr.

Sacha

(1) Éd. Grasset, 1946, avant-dernière partie, « L’organisation de la paix »

(2) Les illettrés pensent que « tirer les marrons du feu » c’est se bien débrouiller à son profit. Il n’en est rien : dans la fable Le Singe et le Chat, La Fontaine campe Bertrand et Raton, l’un singe et l’autre chat, et Bertrand persuade le chat Raton de tirer les marrons du feu, mais c’est le singe qui les croque. Le chat n’est pas content, d’où la morale :

« Aussi ne le sont pas la plupart de ces Princes
Qui, flattés d’un pareil emploi,
Vont s’échauder en des Provinces
Pour le profit de quelque Roi.
 »

(3) Jacques Bainville, Les conséquences politiques de la paix, éd. Godefroy de Bouillon.

(4) Dans Les Nuées, Aristophane emploie cette expression pour désigner les arguties des sophistes, lire la pièce dans le tome I consacré au théâtre d’Aristophane par les éditions Budé.

(5) Moyens de Propagande de Masse, vulgairement « les médias ».

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