Chanoine et bouquins

Diablesse et angeletteBon, le train-train habituel, quoi ! Le Chanoine de Latran pose avec deux racailles de Saint-Martin : rien d’exceptionnel, on connaît sa mélanophilie (1), voir par exemple la fête dite de la musique à l’Élysée. Son ministre des KFC (2) veut démissionner : « -Je t’aime – Moi non plus » ; manière de dire : « Manu, tu vas dans le mur, moi je me range des voitures ! » Président-Guignol, comme ses prédécesseurs, mais plus dangereux. Il n’y a que Schiappa pour débagouler pro PMA-GPA sur les MPM (3), festival de cuistrerie féministe. Ah : notre très regretté Brassens chantait : « Mais il y a peu de chances qu’on / Détrône le roi des cons. » Un prétendant au trône vient de se manifester, il s’agit d’un débagouleur des MPM appelé Samuel Laurent qui ose comparer une racaille de rappeur incitant à la haine raciale (contre les Blancs) à un vrai poète Français, notre Georges de la Chanson pour l’Auvergnat. Moi, les éructants doigts-casquettes (de nuque), je les tiens pour de répugnants illettrés pleins de ressentiment causé par leur vacuité intellectuelle. Inaudibles ! Infréquentables !

Tout, donc, part en quenouille, mais je ne partage pas l’optimisme de ceux qui pensent que le Chanoine vit « une rentrée difficile ». Bah ! Il peut continuer, en sale gamin qu’il est, à narguer le Peuple : « Qu’ils viennent me chercher ! » Trop bien protégé par l’Institution, le bougre ! D’ailleurs je serais étonné que la Manif Pour Tous parvienne à mobiliser du monde contre son funeste projet PMA-GPA (4), un million dans la rue n’a pas suffi pour faire reculer Hollande et sa nuisible Bitaura, alors dans les conditions actuelles… Si un jour une coalition patriotique arrivait au pouvoir, il y aurait des lois à abroger, à commencer par celles dites « sociétââââles ». Et sortir de l’UE, bien entendu. L’espoir fait vivre et les Hespérides n’ont pas à désespérer. La preuve : malgré la haine des MPM et l’ostracisme, les derniers livres d’Éric Zemmour et de Laurent Obertone (6) se vendent très bien, car ils rencontrent le vécu et le sentiment populaires. De quoi susciter l’antipathie haineuse d’Apathie le médiocre qui voudrait bien une France complètement apathique, ce pauvre oligophrène.

J’ai terminé la lecture du tome III de la Correspondance de Paul Cambon. Très instructif sur la manière dont la Conférence de la Paix et les Traités (Versailles, Saint-Germain, Trianon) ont été sabotés par Lloyd Georges côté Anglais et les imbéciles républicains côté Français. Rien n’est pire que l’idéologie, la veulerie et l’imbécillité en politique. Je commence la lecture du nouvel ouvrage de Bérénice Levet, Libérons-nous du Féminisme (5), intelligente démolition en règle du féminazisme ambiant. J’en reparlerai peut-être, car les MPM ne cessent de donner la parole aux féminazies, groupuscules insignifiants en nombre, mais bénéficiant ainsi d’une caisse de résonnance perverse. Bérénice Levet fait le même constat que moi : vis-à-vis de la séparation des sexes, féminazies et islamiques, même combat ; les extrêmes se rejoignent toujours.

Je lis également des romans policiers, le soir au coucher. Je n’aime pas trop les « frissonnants » (7), il y a trop d’invraisemblances, de tripes à l’air et d’hémoglobine. Il est vrai qu’aujourd’hui le genre policier se délimite difficilement du « frissonnant », et c’est dommage. Tenez : un Nestor Burma de Léo Malet, comme Brouillard au Pont de Tolbiac ou 120 rue de la Gare (8), un Maigret de Simenon, c’était toujours un mystère à résoudre par l’enquête intelligente et la logique. Il y avait bien sûr des situations en suspens, mais tout finissait par s’expliquer sans invraisemblance, même dans les romans comiques échevelés (d’avant le Mitterrandisme exclusivement) de San-Antonio, le père Frédéric, j’entends. Dans le genre « frissonnant », aujourd’hui, on trouve trop d’invraisemblable, d’irrationnel, de la fausse science-fiction, on en retire une impression de décousu.

Le « polard » est mort : il ne s’embarrassait pas de « politischen Korrektheit » (9). On y appelait un chat un chat et un avocat un débardot lorsque la Langue Verte était utilisée. Le tournant, je le situe à l’avènement catastrophique de Mitterrand. Prenez San Antonio : le joyeux glouton, crasseux, paillard Bérurier, presque une créature de Rabelais, courageux, sympathique, devient subito un horrible beauf’ raciste. Pour se mettre au parfum, Frédéric Dard fait embaucher un balayeur Africain, M. Blanc, à la PJ, au grand dam de Béru. Et San Antonio est du dernier bien avec Mitterrand qui vient en douce goûter la cuisine de Félicie, la maman du Commissaire. « Vous êtes chez vous chez nous », avait dit l’énergumène président aux émigrés. Le mouvement était lancé.

Aujourd’hui, plus de patient travail policier, c’est le règne de la « police scientifique » avec ses dissections opérées par de géniaux médecins légistes, ses laboratoires capables de faire parler un grain de sable, ses moyens d’espionnage électronique et toutim. Le Méchant n’est plus Piotre le Letton, un gars à la ramasse, mais au choix un affreux plein aux as, chef d’entreprise, banquier véreux, un politicard pourri, la Mafia Russe, un magistrat tueur en série etc… Le terroriste ? Il apparaît, ça fait vendre, mais on finit toujours par lui trouver de bonnes raisons pour méfaire. Quand le flic enquête, il tombe sur de pauvres malheureux émigrés habitant bien entendu dans des taudis délabrés (par qui donc ?) et vivant d’expédients, trafic de drogue, fauche…, des types excusables, en somme des victimes ! Quant aux flics, les héros sont toujours de super-champions, avec souvent de vieux traumatismes à régler, un divorce, un amour contrarié, l’inévitable opposition à la hiérarchie avec des mises à pied et des révoltes, franchement une psychologie de comptoir culminant lorsque l’on fait appel à un profileur (ou une profileuse de préférence). On tombe même dans une neuro-psychologie de pacotille nourrie de lectures au hasard, et le pire est encore de vendre cette camelote au brave lecteur comme si c’était la vérité scientifique.

Encore tout cela pourrait passer, avec une intrigue bien ficelée, et il y en a. Mais le gauchisme pointe trop souvent son nez. On ne passe plus à tabac, drwâââ de l’Haume oblige, sauf chez de vilains flics fachos à l’ancienne qui ont invariablement maille à partir avec les bœufs-carottes. Pour l’assassin, il n’y a plus la Veuve à la clef, on ne travaille plus à tête reposée de nos jours. Signe des temps, on trouve maintenant des fliquettes, bien entendu drôlement futées et courageuses et toujours prêtes à chouchouter victimes et coupables. Naturellement, elles sont souvent en bute aux harcèlements et à la malveillance des vieux flics à l’ancienne que le flic-héros est obligé de remettre à leur place. Il y a même dans le lot des lesbacks(10) militantes ou occasionnelles, même chez l’excellent Connelly (11). De toute façon, les femmes sont soit des héroïnes soit de pauvres êtres martyrisés par de méchants hommes, conformément à la doctrine. L’allochtone migrant reçoit le même traitement de faveur, et il n’est plus rare de trouver dans l’équipe de la PJ des noms comme Samira, Latifa, comme d’ailleurs chez les victimes. Bref : le polard contemporain reflète cette société des bobos complètement désaxés. On est loin de l’excellente cuisine mitonnée de Madame Maigret.

Alors qui donc je préfère ?  Malgré le gauchisme larvé, je ne déteste pas Frank Sharko et Lucie Henebelle chez Thilliez, ni Martin Servaz chez Minier, mais ils sont trop agités et il y a trop de boucherie. J’aime des personnages plus calmes, ayant une épaisseur ontologique. Bosch chez Connelly, Brunetti chez Donna Leon -le gauchisme y est représenté par sa femme Paola, universitaire bien entendu, et sa fille, l’imbuvable Chiara. Et, vous allez rire, Adamsberg, le commissaire inventé par Fred Vargas. L’auteur est gauchiste (on dit qu’elle fréquente Ségolène, on a parfois de mauvaises fréquentations), mais c’est assez discret et en tous cas racheté par l’intuition, l’illogisme apparent, l’idée qui se dégage en bulle d’une pelote d’algues, la poésie rêveuse d’Adamsberg, l’érudition de Danglard, la solidité inébranlable de Violette Rétancourt.

Ce n’est pas mal, que de lire un livre véritable, en papier et non une foutue tablette électronique, avant de se coucher. À condition qu’il ne soit pas trop gauchiste, il vous fait oublier les misères du temps, les extorsions fiscales, les radars fiscaux, les mensonges et les haines du Propaganda Staffel, les totalitaires de Bruxelles-Berlin, l’introuvable fer à souder les fins de mois, le phylloxera, les voisins genre Lefuneste, le mauvais temps… Oublier pour un moment seulement, mais c’est toujours cela de pris sur l’adversité. Ma recommandation : lisez, ne regardez pas l’écran à décérébrer.

Sacha

(1)      Mélanophilie : amour du noir.

(2)      KFC Kentucky Fried Chicken, soit : les poulets.

(3)      Moyens de Propagande de Masse.

(4)      Les deux méfaits sont à associer systématiquement. Voyez : Pacs => « mariage » pervers=>PMA=>GPA. Et le mal sera accompli.

(5)      Aux Éditions de l’Observatoire. Bérénice Levet nous a donné aussi, en 2014, La Théorie du Genre ou le monde rêvé des anges  (Grasset), démontage en règle de la théorie perverse du genre.

(6)      Respectivement Destin Français (Albin Michel ) et La France Interdite (Ring).

(7)      Ndlr : Vautrin déteste le sabir (Globish pidgin) anglo-saxon ; « frissonnant » = « thriller ».

(8)      Dans la vieille collection « Fleuve Noir ». Ces deux polards ont été repris en BD par Tardi (chez Casterman)

(9)      Correction politique.

(10)    Lesbacks : pluriel brisé de « lesbiche » au singulier.

(11)    Voir par exemple Echo Park de cet auteur dont j’aime beaucoup le héros, Hyeronimus Bosch.

 

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