Il faisait froid, le 15 décembre, sur mon rond-point favori. Donc moins de monde, comme prévu. Mais on filtre la circulation. Un torticolis vicieux m’empêcha de rester longtemps sur place. Bien sûr, il est des citoyens qui croient les débagoulages de Macron : les mesurettes, rien d’autre qu’un ajustement des curseurs, comme d’habitude, ont pu persuader certains -une minorité, je pense- que le Mouvement avait gagné. Nous en sommes encore bien loin. Comme le savent ceux qui ont les pieds sur terre, rien n’est réglé et rien ne le sera tant qu’une caste européâstre, immigrolâtre et mondialiste détiendra le pouvoir. Il faut en finir avec la dictature des minorités de tout poil. La Saison II se prépare pour 2019.
Il semble que dans les manifs il ait été peu parlé de l’ignoble pacte satanique de Marrakech, qui pourtant constitue une menace mortelle pour les peuples d’Europe. Mais en revanche, il est nettement apparu une revendication très légitime, fondamentale, exprimant la volonté du Peuple de reprendre ses droits politiques et, donc, de redevenir maître de son destin. Cette revendication implique notamment que tout ce qui touche tout le monde doit être soumis à discussion et à l’approbation de tout le monde : Quod omnes tangit ab omnibus tractari et approbari debet, selon le vieux principe du droit Romain. Et notamment tout ce qui touche aux lois fondamentales de la société, comme les traités inégalitaires européen et le pacte scélérat de Marrakech. La démocratie directe : le référendum.
Et là, nous trouvons la revendication du Référendum d’Initiative « Citoyenne »(1), qui est bel et bien la marque de la démocratie. Que cette revendication légitime apparaisse parmi les doléances des Gilets Jaunes montre que le Peuple est politiquement mature et qu’il faut cesser de l’infantiliser. Je crois que c’est une avancée historique. Il est devenu clair pour tout le peuple que les « corps intermédiaires » et la « représentation démocratique », entendons par là les partis, syndicats, le parlement, font l’objet d’un dégoût légitime, tant ils montrent que leur seul souci est de se servir, nonobstant les intérêts du peuple. Nous en avons l’illustration dans le fait que la CGT, autrefois syndicat de lutte des classes, n’a presque plus de soutien parmi les travailleurs parce qu’elle les a abandonnés au nom de l’idéologie ortho-humaniste. Ou aussi dans le fait qu’une Assemblée de chèvres macroniques vote sans barguigner les édits macroniens, en totale opposition avec les intérêts du peuple.
Il doit être clair pour tout le monde que les castes politiques, médiatiques, mondialistes, monopolistes, ne veulent à aucun prix du Référendum, elles l’ont glapi au moment du Brexit, elles ont toujours détourné la volonté populaire au moyen des parlements à leur botte. Voir, par exemple, le traité de Lisbonne. C’est dire que la bataille risque d’être longue, et qu’elle est loin d’être gagnée. D’où l’impérative nécessité de ne pas abandonner le mouvement des Gilets Jaunes.
On perçoit d’ailleurs la stratégie macronique au travers des « discussions » promises. Cela se fera sous l’égide des « pouvoirs publics », le Peuple y étant placé à égalité avec les « corps intermédiaires » et les « élus », alors que tous ces machins intermédiaires ont perdu toute légitimité. Macron espère ainsi duper son monde. Je ne puis qu’attirer l’attention des véritables représentants du peuple sur cette manigance perfide. Il faut donc que le débat se prépare entre citoyens d’abord avant d’aller parler avec l’administration et les « corps intermédiaires », afin de placer ces fausses représentations devant le fait accompli de la volonté populaire. Que donc RIC s’écrive partout, se clame partout, se négocie partout ! L’autre piège étant évidemment de laisser placer le débat sur le strict plan économique et d’invoquer des traités pour la signature desquels on n’a justement pas demandé l’avis du peuple. Ne pas laisser non plus occulter le désastre de l’invasion. Les traités, on s’en fout, nous ne les avons pas avalisés !
Certains diront : « oui, mais la peuple n’a pas toujours raison ». Certes, mais je répondrai que les oligarchies, les minorités, n’ont presque jamais raison du fait qu’elles ne poursuivent que leurs propres intérêts : ce n’est que par le plus grand des hasards que leurs options coïncident momentanément avec les intérêts du peuple. On peut jouer au jeu des probabilités : celle annonçant que le peuple peut avoir raison est bien plus grande que dans le cas où les oligarchies auraient raison.
J’écrivais naguère que les trois fonctions régaliennes ne sauraient, pour des raisons de continuité de l’action de l’État, être électives. Et je confirme. En revanche, dès qu’entreprendre une guerre (excepté si nos frontières sont directement menacées !(2)), signer un traité, engagent l’ensemble de la Nation, le chef d’État ayant reçu le pouvoir en délégation pour le temps long doit demander l’approbation du peuple. Nous aurions ainsi évité les crimes contre la Serbie et la Libye, par exemple, et leurs conséquences présentes. Il n’y a pas incompatibilité entre la démocratie directe et la détention de pouvoirs régaliens.
Voilà donc posée par le Peuple et pour le Peuple la mesure fondamentale qui doit conduire à une modification radicale par réappropriation de la souveraineté à la Nation qui en est au principe. Je n’espérais pas connaître un tel éveil de la conscience populaire ; comme quoi l’Histoire réserve parfois d’heureuses surprises. Le tout est que perdure la volonté de réussir. Travaillons à cela !
Sacha
(1) Vous savez que je n’aime pas employer « citoyen » en position adjectivale, car cela signifie qu’il n’y a plus de citoyenneté. Mais on me fait remarquer que RIC (référendum d’initiative citoyenne) est moins chargé sémantiquement que « RIP » (référendum d’initiative populaire) qui signifie aussi Requiescat In Pace (qu’il repose en paix). Soit, je ferai donc une exception pour ce coup-là.
(2) Dans ce cas la nécessité vitale de défense s’impose à tous, ce n’est pas à discuter.
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