Eschatologie de la guerre

0000256-ni-europe-ni-otan-smallAlexandre Soljenitsyne prophétisait que la dissidence passerait de l’Est, alors communiste, à l’Ouest. La guerre russo-ukrainienne, par son aspect eschatologique, nous le montre.

« In God we trust », proclame le billet d’un dollar. Mensonge ! Le même « Papa Verde », comme l’appelait Miguel Angel Asturias, porte le sceau des États-Unis, la pyramide surmontée d’un œil avec la devise « Novus ordo seclorum annuit cœptis ». D’emblée, la devise est vicieuse, car « seclorum » peut tout aussi bien être interprété comme « sæculorum » (des siècles) que strictement comme « seclorum » (séculier). L’ambiguïté fait que l’entreprise de ce nouvel ordre est approuvée : « annuit cœptis ». Ab initio, les États-Unis se sont déclarés, consciemment ou inconsciemment, comme le Führer des peuples de la Terre. Fût-ce au pris de quelques petits gros massacres çà et là au gré de l’Histoire. Massacre des Indiens, « carpet bombing », Hiroshima…

Et Dieu, dans cette affaire ? Son Nom ne sert que de misérable paravent aux manigances de l’Adversaire. Matthieu (IV-I-11) met l’accent sur cette tromperie : « Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire et lui dit: «Je te donnerai tout cela, si tu te prosternes pour m’adorer.» Jésus lui dit alors: «Retire-toi, Satan! En effet, il est écrit: C’est le Seigneur, ton Dieu, que tu adoreras et c’est lui seul que tu serviras

Soljenitsyne, dans son célèbre discours d’Harvard, prévenait les Occidentaux : L’Homme étant « corporellement voué à la mort, sa tâche sur cette terre n’en devient que plus spirituelle : non pas un gorgement de quotidienneté, non pas la recherche des meilleurs moyens d’acquisition, puis de joyeuse dépense des biens matériels, mais l’accomplissement d’un dur et permanent devoir, en sorte que tout le chemin de notre vie devienne l’expérience d’une élévation avant tout spirituelle : quitter cette vie en créatures plus hautes que nous n’y étions entrés. »

Hélas ! L’hédonisme forcené, cette croyance diabolique née des anglo-saxons dont Locke et bien sûr des obscures « Lumières » (« trop de lumière obscurcit », a écrit Pascal) a engendré le chaos contre lequel lutte toute civilisation. L’humanisme «a fait de l’homme la mesure de toutes choses sur terre, l’homme imparfait, qui n’est jamais dénué d’orgueil, d’égoïsme, d’envie, de vanité, et tant d’autres défauts. » Le résultat se mesure aujourd’hui dans une partie du monde où l’abondance de biens matériels fait de l’homme une bête jamais repue, ne connaissant plus que la demande et non le désir. Triste gavage inassouvi devenant douleur lorsque la manne vient à manquer. Le Marché ! Tout ce qui ne peut se vendre ne vaut rien : ni valeurs spirituelles, ni Beau, ni Bien, ni sacrifice, ni dévolution au bien commun. Le Pape Vert partout, mais la richesse matérielle confisquée par une minuscule oligarchie. La perversion partout : sexuelle, générique, elle transforme l’humain en bête de rut indistinctement au mépris de l’ordre de la Création. L’humain, même, redevient une marchandise, le temps de l’esclavage est revenu. Le crime d’avortement se banalise. Un chaos de psychopathes où règne une loi qui ferait honte à la jungle !

«Une liberté destructrice et irresponsable s’est vu accorder un espace sans limite. Il s’avère que la société n’a plus que des défenses infimes à opposer à l’abîme de la décadence humaine, par exemple en ce qui concerne le mauvais usage de la liberté en matière de violence morale faites aux enfants, par des films tout pleins de pornographie, de crime, d’horreur. On considère que tout cela fait partie de la liberté, et peut être contrebalancé, en théorie, par le droit qu’ont ces mêmes enfants de ne pas regarder et de refuser ces spectacles. L’organisation légaliste de la vie a prouvé ainsi son incapacité à se défendre contre la corrosion du mal. »

Voilà ce que voudrait l’impérialisme ouest-occidental : exporter ses vices en assujettissant les autres peuples de la Terre. À la chute de l’URSS, l’impérialisme américain croyait tenir sa proie, il fallut que Vladimir Poutine y remît de l’ordre pour qu’elle leur échappât. Mais qu’aurait fait le seul Poutine s’il n’avait eu derrière lui le consentement de tout un peuple instruit de l’expérience de soixante-dix années de matérialisme totalitaire ? Un Chef ne l’est que s’il répond aux aspirations profondes de tout un peuple. « Les activités humaines et sociales peuvent-elles légitimement être réglées par la seule expansion matérielle ? A-t-on le droit de promouvoir cette expansion au détriment de l’intégrité de notre vie spirituelle ? » Le peuple Russe a répondu par la négative. Voilà qui met les occidentaux de l’Ouest en rage.

Le Chaos oncques ne démord : il fallait circonscrire cet espace de résistance qu’est la Russie, et l’Ukraine est manipulée pour cela. Satan lui a fait miroiter les biens de ce monde, l’a plongé dans le vice et la corruption, magnifiquement illustrés par son président, Zelenski. Il fallait y installer l’OTAN et ses bases, la lancer à l’assaut de cette terre dissidente qu’est la Sainte Russie, en asservir le peuple, en piller les richesses. Le Diable est vicieux, mais il craint le bâton : on allait agir subrepticement. Laboratoires de recherches pour provoquer des épidémies exterminatrices, conseillers spéciaux pour instruire les mercenaires les plus inhumains, les ukronazis. C’en était trop : « Vade retro, Satana ! » a dit la Russie.

Petit à petit, l’ombre est prise au piège de la clarté, les holocaustes programmés sont dénoncés, les envoyés de l’OTAN capturés, l’heure approche où se règleront les comptes. L’ouest-occident découvre, enragé et effrayé, qu’il ne peut plus être maître du monde, qu’il est faible, que son empire s’effondre, que son Pape Vert n’est plus que feuilles mortes. Son obstination est imbécile, car l’Histoire le condamne, il a les autres peuples de la Terre contre lui. Là est l’aspect eschatologique de cette guerre : la lutte du Mal contre le Bien, et jamais l’imprécation contre le « grand Satan » occidental n’a été plus juste. Les Russes sont des Hommes, ils ont leurs forces et leur faiblesses, mais ils ont actuellement bien plus de force spirituelle que les ouest-occidentaux, bien plus de courage.

Alors nous autres, dissidents, sommes autant haïs que les Russes. On veut nous faire taire, on nous censure, parce que nous luttons contre les flots de propagande de l’UE, de l’OTAN, des services secrets occidentaux, de notre propre gouvernement. Nous sommes exactement en miroir des dissidents Russes sous le communisme. Mais nous ne cèderons pas, et au bout de l’Histoire, nous aurons raison de Satan, car nous avons cette force d’élévation spirituelle qui manque à nos adversaires.

Deus vult, Deus adjuvat !

L’imprécateur.

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