Changer le mode de délégation du pouvoir

Dans le cadre du grand barnum électoral, trop de télévoyeurs ont regardé les ridicules bateleurs du Parti Social-salafiste faire semblant de s’opposer les uns aux autres, alors que tous obéissent à leur manière aux directives d’une association d’inspiration totalitaire, Terra Nova. Dans les mois qui viennent, ils seront rejoints par d’autres saltimbanques, ceux de l’UMP qui, dans un emballage différent, tenteront de nous vendre la même marchandise frelatée. Je n’entends dans ce concert de marchands du Temple que peu de discordances : celle de Mme Le Pen, et celles de personnages sympathiques mais hélas groupusculaires tel N. Dupont-Aignant. Mais pour l’essentiel, le citoyen attentif s’avisera bien vite que le système ne lui donne le choix, ainsi que nous ne cessons de le répéter, qu’entre la peste et le choléra.

La caste politique n’a, depuis la mort du Général de Gaulle, cessé de travailler à la ruine du pays, et l’on sait parfaitement qu’elle oeuvre à sa disparition dans le conglomérat ouest-européen. Et cela sans que le peuple ne puisse faire quelque chose. On lui a arraché par ruse et fraude un « oui » timide au référendum sur le traité de Maastricht, on a confisqué son « non » franc et massif, exprimé lors du référendum de 2005, en utilisant un Parlement aux ordres. On a dépouillé le peuple Français de sa monnaie en instituant l’Euro, on s’acharne à lui faire perdre ce qui lui reste de souveraineté. On nous a désindustrialisés, démilitarisés, soumis à la phynance spéculative internationale et au libre-échange à tout va, placés à la remorque de l’Amérique via l’OTAN criminelle. L’avenir est sombre : un conflit majeur se prépare en Europe, car d’autres pays sont ruinés par la caste politique, et voudront sortir de l’euro comme de l’Europe. L’ologarchie internationale fera tout pour les en empêcher.

La caste politique interdit aux citoyens de poser les problèmes fondamentaux, ceux liés à l’existence même de la Nation. Pire : elle a mis en place des dispositifs répressifs destinés à ce que jamais ces problèmes-là ne soient posés et discutés. Tel est, bien sûr, le cas patent de l’islamisation et celui de l’immigration. Mais la caste politique craint tout de même ce Seigneur Peuple à qui elle s’efforce, d’élection en élection, d’extorquer un chèque en blanc. Alors elle a décidé, Chirac regnans que le citoyen ne serait plus soldat, de crainte qu’initié au métier des armes et de la guerre, il ne soit trop efficace en cas d’insurrection. Peu importe, en somme, la Défense Nationale, pourvu que le système se défende.

L’on pourrait écrire tout un Livre Noir sur cette ploutocratie exercée par une oligarchie qui mêle dans le même lit partis de droite et partis de gauche. La conclusion est évidente : nous ne sommes pas en démocratie. Le problème tient à l’organisation même de la délégation du pouvoir, qui aboutit à la confiscation du pouvoir des citoyens. Demeure-t-il encore des citoyens, aux yeux de la caste politique ? Le simple fait qu’on en ait fait un adjectif à la place de « civique » montre bien que le mot ne fait même plus concept.

On se prend alors à penser à la manière de recouvrer une citoyenneté perdue, c’est-à-dire de ne plus déléguer le pouvoir à une caste corrompue dont l’action ne vise qu’à servir les intérêts de ses commanditaires et de ses membres. Ne rêvons pas : sauf une flambée imprévue de mécontentement qui deviendrait insurrection, il n’y aura pas de « Grand Soir ». Nous ne pourrons arracher le pouvoir à l’oligarchie qu’à force d’usure et de grignotage, de désobéissance et de sabotages. Et pour commencer, lors du barnum électoral, en refusant nettement de déléguer notre pouvoir aux prétendants arrogants, soit en suscitant une abstention tellement massive que le Grand Manipulateur élu par un misérable pourcentage de votants n’ait aucune légitimité, donc aucune autorité, soit en donnant massivement les voix aux gens qui font entendre la discordance.

Il faut revoir complètement la délégation de ce pouvoir qui, structuralement et structurellement, est le nôtre. On ne peut pas le confier aux partis, car ceux-ci trahissent, obligés qu’ils sont envers ceux qui les financent. On ne peut pas le confier à des politiciens de métier non plus, car ils émanent des partis. Que l’on ne vienne pas me dire que la politique est devenue si compliquée que seuls des professionnels sauraient la mener : c’est un leurre qui ne sert qu’à pérenniser leur tyrannie. De fait, il suffit d’un peu de bon-sens, de dévouement et de volonté pour légiférer et administrer la chose publique. Du reste, en contemplant les brillants résultats de nos politiciens professionnels, on constate que ce sont de véritables cancres en matière d’administration de la Cité.

Il ne faut pas tomber non plus dans l’utopie qui consisterait à vouloir copier la démocratie Athénienne et à rassembler chaque jour la foule des citoyens sur l’Agora. Certes, nous avons désormais les moyens techniques pour le faire, mais il faut tout de même penser que le citoyen ne peut pas passer tout son temps à gérer directement les affaires publiques : il a aussi à gérer ses propres affaires. La démocratie directe dont je parle n’est donc pas l’Agora Grecque, mais ressemble plutôt à ce que vivent les Suisses, citoyens du pays certainement  le plus démocratique de ce vieux continent.

Il n’est pas douteux qu’il faille une séparation des pouvoir, un législatif, un exécutif, un judiciaire. Mais d’une part, il faut que ces pouvoirs puissent être contrôlés par les citoyens, de telle manière que, par exemple, un Président ne puisse jamais sommer un Parlement de passer outre les résultats d’un référendum. Une série de contre-pouvoirs, émanant des citoyens eux-mêmes, est donc à mettre en place. Je n’excepterais de cette règle que la conduite de la Guerre, confiée au Grand Quartier Général dépendant du Grand Etat-Major, mais dans un temps strictement limité à la durée des hostilités. Pour le reste, pour la vie civile, il n’est pas question de laisser les politiciens professionnels n’en faire qu’à leur tête. D’autre part, concernant particulièrement le législatif, il n’est pas question d’installer à vie des professionnels de l’absentéisme : un mandat de quatre ans est bien trop long; et surtout, celui qui reçoit le pouvoir en délégation doit se voir mandaté, au sens propre, c’est-à-dire chargé d’une mission précise, dont il devra rendre compte aux citoyens à la fin de son mandat, et répondre sur sa tête de ses actes. Je veux une Roche Tarpéienne près du Capitole. Et la fin des partis politiques.

Parmi les contre-pouvoirs, il y a celui, direct, des citoyens par la procédure référendaire. Loin d’être l’exception, le référendum doit être la règle dès qu’il s’agit des lois fondamentales de la Nation et de sa souveraineté. De ce point de vue, il est indispensable que le peuple seul décide du statut de l’immigration, de la procédure d’acquisition de la nationalité, des conditions d’exercice des cultes, mais aussi des taxes et impôts, des traités internationaux, de l’appartenance ou non à des entités plurinationales et ainsi de suite. Par exemple, tout acte européen doit être soumis au référendum, même si la vraie question -qu’il faudra bien poser un jour- est celle de la sortie du conglomérat européen. Sans exclure le référendum d’initiative populaire, qui se justifie lorsque la configuration historique présente un cas imprévu par la constitution, le référendum doit devenir une procédure constitutionnelle automatique dans les cas que j’ai évoqués, et dans d’autres dont je ne parle pas encore.

Cette démocratie directe s’oppose à la centralisation. Il est criminel et absurde de concentrer le pouvoir entre les mains d’une oligarchie habitant la capitale. Le premier échelon de décision est la commune, le second le canton, le troisième le département et ainsi de suite : les mêmes principes du contrôle civique que je viens d’évoquer s’appliquent tout aussi bien à ces échelons-là. Et l’Etat doit être réduit à ses seuls rôles régaliens (police, justice, défense, éducation, diplomatie, recherche fondamentale) : qu’il cesse d’être l’entité tyrannique qui régit jusqu’à la vie privée des citoyens. Qu’il puisse être à son tour contrôlé par le contre-pouvoir des régions, des départements, des communes.

Je ne fais qu’esquisser ici ce qui fait l’objet d’une réflexion bien plus vaste et bien plus approfondie, dont je vous livrerai au fil de temps, et pour vous désintoxiquer de la propagande des brigands briguant nos suffrages, les détails. Nous devons retrouver et exercer notre pouvoir, et celui à qui nous le déléguons à l’occasion doit rendre des comptes.

Sacha.

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