Non, toutes les civilisations ne se valent pas !

Le ministre de l’Intérieur a provoqué l’ire irrationnelle – comme toujours – de la bien-pensance politico-médiatique indécrottablement de gauche en rappelant cette simple vérité : toutes les civilisations ne se valent pas.

On aimerait toutefois que ce ne soit pas là un propos de surface, dans un but purement électoraliste, et que cela corresponde réellement à l’intime conviction d’une droite d’appareil qui se confond encore et toujours plus avec sa contrepartie, la gauche d’appareil. C’est fort peu probable, lorsque l’on songe que ce gouvernement comprend en son aréopage le sieur Juppé, champion de la bien-pensance. En somme, sur le fonds, nous ne pouvons que souscrire à cette idée que toutes les civilisations ne se valent pas, mais sur la forme cette déclaration de M ; Guéant ne peut n’apparaître que comme une diversion opportuniste.

Car il s’agit de replacer ce pseudo-incident dans son contexte. Il est très constatable que la caste politique est usée, que ses arguties spécieuses ne font guère recette auprès d’un peuple miné par les ennuis qu’il vit au quotidien, écrasé d’europe, de crise, de chômage, de dettes, de vie chère, d’impôts, et sans cesse menacé dans son existence et son autonomie par l’ennemi civilisationnel. Il est constaté – et sur ce point-là le diagnostic de l’officine malfaisante Terra Nova est exact – que ce peuple, composé de l’ancien prolétariat et des classes moyennes prolétarisées de fraîche date,  ne se laisse plus bercer d’illusions par les charlatans de la politique. Les mouvements plus radicalisés deviennent son recours. Et parmi ceux-là, le Front National.

La règle des cinq cents signatures fonctionne à plein, et le chantage exercé par les partis d’appareil sur les maires semble bien suivi d’effets, puisque Mme Le Pen risque d’être privée de candidature. Peu importe les idées qu’elle défend : dans le principe même, nous avons-là un véritable déni de démocratie, alors que les groupuscules gauchistes ne rencontrent pas d’opposition pour faire concourir leurs chevaux anthropophages. Une importante composante du corps électoral – systématiquement sous-estimée dans les sondages alors que l’on gonfle outrageusement la baudruche Hollande – se verrait ainsi interdire de voter selon son option.

Il serait alors facile – en apparence – à M. Sarkozy de rallier une frange de cet électorat frustré de choix ; il suffirait de deux ou trois formules porteuses, pense-t-on, pour cela. Cette tactique a donné de bons résultats en 2007, cependant les actes n’ont pas suivi les paroles, et le peuple n’a pas la mémoire aussi courte qu’on le souhaite. En tout état de cause, la caste politique pourrait bien être amèrement surprise sinon des résultats du barnum électoral présidentiel, du moins de ceux des législatives qui vont suivre. La diversion de M. Guéant – et il y en aura d’autres, soyons-en sûrs – risque de faire long feu et le peuple de gronder. Elle est du même acabit que la profession de foi hypocrite d’un Hollande qui, main sur le cœur, se proclame tout soudain grand défenseur de la laïcité, alors que de manière patente la majorité des élus socialistes flatte lâchement les islamistes. A menteur, menteur et demi.

Peu importe : effectivement, toutes les civilisations ne se valent pas. Il faut cependant bien définir le terme de civilisation, honteusement galvaudé – un de plus – ce que ni le ministre ni ses contempteurs hurlants ne font. Un glissement sémantique a opposé « civilisation » et « sauvagerie naturelle », sans s’aviser cependant que l’humain partout constitue de la société, même si les réalisations ne sont pas les mêmes. Si l’on prend soin de se souvenir de l’étymologie civis, le citoyen, on comprend que la véritable opposition s’établit entre les différentes constitutions sociales, indépendamment de la manière dont elles sont conventionnellement régies par des systèmes politiques. C’est cette opposition même qui les rend distinctes, identifiables, et impénétrables les unes aux autres.

Quiconque voyage d’Europe en Amérique, au Maghreb, en Afrique Noire, au Proche-Orient, saisit immédiatement le contraste des civilisations. S’il n’est point trop bête, il saisit aussi l’irréductibilité des une aux autres et comprend ce que la « mondialisation » et les projets de « gouvernance mondiale » ont d’irréaliste et de fumeux. Deux civilisations peuvent s’emprunter mutuellement des traits, et, se les appropriant, les transformer selon leur génie propre, mais elles ne peuvent s’assimiler : il faut nécessairement que les deux coexistent par commerce et belligérance, ou que l’une d’elles disparaisse. Tel est le problème de la nôtre, en voie de destruction par la civilisation théocratique de l’islam, suite à une invasion programmé et consentie par les satrapes pervertis qui la régissent.

Là sont les faits socio-anthropologiques : il n’y a de civilisation que parce qu’il y a opposition de civilisations. Dire que toutes ne se valent pas, c’est en revanche poser un jugement de valeur. La valeur, ce n’est jamais que la relation du prix, c’est-à-dire le sacrifice consenti, au bien, c’est-à-dire la satisfaction attendue. Singulièrement, ici, c’est de la valeur d’équité qu’il s’agit. Alors, forcément, en regard de ce principe d’équité, qui n’a d’universel que son existence, mais ne peut qu’être totalement relatif en son contenu, on juge de la valeur de sa propre civilisation tout en l’opposant à d’autres. Ethnocentrisme, sans doute, mais inévitable, car le contenu de l’équité n’a rien d’universel.

Il sera, dès lors, imbécile de hurler au facho-racisme lorsque quelqu’un ose – très légitimement – préférer les valeurs de sa civilisation à celles d’une autre. Préférer, par exemple, que la religion ne soit ni le couronnement ni le fondement des conventions politiques, préférer l’autonomie de pensée et de comportement à l’observance, préférer le droit issu des Romains et des Germains, même sous ses formes bourgeoises modernes, à la charia.

Du reste, les singes hurleurs de la bien-pensance, en voulant interdire ce jugement d’équité sous prétexte qu’il « stigmatise » – quel mot ridicule et gauchiste ! – l’allochtone envahisseur, ne font que permettre aux gens de la civilisation adverse d’exercer le même jugement au profit de la leur. En somme, l’allochtone aurait le droit de juger notre civilisation inéquitable, et l’on veut nous priver du droit de juger inéquitable la civilisation de l’ennemi. Ce faisant, l’on nous condamne à disparaître, au nom des sophismes inspirés par un irénisme proprement pathologique et, en tous cas, criminel.

En somme, toutes les civilisations ne se valent pas dans la relativité axiologique, et la bien-pensance est à la fois stupide et infâme. De ce point de vue, elle doit être combattue et punie.

Sacha.

 

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