Un tramway nommé Délire

Tout va pour le mieux dans la meilleure des cités radieuses du tout socialisme. Vous allez voir : repeinte en rose-flamby,  la France va foncer vers un Nirvâna merveilleux où toutes les rues suivront la bonne pente, où même on n’aura plus de cors aux pieds, parce que, hein ! Avoir des cors aux pieds, c’est douloureux : cette vieille peau de dame Nature est décidément une sale fasciste ; heureusement, il existe des solutions bobolitiques ; par exemple, afin de ne plus discriminer les handicapés par les cors, on décrètera que solidairement tous les sujets en auront, et devront porter des charentaises. On interdira la vente du coricide Le Diable, et les agents de la B.A.C. seront mandatés pour vérifier qu’aucun sale riche ne planque le diabolique remède. C’est-y pas beau, le socialisme ?

Et puis.. Vous allez assister à une explosion de Grands Travaux. Les administrations socialistes des grandes villes et des Régions ont commencé à nous en donner l’habitude, en construisant de somptueux Hôtels de Région. Seuls les fascistes osent prétendre que ce sont des travaux pharaoniques. Après tout, les pharaons étaient de sales tyrans, et il est bien normal que le socialisme Terre-neuvien, qui est (qui oserait en douter ?) l’aspiration subconsciente du peuple, construise d’immortels édifices. Et d’ailleurs, si ces édifices immortels ne durent que vingt ans, c’est à cause des lois de la physique. Regardez l’Arche de la Défense : si des plaques de faux marbre en tombent, c’est en raison de la gravitation : la nature est fasciste, vous dis-je ! Les mal pensants, cette graine de nazis, osent prétendre que cela coûte cher au contribuable et que c’est inutile. Mais enfin ! Nous sommes tous solidaires, et chacun doit apporter sa contribution aux splendeurs de nos villes, non ? Rien n’est plus beau que l’inutile, et l’utilitaire est moche : regardez, par exemple nos hôpitaux !

Je suis ressorti indigné d’une discussion avec une espèce de chemise brune qui ne veut pas reconnaître son bonheur d’habiter dans une ville sagement administrée par une Municipalité socialiste, comme presque toutes les villes de France. Le Maire, très au fait des problèmes liés au Réchauffement Climatique, a décidé de construire un tramway. Mon interlocuteur fasciste a beau faire observer que la ville est petite et que le réseau urbain des transports, hérité d’une administration droitière, est parfaitement suffisant, je vois bien que son raisonnement est délétère ! Car il refuse de reconnaître que produire du gaz carbonique, c’est l’indice d’un complot ourdi par les riches pour faire fondre les glaciers, assécher le Sahel et faire remonter le niveau des mers. Il va même jusqu’à prétendre, ce salaud, que le Réchauffement n’est qu’une arnaque ! Oh, que je m’indigne d’un tel cynisme !

Car il est cynique, le bougre ! Il indique que la seule tranche des travaux de mise aux normes des canalisations de gaz, eau, électricité et téléphone, indispensable pour installer le Tramway, coûte déjà vingt-sept millions huit-cents mille et des poussières au contribuable local, et que le financement de la troisième tranche n’est nullement assuré. Comme si l’on ne pouvait pas user de la force légale pour contraindre les habitants à payer un peu plus pour disposer enfin d’un bel appareil, silencieux et offrant un magnifique support mobile aux artistes en herbe de nos banlieues qui produisent de si beaux graffitis !  Et puis, tenez, voici texto ce qu’il raconte :

« Les tramways, très à la mode, les automobiles électriques, de plus en plus dans le vent, fonctionnent avec quoi au juste ? Sont-ce des gens qui pédalent pour fournir l’électricité ? Non? Ah ben je croyais! Parce que sinon, ça veut dire qu’il faut bien des centrales pour la fabriquer, cette énergie, non ? Donc des trucs polluants n’est-ce pas? Mais comme les centrales sont installées chez les bouseux, hein, après tout, on s’en fout qu’ils crèvent, n’est-ce pas ? Hein? Tant que les parisiens, orléanais, bordelais, bisontins et autres agglomérés ont le cul propre, qu’importe le sort du reste du monde! Et pis, un tramway, c’est é-co-lo-gi-que ! Pas besoin de béton fabriqué dans des fours écologiques, de rails venus de fonderies écologiques, de construction faite dans des ateliers d’usinage écologiques, rien. C’est magnifique! Pareil pour les bagnoles, les batteries au plomb écologique, c’est magnifique. L’acide sulfurique, c’est écologique. Bref : on déplace les problèmes vers là où les bouseux ne pourront pas gueuler trop fort, et on se pare des plumes du paon en beuglant « écologie! écologie »! comme le paon braille « Léon! Léon! » quand il veut tirer sa femelle toujours en paonne. »

N’y a-t-il pas de quoi s’indigner de tels propos ? Mais il y a pire : Le salopard ne supporte même pas que la circulation soit un peu déviée et compliquée parce que des rues entières sont en travaux pour le Tramway. Eh quoi ! Ces salauds d’automobilistes qui se rendent au travail avec leur véhicule peuvent bien faire un effort. Après tout, ils abusent de leur droit au travail, alors qu’ils pourraient être chez eux à vivre tranquillement de l’assurance-chômage et donc ne pas polluer l’atmosphère ! En plus, notre fasciste se déclare excédé (oui, il dit comme ça ! Un progressiste s’indigne, un fasciste est excédé) de patauger dans la boue d’une rue défoncée par les pelles mécaniques, qui, d’après lui, font depuis six mois un bruit infernal près de sa résidence, et ce n’est pas près de finir. Non mais ! Pourquoi vit-il dans une résidence, alors qu’il pourrait disposer d’une HLM dans une zone interculturelle ? Par haine des immigrés, je suppose. Un honnête progressiste, au contraire, devrait se réjouir d’entendre le bruit du Tramway en construction, préludant au silence des transports et à l’air enrichi en ozone par les étincelles des pantographes.

Et enfin, là c’est trop : il hurle parce que les tranchées rendent l’accès aux immeubles et commerces difficile et souvent périlleux. On a bien pris soin, pourtant, de disposer de belles passerelles métalliques, mais Monsieur estime que tout a été fait en dépit du bon sens, et qu’un véhicule un peu volumineux est contraint à des manœuvres compliquées, et parfois illicites comme escalader un trottoir pour se faufiler dans les passages. Au lieu de se réjouir que dans sa grande mansuétude l’Administration ait aménagé des voies d’accès qu’après tout elle ne doit pas à l’habitant. Mon fasciste déclare qu’il a hâte de quitter cette ville « de merde » (c’est son expression) pour regagner sa campagne. Ah oui ! Il va retrouver ses culs-terreux qui n’ont rien compris au progressisme et croient encore que la moitié des hommes, celle qui tombe enceinte, sont des femmes. Je vous demande un peu ! En plus, en quittant la ville, il fera preuve d’égoïsme, car il refusera de payer une taxe d’habitation en constante croissance, dont le produit servira notamment à financer les emprunts du Tramway et éventuellement des lieux de culte pour les étrangers stigmatisés. Mauvais Français, vas !  Je crois que François Hollande, aidé de son Conseil, devra prendre des mesures énergiques contre de tels énergumènes.

Pcc : Raymond.

Voilà, voilà. Les civilisations pourrissent par la tête, et les socio-salafistes terra-neuvas ont, décidément, des têtes bien pourries ! Naïfs ou idiots sont ceux qui offriraient une once de confiance à Mimolette et à la bande de fascistes – véritables, ceux-là – qui le soutiennent. La catastrophe est désormais inévitable. Inévitable, aussi, est la Résistance. Nous en reparlerons.

Raymond.

Ndr : les photos sont d’un correspondant de ChezRaoul.

 

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