Fourbe république !

SarkoSavantFouDonc après un « congrès » de moins de 20 000 participants en très grand majorité sarkozystes, l’UMP est devenu « Les Républicains ». Il y a de quoi se dilater la rate ! Car ce faisant, la fausse droite marque son appartenance à la même lignée que celle dont descend son parti-frère, celui du sieur Hollande, celle des « républicains », avec leur « front » qui assure la continuité de la gabegie et de la trahison.

Car il ne faut pas se payer de mots et essayer de faire prendre des vessies pour des lanternes. La Res Publica, c’est la chose publique, ce qui intéresse tous les citoyens, et non pas une forme particulière de régime. La Res Publica concerne autant la Royauté, l’Empire que… la République. D’un côté, le principe de délégation de pouvoir, de ce pouvoir de décider contractuellement du sort commun, pouvoir dont nous sommes la source et que nous déléguons à charge pour qui le reçoit de rendre compte de l’emploi qu’il en a fait,  de l’autre le principe de repérage, c’est-à-dire la hiérarchie institutionnelle.

Mythologiquement, la République cherche à être confondue avec la Démocratie, c’est-à-dire avec l’exercice du pouvoir des citoyens. J’ai dit à plusieurs reprises ce qu’il en est : République et Démocratie ne se confondent absolument pas, et il est des Monarchies bien plus démocratiques que notre République où la démocratie n’est que de façade, un blanc-seing délivré périodiquement par les citoyens à une caste de politiciens professionnels ayant ses rites et son idéologie.

Maurras disait de la République (la IIIe qu’il combattait et qui finit dans la honte de l’armistice de 1940), que c’était une « femme sans tête », prétendant toujours en chercher une, mais ne pouvant ni ne voulant pas en trouver une, car cette tête mettrait fin à ses dérèglements. Celle qui lui succéda, les politiciens n’ayant rien appris de la défaite, lui ressembla étrangement : au sommet de cette pyramide d’impuissance, commentait Benoist-Méchin, il ne doit, il ne peut qu’y avoir le néant. De Gaulle voulut donner une tête à la République, mais cette tête devait être bien faite. Il fallait quelqu’un qui s’imposât, et tînt le Parlement en lisière. Ses successeurs n’eurent pas, n’ont pas, certes, la tête bien faite. Il n’y a eu depuis la mort de Pompidou que des têtes vides, auxquelles l’idéologie tenait lieu, tient lieu, d’analyse. En voulant donner une tête à la République, De Gaulle aurait dû se douter qu’il dotait, contre son projet, l’institution d’une tête malade.

L’évolution de la maladie pernicieuse a fait qu’en dépit de toutes les protestations de décentralisation et de simplification administrative, la République s’est identifiée non pas à la démocratie mais à l’État centralisateur, directif en diable, intervenant jusque dans la vie privée des citoyens, distributeur de prébendes, organisateur du remplacement de population. Cette République, c’est le potier sur son tour pétrissant l’argile humaine, pour fabriquer des êtres infantiles. C’est donc la tyrannie.

De ce point de vue-là, il n’y a toujours aucune différence, sinon de détail, entre ces « républicains » issus de l’UMP et les socialistes. Ce n’est qu’une question de méthode, mais les buts demeurent les mêmes. Ah ! Il avait bonne mine, ce vieil imbécile d’Hugo, à susciter le mythe de la République !

Eh bien, je le dis tout franc : je ne suis pas républicain. Ni dans le sens mythique ni dans le sens sarkozyste. Mais je suis démocrate, certainement pas dans le sens de Mrs Clinton, mais dans le sens de partisan de la démocratie. Vaste programme, aurait dit le Général ! Car malgré la grogne, les citoyens Français n’ont toujours pas compris qu’il fallait se débarrasser d’une organisation dont l’idée n’a pu naître que dans des cerveaux d’esclaves pleins de ressentiment, mais parfaitement incapables de faire face à leur responsabilité de citoyens : celle d’être maîtres de leur destin. La République est un régime faible, par les faibles, pour les faibles. Elle ignore la virilité qui fait les nations puissantes et prospères.

En veut-on des exemples ? J’écoutais la semaine dernière des débats dans l’émission Référendum sur Sud-Radio. L’un d’eux portait sur les squatters, le thème étant suscité par le sort de cette vieille femme jetée hors de chez elle par de tristes épaves et mise légalement (!!!) dans l’impossibilité de recouvrer son bien. Parmi les intervenants, quelques personnes intelligentes ont dénoncé cette violation de propriété encadrée de formes légales, ont démontré que la crise du logement était largement due à des dispositions légales –dont la loi Duflot- entravant l’exercice du droit de propriété et donnant aux locataires peu soucieux de payer leur loyer des « droits » exorbitants. Ces arguments raisonnables ne pouvaient toucher la meute des crétins évoquant, parmi les « droits », celui au logement. Ces gens-là haïssent tellement la propriété qu’ils trouvent normal qu’elle soit violée de facto et de jure.

Voilà qui est révoltant : les faibles trouvent à être forts en se mettant en meute, ils jouent de fourberie en excipant de leur faiblesse pour combattre ceux qu’ils croient plus forts qu’eux. C’est le même principe qui conduit l’envahisseur à justifier ses agressions : je suis faible, donc je suis bon, donc je vous combats vous qui êtres mauvais ! Pur chantage, qui mériterait la bastonnade. Mais c’est cela, la République : le chantage des faibles à ressentiment à l’encontre des autres. Et en cherchant bien, vous trouverez une belle constance à cette dégradante démarche, partout, en tout ! S’organise ainsi une spoliation généralisée et les vertus de la race s’amenuisent jusqu’à disparaître.

Un autre exemple : sur Europe1, une actrice s’enorgueillissait d’avoir pour grand-père l’un des inventeurs de la Sécurité Sociale. Il n’y a pas de quoi pavoiser, lorsque l’on constate que par nature le système de sécurité sociale ne peut qu’être déficitaire et coûter de plus en plus cher aux citoyens productifs. L’enfer est, dit-on, pavé de bonnes intentions. Tout se passe comme si les faibles et fourbes étaient parvenus à faire admettre à tous qu’ils avaient le droit de vivre en parasites sur l’ensemble de la société.

Alors, si la République est quelque jour menacée – et je souhaite qu’elle le soit – on ne me trouvera pas parmi ses défenseurs.  Et, monsieur du Traité de Lisbonne, je ne voterai pas Républicain. Ni socialiste, cela va de soi. Il est temps d’en finir avec les mythes et les chantages.

Sacha

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