Irresponsables, faux-culs et consorts

Que le sieur Mimolette, brigand briguant, soit un âne, notre Camorra – mais sans doute aussi nos lecteurs fidèles – n’en disconvient pas. En ce moment, la Peste et le Choléra se chamaillent sur le principe référendaire. Morfalou tout soudain aurait pour l’expression démocratique directe les yeux de Chimène, tandis que Mimolette, fidèle en cela à l’horreur de la démocratie qui caractérise les néo-socialistes, hurle :  « le référendum fait appel aux côtés sombres du peuple ». Ce qui lui vaut la célébration picturale ci-dessous :

Il suffit de rappeler la Déclaration.. de 1789 : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement en la Nation. » Tout était dit dès le départ. En particulier, dès qu’il s’agit de toucher aux lois fondamentales qui constituent notre contrat social, il ne saurait y avoir d’autre expression que celle, directe, du Peuple par voie de référendum. Voilà de quoi faire hurler la gôsh et la drwate, c’est-à-dire la caste politicarde, car il est bien connu que le peuple est crasseux, déguenillé, sent des pieds, est bête comme eux. Heureusement, il y a des Morfalou, Mimolette, et j’en passe, pour mener ce troupeau de gueux sur les chemins du Bonheur ! Et avec eux les zintellos bobos, de ceux qui vous expliquent doctement, par exemple, que le sexe n’est pas un fait de nature, ni même de culture, mais tout bêtement un choix ! A ces abrutis, lorsque l’on parle de démocratie directe, l’ombre même du Peuple donne des démangeaisons : « quoi ? Mais s’ils votaient, ils rétabliraient la peine de mort ! » m’a déclaré une gourdasse. Ben, peut-être, madame, et alors ???

Inutile de le préciser : tous ces crétins n’ont aucune légitimité. De Gaulle expliquait que le Peuple avait un bel instinct pour connaître ses intérêts, et que justement cet instinct allait exactement à l’encontre des élucubrations des politicards et des zintellos-bobos. En somme, la réalité ne correspond jamais aux idées que s’en font les politicards et les songe-creux : la réalité est fasciste, décidément ! D’où le mot plein de condescendance méprisante et horrifiée : « populisme ». Aussi évite-t-on d’en appeler directement au Peuple : ce cochon ne vote jamais comme le voudrait la caste. Alors, on joue à fond sur le parlementarisme.

Le Parlement, c’est le lieu où se réunissent les andouilles appartenant au type considéré en certains milieux décadents comme le plus « noble » des temps modernes : les parlementaires. Or, ce qui caractérise cette institution, c’est l’absence évidente de toute responsabilité à charge de qui que ce soit. Le Parlement décide, et même si les conséquences de ses décisions sont catastrophiques, personne n’en portera jamais la responsabilité. Ayons la mémoire longue : le Parlement de la IIIe République est largement responsable de la gabegie installée dès 1916 et qui a failli nous perdre au début de 1918 (voir les Mémoires du Maréchal Joffre), de l’impréparation et de la désorganisation de notre défense avant 1939, de la pagaille de la défaite et de l’avènement du régime de Pétain en juillet 1940. Or personne n’a été jugé responsable, et le procès de Riom n’a été qu’une parodie. Ils ont continué sous la IVe, ils continuent sous la cinquième. Personne, jamais, n’est appelé à rendre des comptes. Et pourtant, le pouvoir se reçoit en délégation en même temps que la responsabilité, mais cela, ouiche.. On l’oublie.

Du reste, quelle pourrait être la responsabilité, lorsqu’après le désastre le gouvernement et l’assemblée coupables se retirent, par dissolution et élection ? Un politicien de pacotille ne va-t-il pas se sentir autorisé à faire de la politique, puisque ce n’est pas lui, mais un collectif diffus qui portera le poids de la responsabilité, autant dire personne ? Plus un élu est crétin, plus il a conscience de la médiocrité de ses actes publics, plus il apprécie le système qui ne demande ni pectus ni génie, qui s’accommode de la rouerie du marchand, rien de commun avec la puissance d’un de Gaulle ! Un tel crétin n’a pas à redouter sa responsabilité et les conséquences de ses actes, car il sait que quelque soit le résultat, sa retraite peinarde est assurée. Aussi va-t-il sans complexe à la grande gamelle.

Le Parlement, en somme, c’est un tube digestif : ça avale tout à l’entrée, et ça n’a aucun sens des responsabilités à la sortie. Un parlement médiocre, de surcroît, éprouve toujours une grande consolation à obéir à un Président de l’exécutif aussi médiocre que lui. Il n’est pas étonnant que les projets de loi les plus ahurissant passent sans encombre : lorsqu’il n’y a même pas de quorum pour voter, dix ou onze pingouins suffisent à faire passer les lois les plus dangereuses, comme récemment le fichage des honnêtes gens. Pire encore lorsque réuni en congrès, le parlement ratifie des traités honteux qui nous livrent pieds et poings liés à la bureaucratie ploutocratique européenne : voyez le traité de Lisbonne. Bref : le Parlement est non seulement irresponsable, mais il fait le lit de la tyrannie.

A voir les résultats du système parlementaire, on constate que la représentation parlementaire doit être tenue pour un non-sens.

Admettons qu’un parlement sévèrement contrôlé puisse résoudre des problèmes techniques au quotidien, c’est une commodité, car le Peuple n’a pas que cela à faire. Mais il est évident que l’élu doit en répondre. A côté de cela, tous les vrais problèmes sont du ressort du Peuple et non de ses prétendus « représentants » : le succès à l’élection ne donne satisfaction que pour une part infime aux désirs et besoins du Peuple. Une partie de l’arnaque tient aussi au rôle des merdiats : de cette bande de dégénérés de médiastres naît l’actuel parlementarisme.

On ne peut donc que fustiger l’âne Mimolette, Maître Yollande comme le dit l’image. Mais on ne peut pas faire confiance à la déclaration de Morfalou, qui la main sur le cœur, voudrait soumettre à référendum des choses secondaires, avec des questions mal posées. L’animal s’est bien gardé de soumettre le traité de Lisbonne au référendum, car il était assuré de la réponse négative du Peuple. Il y a assez de problèmes -l’immigration, l’islamisation, l’Ecole, l’Urope, par exemple- à soumettre au choix populaire pour ne pas prétendre instaurer un simulacre de démocratie directe en donnant au Peuple à se prononcer sur des compères-loriots. Faux-cul, va !

Bref : voilà un faux débat. Le vrai débat, c’est de redonner au Peuple le principe de la souveraineté, et celui-ci ne peut s’exercer que par la démocratie directe. Tout le reste n’est que fariboles. Et, voyez : aucun programme de briguant brigand ne satisfait à au moins un des neuf critères de notre grille d’évaluation. La solution ne réside donc pas dans le vote à l’élection pestilentielle : il faut voter avec ses pieds, sinon avec des fusils.

Raymond.

 

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