La duperie majeure ?

Super MenteurIl est des gens pour croire au « virage libéral » de Hollande. Je suis de ceux qui doutent, et à tout le moins disent « wait and see ». À vrai dire, je fais, comme déjà indiqué dans un article précédent, l’hypothèse que ce soi-disant virage libéral est un subterfuge (subterfuge also in English, mais je préfère hoax dans son acception Internet, celle d’un subterfuge destiné à créer la panique ou des actions délétères, comme clue, l’indice, peut parfaitement être un vrais-faux indicateur destiné à induire en erreur).

Il faut se poser franchement la question : en regard de toute la politique totalitaire engagée –et pas seulement en matière d’économie – par Hollande depuis mai 2012, à moins d’une intervention céleste à laquelle je ne crois pas, je n’imagine pas un seul instant que le squatter de l’Élysée ait subitement trouvé le chemin de Damas libéral.

Macron ! M’objecteront certains de mes amis libéraux pleins d’espoir. Raymond déjà fait état du voile de doute jeté sur les implications internationalistes de ce jeune ministre que l’on a trop tôt fait de déclarer génial. Bien sûr, les amis dont je parle sont anti-nationalistes, assimilant le patriotisme et l’enfermement anallactique à l’intérieur des frontières à une attitude agressive envers le reste du monde. Libéral conséquent, je ne trouve pas qu’il y ait contradiction entre le libéralisme et le patriotisme, pourvu que le patriotisme dévoyé n’aboutisse pas au protectionnisme qui est contre-productif et même appauvrissant. En revanche, l’allégeance à un parti de l’étranger qui a nécessairement un leader objectivement impérialiste d’abord a pour conséquence une position de vassalité, due tout simplement au déséquilibre des puissances, qui ensuite, et corollairement, conduit à s’engager dans des aventures dangereuses qui ne sont pas celles de la Nation concernée. Je trouve, par ailleurs, absurde que l’internationalisme, cheval de bataille du socialisme, se retrouve chez des libéraux.

Mais revenons-en à nos moutons (ou à nos chameaux, pour rester in). Macron, donc. Il faut être attentif à tout ! N’a-t-on pas vu que dès qu’il a évoqué les trente-cinq heures, il s’est retrouvé immédiatement face à une levée de boucliers ? La gauche joue décidément le jeu ! Toute proposition allant dans le sens d’une libéralisation est immédiatement contrée par les idéologues. Maintenant, citons Le Figaro, qui cite Macron lui-même lors de son intervention ouvertement étatiste à Saint-Jean-de-Maurienne.

« Je crois au volontarisme de l’Etat. La volonté politique de l’Etat peut déclencher des choses. Les rodomontades ne marchent pas« , « Lorsque l’énergie de l’Etat est placée au bon endroit, au bon moment, avec les bonnes énergies, on peut soulever nos montagnes comme vous le savez bien ici.  » Sont-ce là des propos libéraux ? Depuis quand le libéralisme s’appuie-t-il sur l’étatisme, son exact opposé ? Sans doute, me rétorquera-t-on, Macron avait besoin de calmer le jeu. Quel jeu ? De surcroît, Macron loue l’action de Montebourg, personnage peu suspect de libéralisme : « Sans l’engagement personnel d’Arnaud Montebourg et de son équipe, la sauvegarde de ce site n’aurait pas été possible. » Au contraire, commente Le Figaro, « le nouveau ministre de l’Économie n’a cessé de prôner « la continuité » dans ses interventions. « C’est l’Etat qui a travaillé. Il est normal que je vienne saluer cette réussite parce qu’il y a une continuité de l’Etat« , a-t–il souligné. «  (source). Nous verrons bien à l’usage ce que cela donnera.

Nonobstant ces déclarations très inquiétantes, je ne nierai pas a priori que Macron soit plus ou moins libéral (même s’il est internationaliste). Disons : moins libéral que plus. Mais interrogeons-nous : quel est son rôle dans le dispositif gouvernemental ? On ne peut pas dire que Sapin, par exemple, soit libéral : c’est un technocrate socialiste. Pourquoi Valls voulait-il reprendre la catastrophique Duflot dans son gouvernement (sauf à se ménager un appui parlementaire) ? Pourquoi a-t-il pris dans son gouvernement des figures de l’idéologie extrémiste de la gauche comme Taubira, Belkacem ? Est-ce là une volonté de libéralisme, le libéralisme étant de laisser les gens prendre leurs responsabilités sans légiférer ?

L’hypothèse qui s’impose est celle-ci :

-Il existe, du moins chez tous ceux qui produisent des richesses, une aspiration au libéralisme économique. Cela se voit à travers non les prises de position absurdes du MEDEF, mais à travers tous les mouvements des PME et start-up qui s’opposent au gouvernement. À l’inverse, il existe au sein d’une partie non dénombrable de la population un désir frileux et à courte vue de retour au statu quo ante, à l’État-nounou et redistributeur (donc spoliateur). Cette catégorie est portée à gauche par ce que l’on appelle à tort la « gauche de la gauche », et ce que l’on appelle à raison « l’extrême gauche ». À droite, elle est portée par le FN. Mais elle rencontre les fondamentaux du Parti Socialiste dans son ensemble.

- Alors, quoi de plus simple que de provoquer artificiellement l’échec d’un pseudo-libéralisme (mock-liberalism) ? Il suffit pour cela de mettre en œuvre le fameux pacte de responsabilité qui est très nettement en-deçà des nécessités de l’heure : il s’ensuivrait une aggravation de la situation et une « démonstration » ab absurdum, par l’absurde, que le libéralisme (véritable) ne fonctionne pas. Et de tenir ensuite un discours socialiste pur et dur ralliant cette frange frileuse de l’électorat très peu portée sur l’exercice de la responsabilité individuelle. La gauche jouerait alors facilement son rôle dans cette opération, en faisant obstruction – y compris par syndicats interposés – à toute tentative libérale.

Cela, Hollande, malgré son étroitesse d’esprit, le savait en imposant à Valls la composition du gouvernement actuel. Macron, dans ce cas de figure, n’est donc qu’un faux indice destiné à tromper l’opinion publique et –probablement à son insu – faire la fausse preuve que l’option libérale est à rejeter. Je fais l’hypothèse que nous sommes face à un hoax machiavélique. Mais qui comporte d’extrêmes dangers.  Le premier est celui d’une pérennité de la gauche au pouvoir, avec tout ce que cela peut impliquer. Celui-ci, évidemment est in votis, dans les vœux de Hollande. Le second – et de loin le plus probable au vu des tendances prêtées à l’opinion – serait l’avènement d’un FN ayant depuis longtemps abandonné le libéralisme économique de son fondateur et, comme le PS, ayant désormais pour l’islam les yeux de Chimène. En somme, d’un  côté comme de l’autre, le fascisme.

Si j’ai raison,  les citoyens sont victimes d’une formidable mystification historique de la part d’un régime dont le seul but est de perdurer et de persévérer dans ses entreprises néfastes. Wait and see… Et qui vivra verra.

Sacha

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